1.2.4 Pastiches Sherlock Holmes (IV) - Années > 2010

 

 

 

 

 

 

Titre : Une affaire de sang - Une aventure inédite de Sherlock Holmes


Auteur : Bonnie MacBird
Édition : City Éditions (2016)

Résumé :

Londres, 1888. Sherlock Holmes est déprimé après une enquête désastreuse. Même son fidèle Watson ne parvient pas à le sortir de la léthargie dans laquelle l’enquêteur de choc s’enfonce.

 

Jusqu’au moment où une lettre lui parvient depuis la France. Elle est signée de Mademoiselle La Victoire, une star de cabaret, qui a besoin de l’aide de Holmes. Le fils illégitime qu’elle a eu avec un lord anglais vient en effet d’être enlevé.

 

À Paris, Holmes découvre que cet enlèvement n’est que la partie émergée d’une affaire tentaculaire. Une inestimable statue a été dérobée et des enfants employés dans une usine de soie disparaissent les uns après les autres.

 

Les indices conduisent à un seul et même homme qui semble intouchable. Et extrêmement dangereux….

 

Critique : 

1888. Londres et Sherlock Holmes se remettent péniblement des meurtres atroces de Jack The Ripper, à la différence que Holmes le fait avec de la cocaïne et s'enfonce de plus en plus dans la léthargie.

 

L’abattement du grand détective est complet. Tellement complet qu'il se fiche pas mal du vol de la déesse de la Victoire trouvée à Marseille et qu'il a réussi à foutre le feu dans son appart !

 

Watson ne sait plus à quel saint se vouer...

 

Heureusement, une missive originale vient de tomber dans les mains du grand détective. Ouf, sauvé ! Il veut bien s'en occuper, de cette affaire d'enlèvement, le voilà même qui vient de se reconnecter et de repartir comme en 40 !

 

Allez, Watson, the game is afoot ! On oublie le vol de la déesse de la victoire, la fameuse Nikê, et on s'occupe de la disparition du gamin de la demoiselle.

 

Après une brève visite à Paris pour rencontrer sa cliente, la jolie Mademoiselle La Victoire, chanteuse de son état; vite, une visite au cabaret du Chat Noir, à Montmartre; hop, une rencontre avec Toulouse-Lautrec et avec un espèce détective du dimanche qui se prétend être le descendant de Vidoq...

 

Purée, on commence sur les chapeaux de roues - sans aller trop vite non plus - avec cette traversée de Manche pour une petite visite à Paris qui sera toujours Paris.

 

J'ai aimé l'ambiance enfumée des cabarets, mais je me plaindrait du service car on m'a servi une fée verte et non le mojito commandé ! Mdr

 

Allez, on reprend le chemin inverse après notre petite enquête dans la ville lumière et voilà nos amis qui reviennent en Angleterre pour la suite de leur affaire.

 

Direction le Lancashire, ses campagnes isolées, ses petits villages sinistres et les horreurs qui y ont lieu à l'insu de tous. Tout bon holmésien le sait !

 

Du rythme, du dépaysement, deux enquêtes qui bougent, qui ont l'air différentes mais peut-être pas tant que ça, de l'action, des déguisements en tout genre, des déductions et un Sherlock Holmes en difficulté, parfois. Il est humain, aussi.

 

Les personnages de Holmes et Watson sont bien campés, ce ne sont pas les originaux, mais ils y ressemblent fort. Quant à Mycroft, il reste fidèle à lui même, tirant les ficelles depuis le Diogenes Club.

 

Le reste des personnages est bien décrit aussi, que se soit la demoiselle La Victoire ou le fameux - fumeux ? - descendant de Vidoq qui a tout de la grande gueule.

 

L'aristocrate auquel Holmes va devoir se frotter a tout d'un taré de collectionneur - et il l'est ! - mais son personnage n'est pas figé, et c'est encore mieux. Sera-t-il pire ? Je ne puis vous le dire...

 

Si le format des nouvelles vont mieux aux enquêtes de Sherlock Holmes que les romans, ici, ce n'est pas le cas : cette affaire lui va comme un gant ! On part d'un point et on arrive à un tout autre, ce qui rend les choses plus piquantes.

 

On croit que tout est terminé et ben non, il y en reste sous le coude et hop, ça rebondit.

 

Bref, 296 pages de plaisir à l'état brut qui a fouetté mes plaisirs de lecture. Oui, fouetté... les lecteurs seront les seuls à comprendre l'astuce.

 

Un roman qui plaira aux holmésiens comme aux novices. Une belle aventure, des rebondissements et des personnages au poil (mais pas à poil).

 

Challenge "Thrillers et polars" de Sharon (2015-2016), Challenge "Polar Historique" de Sharon, le Challenge "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict, le Challenge "Victorien" chez Camille, le "Challenge US" chez Noctembule, le Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park, "A year in England" chez Titine, Le Mois du Polar chez Sharon (Février 2016) et Le "RAT a Week, Winter Édition" chez Chroniques Littéraires (296 pages - 1521 pages lues sur le Challenge).

 

 

 

 

Titre : Nous ne sommes qu'ombre et poussière


Auteur : Lyndsay Faye
Édition : Pocket (2015)

Résumé :

Londres, automne 1888. Les atrocités commises sur deux prostituées assassinées dans le quartier de Whitechapel vont convaincre l'inspecteur Lestrade de solliciter le célèbre spécialiste des affaires criminelles.

 

Qui mieux que Sherlock Holmes, aidé du Dr Watson, saurait traquer l'homme qui sème désormais la terreur parmi la population de l'East End ? Mais le grand détective ne sortira pas indemne de cette enquête.

 

Pour démasquer son insaisissable adversaire, dont le nom, Jack l'Éventreur, restera longtemps gravé dans les mémoires, il devra enfreindre bien des règles, briser les codes, et tenter de sauver sa vie autant que sa réputation. 

 

Critique : 

Confronter Jack The Ripper avec Sherlock Holmes est un exercice des plus casse-gueule qui soit, puisque, quoique l'on décide, le détective ne pourra jamais revendiquer le fait de l'avoir attrapé.

 

L'identité de l'Éventreur doit rester un mystère pour le grand public...

 

Casse-gueule aussi car il y a un long moment entre les victimes Stride/Eddowes et la dernière, Mary Jane Kelly, et puis parce qu'on mélange réalité et fiction, aussi bien dans les faits que dans les personnages. Bref, l'auteur marche sur une corde raide, sur le fil du scalpel (oserais-je dire ?).

 

C'est donc toujours avec de la crainte mêlée d'envie que j'ouvre ce genre de roman qui réuni deux personnages qui ont marqué leur époque commune, de différente manière, il va de soi.

 

Si "Duel en enfer" de Bob Garcia m'avait déçu, il n'en fut rien avec ce pastiche de Lyndsay Faye qui tient la route dans tous les sens.

 

Reprenant les faits qui ensanglantèrent l'automne 1888, elle y a introduit les personnages de Conan Doyle avec brio. Watson a bien son côté protecteur, l'ami qui est prêt à tout pour seconder Holmes et un détective un peu froid, prêt à tout pour résoudre une enquête, sauf à mettre en danger son ami. On sent bien leur amitié profonde dans ce pastiche qui possède une petite dose d'humour.

 

— Holmes, elle a reçu vingt coups de couteau.
— Et votre expertise médicale inattaquable est qu’un seul aurait suffi.
— Ma foi, oui, répondis-je avec hésitation.

 

Quand à Lestrade, il est fidèle à lui-même, venant quérir l'aide de Holmes, ne le croyant pas toujours, tenace comme un bouledogue, s'envoyant des piques tout deux, mais l'inspecteur n'est pas dupe, il sait ce que le Yard doit à Holmes...

 

— Lestrade, je dois vous féliciter car votre hypothèse ne va à l’encontre d’aucun des faits connus. Malheureusement, elle échoue lamentablement à les valider tous pris globalement. Mais vous avez commis une erreur pire encore, mon bon ami, car votre théorie présente des points délicats.

— Je peux vous assurer, Watson, que si Scotland Yard devait me rembourser le temps perdu sur des indices fichus en l’air à cause de leur négligence ou de leur manie de l’hygiène, je pourrais sans problème prendre ma retraite sur l’heure.

 

Les temps d'attente entre deux crimes ne sont pas ennuyeux, Sherlock Holmes et John Watson sont bien campés - même si aucun auteur ne sera Conan Doyle - et la ville de Londres aussi, bien qu'ici nous ayons surtout arpenté ses bas-fonds, ses ruelles sombres, sales où s'entassent la misère humaine et une fumerie d'opium.

 

— Pour vivre dans ce quartier, commenta Holmes, il faut soit fermer les yeux, soit intégrer l’élément criminel. Regardez cette rue, Flower and Dean – c’est un des endroits les plus dangereux au monde –, et nous ne sommes pas dans les contrées sauvages de l’Afrique mais à quelques kilomètres du lieu où vous et moi accrochons si paisiblement nos chapeaux.

 

Sans entrer trop dans les détails des problèmes liés à l'enquête (tels les chiens pisteurs, Warren qui s'en prit plein la gueule et la Reine qui intervint pour éclairer Whitechapel) ou de la misère noire qui régnait à Whitechapel, l'auteur se concentre sur Holmes qui mène l'enquête et sur la presse qui publiait tout et n'importe quoi pour vendre leurs torchons.

 

— Watson, si on devait condamner les journaux chaque fois qu’ils font des spéculations, toute la presse anglaise aurait bientôt mis la clé sous la porte.

 

Du suspense, du mystère, une enquête pas facile, des déductions, de l'amitié, des fausses-pistes, des bâtons dans les roues, des ruelles sordides, des mano à mano, des balles, des guet-apens, des coups de couteau qui vous larde la chair, de la tripe répandue, des erreurs de Holmes qui n'était pas infaillible (il est humain) et une auteure qui nous emmène vers une solution finale tout à fait plausible.

 

— Tout en morceaux ! sanglota le gosse. Tout ce qui devait être dedans était dehors...

 

Un roman que l'on repose sur la table avec un pincement au cœur, quittant deux vieux amis de plus de 27 ans, en ce qui me concerne.

 

Un excellent pastiche qui ravira les holmésiens (il cherchera les références canoniques) et les amateurs d'enquête policières.

 

— Mais c’est une erreur fatale, un péché impardonnable, que de vouloir plier les faits pour valider une théorie, plutôt que valider sa théorie en s’appuyant sur les faits.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Sharon (2015-2016), le Challenge "Polar Historique" de Sharon, le Challenge "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict, le Challenge "Victorien" chez Camille, le "Challenge US" chez Noctembule, le Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park et "A year in England" chez Titine.

 

 

 

 

Titre : Moriarty - Une aventure de Sherlock Holmes
 
Auteur : Anthony Horowitz
Édition : Calmann-Lévy (2014)

Résumé :

Frederick Chase est détective à l’agence Pinkerton, à New York. Son histoire débute à Reichenbach, le lieu où Sherlock Holmes et son ennemi juré, le professeur Moriarty, auraient trouvé la mort…


C’est pour confronter le professeur au sujet d’une lettre qu’il aurait reçue d’un certain Devereux, chef de la pègre américaine, que Chase fait le voyage jusqu’en Europe. Trop tard.


Au lieu de pouvoir interroger Moriarty, Chase se retrouve face à un cadavre qui ne peut plus rien lui apprendre.


Pourtant, grâce à Jones, un inspecteur dépêché par Scotland Yard et formé aux méthodes de feu Sherlock Holmes, il découvre sur le corps de Moriarty une lettre codée qui les conduit de Reichenbach jusqu’à Londres…


Commence alors une traque sans relâche. Tandis que les lieutenants de l’insaisissable Devereux sont mystérieusement assassinés les uns après les autres, Chase et Jones remontent lentement la piste, évoluant en eaux troubles…


La vérité, elle, se fera-t-elle sur les circonstances de la disparition de Moriarty, et celle de son ennemi favori, Sherlock Holmes ?
 

Critique : 

— Demandez le Strand ! Demandez le Strand ! Sherlock Holmes mort dans les chutes de Rechenbach... Le Strand, lisez le Strand...

 

Difficile de vous parler de ce livre - qui se passe juste après la disparition de Holmes - sans dévoiler les bijoux de la couronne... Il me faudra donc être le contraire de bavarde tout en vous donnant tout de même l'envie de le découvrir.

 

Dans les récits canoniques (ceux écrits par Conan Doyle), on ne peut pas dire que le docteur Watson ait été tendre avec les compétences d'enquêteurs des inspecteurs de Scotland Yard...

 

Les mauvaises langues diraient même "Compétences ? Quelles compétences ?".

 

Altheney Jones ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable dans l'affaire de Lauriston Garden (Le Signe des Quatre).

 

Holmes disait d'ailleurs ""Lorsque Lestrade, Gregson ou Athelney Jones donnent leur langue au chat - ce qui devient une habitude chez eux - c'est moi qu'ils viennent trouver". C'est vous dire que je craignais de me retrouver face à un imbécile lorsque j'appris qu'il faisait partie des personnages principaux de ce roman.

 

Et bien, j'ai eu peur pour rien puisque je le retrouve avec plus de compétences et de jugeote que dans l'affaire Sholto ! L'esprit Saint aurait-il chu sur lui ?

 

Non, il a juste étudié les méthodes de Sherlock Holmes - récemment disparu dans les chutes du Reichenbach - et apparemment, ça fonctionne !

 

Et les bandits, dans tout cela ? Ben, ça s'exporte bien, un truand... et ce n'est pas un océan qui va l'en empêcher.

 

C'est ce qu'apprend l'inspecteur Altheney Jones de la bouche de Frederick Chase, détective chez Pinkerton : un truand américain, chef d'un réseau de criminels, voulait s'associer au professeur Moriarty, le Napoléon de Crime de Londres. D'ailleurs, le truand est déjà à Londres et devait avoir une entrevue avec Moriarty dans les prochains jours.

 

Petit problème, le Napoléon du Crime se trouve raide étendu sur une table, à Meiringen, en Suisse, la petite étiquette accrochée au poignet, suite à sa chute dans les chutes.

 

Ce n'est pas un exil à Saint-Hélène, qu'il nous fait, mais un chez Saint-Pierre. Dans ces circonstances, difficile pour le Napo d'avoir une entrevue avec son homologue yankee.

 

Les deux hommes, Jones et Chase, vont devoir mettre tout en œuvre afin de remonter la filière américaine.

 

Comme Conan Doyle aimait le faire, nous avons des références au Nouveau-Monde que tout oppose avec la vieille Angleterre.

 

Du rythme, du suspense, une enquête, des pistes à suivre, des cadavres qui se ramassent à la pelle, des vieilles connaissances, des déductions, le tout servi par une plume enthousiaste qui nous offre un récit qui se lit d'une traite.

 

Les deux personnages principaux sont agréables à suivre, entrainants et on a vite fait de les considérer comme deux vieux amis, surtout quand Altheney Jones met en pratique les méthodes du Maître.

 

Il y a une autre chose qui m'a emballée dans ce roman mais je ne puis vous en dire plus.

 

Sachez juste que ce livre a été une belle surprise et que je me suis bien éclatée lors de sa lecture.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Canel (2014-2015), le Challenge "Polar Historique" de Sharon, le Challenge "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict, le Challenge "Victorien" chez Camille et le Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park.

 

 

 

Titre : Écrins fatals ! - La première enquête de Sherlock Holmes


Auteurs : Pierre Charmoz & Jean-Louis Lejonc
Édition : Guérin (2015)

Résumé :

Il aura suffi d’un pique-nique improvisé au pied de la muraille de la Pointe des Arsines (les Écrins), au lieu-dit "Les Balmes de François Blanc" , associant deux gentlemen écrivains – Pierre Charmoz et Jean-Louis Lejonc – , et la découverte fortuite, non loin du lieu des agapes, de quelques ossements, de lambeaux de vêtements et d’une antique sacoche contenant un carnet dûment annoté, pour que le doute s’installe : Whymper, Moore, Walker et leurs guides Croz et Almer sont-ils bien les premiers à avoir foulé le sommet des Écrins ?

Doute qui devient certitude une fois connu le contenu du carnet : le chevalier Dupin, guidé par de solides autochtones, y relate son ascension de la Barre des Écrins. Ils parviennent avant les Anglais.

 

Pourtant, l’histoire n’a retenu que la première de Whymper et consorts. Lejonc et Charmoz n’en ont cure.

 

S’appuyant sur le récit de Dupin et le témoignage, ô combien précieux du jeune Sherlock Holmes, alors âgé de 14 ans, et présent sur la face nord des Écrins ce 24 juin 1864, nos deux révisionnistes mettent à mal la version officielle.

Écrins fatals, l’ouvrage que nos auteurs ont tiré de cette enquête, est tout entier consacré au rétablissement de la vérité des faits. On dit que la vérité n’a pas de prix : le talent de Pierre Charmoz et Jean-Louis Lejonc non plus. Et la fantaisie encore moins.

 

Critique : 

C'est... toute essoufflée que... j'ai écrit cette chronique... après avoir... escaladé les Écrins... haut de 4102 mètres...

 

Escaladé deux fois, en plus, tiraillée que j'étais entre le récit des alpinistes français accompagnés du chevalier Dupin et celui des anglais, accompagnés du jeune Sherlock Holmes. Ouh, mon cœur, ce n'est plus de mon âge des grimpettes pareilles !

 

Sous-titré "La première enquête de Sherlock Holmes", ce récit ne l'est pas vraiment puisque les disparitions resteront un mystère pour l'ancien (Dupin) et le futur détective (Holmes).

 

Nous sommes en 1864 et notre jeune Sherlock, âgé de 14 ans, se trouvait en compagnie de Whymper, vieil ami de la famille, grand alpiniste devant l'Éternel et ne rêvant que de déflorer le plus haut sommet de France depuis que la Savoie est rentrée dans le giron de Napoléon III. Pardon, de la France !

 

Le récit est court (150 pages) mais le dépaysement est garantit et l’ascension du massif des Écrins est bien détaillée.

 

À ma droite, représentant la France, Dupin et ses alpinistes. À ma gauche pour l'Angleterre et Queen, Sherlock Holmes ! Et au milieu, un curieux personnage. Que le meilleur gagne. Ou le plus malin.

 

Mais... et si la vérité était ailleurs ? Et si ce qui est noté dans les annales n'était pas l'exacte vérité ? Et si le mystère de 1864 n'était révélé que maintenant, dans les années 2000 ?

 

Alternant les récits de Dupin et de Holmes, le roman se lit tout seul sur quelques heures, le sourire aux lèvres devant les déductions holmésiennes, les sourcils froncés quant à l'origine de l'Autre qui se déplace furtivement dans le massif, ne cherchant pas encore Tchang.

 

Un roman dépaysant, frais, court, agréable, qui fait un bien fou après des romans noirs particulièrement sombres.

 

Une lecture sans prise de tête, bien au chaud dans le canapé, l'esprit tranquille et détendu.

 

Une lecture qui pourrait ravir les holmésiens comme les néophytes !

 

— Mon jeune ami, c'est là toute la science de l'alpinisme : savoir où l'on est perdu.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Sharon (2015-2016), le Challenge "Polar Historique" de Sharon, le Challenge "Victorien" chez Camille,  le Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park et le Challenge "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict.

 

 

 

Titre : Une étude en écarlate


Auteur : Jean d' Aillon
Édition : 10-18 (2015)

Résumé :

Le 21 mai 1420, Isabeau de Bavière, reine de France, signait, au nom de son mari Charles VI, fou et incapable, un traité par lequel le roi reconnaissait Henri V de Lancastre, son gendre, héritier de la couronne de France.

 

Quelques mois plus tard, Edward Holmes, clerc et demi-frère du baron de Roos tué à la bataille de Baugé, était chassé de l’hôtel parisien de son seigneur.

 

Ne pouvant rentrer en Angleterre, maître Holmes trouva logis chez le bonnetier Bonacieux, sis rue du Coq, où il partagea la chambre de Gower Watson, un archer blessé à la bataille d’Azincourt.

 

Dans un Paris ou règnent la faim, le froid et la misère, Edward Holmes devra mettre à jour un terrible complot dans lequel les conjurés veulent entraîner son ami Gower Watson.  

 

Critique : 

♫ C'était au temps où Paris s’anglicisait, ♫ C'était au temps où l'roi des Anglais vous gouvernait ♪

 

Hé oui, les gars, un jour, il y a 600 ans, vous fûtes sous l'autorité d'un roi Anglais ! Charles VI a signé le traité qui stipulait que la couronne de France serait cédée à Henri V d'Angleterre. Mais ce con de numéro 5 meurt et c'est son fils, Henri VI d'Angleterre, qui est reconnu roi de France par les Anglais et les Bourguignons, maîtres de Paris et de la partie nord du royaume de France.

 

Un pastiche de Sherlock Holmes qui n'en est pas tout à fait un, ça ne pouvait qu'éveiller ma curiosité ! Pensez bien, un clerc nommé Edward Holmes qui résout des petites énigmes après avoir croisé un dénommé Gower Watson et qui se balade dans les rues de Paris en 1420, je ne pouvais passer à côté.

 

Bien entendu, j'ai cherché toutes les petites références canoniques mais je n'en ai pas vu beaucoup (la viole au lieu du violon), le clerc Holmes étant tout de même assez éloigné de son modèle officiel, tout comme Watson, archer dans cette aventure.

 

Sherlock Holmes savait se battre, notre Edward Holmes est parfois un peu pusillanime quand il s'agit de monter au front, bien qu'il ne manquasse pas de courage lorsqu'il faut montrer qu'on en a et sauver son ami Gower.

 

Malgré ces petites choses, j'ai souri, car ce pastiche est bien fichu et les personnages aussi.

 

Rien de trépidant, ceci n'étant pas un thriller, mais un récit qui a du rythme, plaisant à lire à condition que l'on ne soit pas allergique à l'Histoire. Parce que oui, de l'Histoire de France, vous allez en bouffer ! Moi, j'ai apprécié, mais il n'en aurait pas fallu plus.

 

On sent de suite que l'auteur maîtrise l'Histoire et si vous n'aimez pas ça, vous risquez l'indigestion parce qu'elle importante, vu les complots qui se trament dans les arrière-cour ! Ils avaient déjà dû lire "Game of thrones" en 1420 parce niveau complotages et assassinats, ça vole bas.

 

Les dialogues sont en VO, c'est-à-dire avec des mots de l'époque et les notes explicatives en fin d'ouvrage sont à consulter souvent ainsi qu'un dictionnaire afin de ne pas laisser passer des mots inusités et dont on ne connait pas la signification. Avec l'inconvénient de ralentir la lecture.

 

Plusieurs petites affaires à dénouer, des intrigues de Cour, des autres mystères que Holmes devra déjouer pendant que vous, peinard, les pieds au chaud (et pas dans les rues boueuses de Paris), vous suivez la manière dont il va résoudre les énigmes, parce que vous, Lecteur, vous savez déjà tout puisque vous avez aussi accompagné les conspirateurs dans leur périple.

 

Un roman policier historique qui se laisse lire, à condition qu'on attrape pas des boutons en lisant des récits remplis de faits historiques, des personnages bien campés, le tout dans un Paris qui crève de faim, dans un Paris écartelé, dans un Paris qui fut massacré, un Paris où les vides-gousset sont légion.

 

Un pastiche holmésien qui n'en est pas un, mais qui s'inspire des personnages de Conan Doyle, pour mon plus grand plaisir. Si l'auteur continue, je le lirai avec grand plaisir.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Canel (2014-2015), le Challenge "Polar Historique" de Sharon, le Challenge "Victorien" chez Arieste et le Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park.

 


 

Titre : Le rat géant de Sumatra
 
 

Auteur : Richard L. Boyer

Édition : Mycroft's brother (2003)


Résumé :

"Matilda Briggs n’est pas le nom d’une jeune fille, Watson, dit Holmes d’une voix lointaine. C’est le nom d’un navire dont le destin est associé à celui du Rat géant de Sumatra. Une histoire à laquelle le monde n’est pas encore préparé."
(John H. Watson dans L’Aventure du vampire du Sussex)

Selon les holmésiens du monde entier, il s’agit de l’un des meilleurs pastiches de Sherlock Holmes publié, depuis les histoires que sir Arthur Conan Doyle nous a livrées.

 

On y retrouve le détective et son fidèle Watson opposés au rat géant de Sumatra, débarqué en Angleterre par un mystérieux personnage qui se révèle être une vieille connaissance de Sherlock Holmes.

 

L'auteur nous tient en haleine jusqu'à la dernière ligne et nous décrit comme jamais la profonde amitié qui unit le couple de Baker Street.


Petit plus : Publié aux Etats-Unis en 1976, ce livre a été réédité aux Etats-Unis en 1998 dans un recueil de quatre aventures intitulé A Sherlockian Quartet.

 

La traduction, par un spécialiste holmésien, restitue parfaitement le style du docteur Watson, biographe officiel de Holmes. Une qualité rare en la matière.

Critique :

Ah, sacrée Matilda Briggs ! On peut dire qu'elle a roulé sa bosse, de port en port, tanguant parfois de droite à gauche, éclusant plus qu'il ne fallait, perpétuellement humide, aimant les prendre par devant ou derrière, voir même de côté...

 

Et des marins, elle en a connu, la garce ! Oh oui, bon nombre d'entre eux sont monté sur la Matilda.

 

Mais non, bande d'esprits mal tournés, Matilda Briggs n'est pas le nom d'une dame de petite vertu ! C'est tout simplement celui d'un bateau. Je vous ai bien eu.

 

Ils n'y a que les holmésiens qui n'auront pas été émoustillé par mon entrée en matière plus que coquine, puisque eux savaient qui était vraiment Matilda Briggs.

 

Je préciserai aussi que je parlais des vents que le navire Matilda pouvait "prendre par devant, par derrière ou sur le côté". Rien de graveleux.

 

Si Matilda est si connue des amateurs de Sherlock Holmes, c'est parce qu'elle fait partie de ce que l'on nomme les "untold stories", c'est à dire les histoires citées par Watson dans le canon holmésien, mais jamais écrites. Et elles sont légions, les Untold !

 

Pour celle-ci, Sherlock Holmes nous en parlait, dans "le vampire du Sussex" : "Matilda Briggs n’est pas le nom d’une jeune fille, Watson, dit Holmes d’une voix lointaine. C’est le nom d’un navire dont le destin est associé à celui du Rat géant de Sumatra. Une histoire à laquelle le monde n’est pas encore préparé."

 

Il n'en fallait pas plus à des auteurs pour s'engouffrer dans la brèche de Matilda (ou du rat) et de broder dans le grand n'importe nawak !

 

Mais là, Boyer nous livre une histoire d'une finesse holmésienne qui, encore un peu, m'aurait fait pleurer de plaisir.

 

Je ne prend pas de grand risque en affirmant qu'elle pourrait passer pour une nouvelle du canon holmésien tant les codes sont respectés.

 

Le Watson qui nous conte le récit pourrait sans peine passer pour le Watson de Conan Doyle.

 

La manière d'écrire; d'expliquer au lecteur le récit; la méthode d'investigation de Sherlock Holmes et sa propension à énoncer des déductions qui stupéfient Lestrade, avant, que, quelques explications plus tard, il ne se gausse que "c'était enfantin"; l'utilisation des chiens pour suivre une piste (cocorico puisque les chiens utilisés sont deux chiens de Saint-Hubert ou "Bloodhound", en anglais, une race de chien de chasse au flair très développé et la Fédération cynologique internationale attribue son origine à la ville de Saint-Hubert en Belgique); toutes les petites ruses du détective sont aussi de la partie;...

 

Bref, tout y est !

 

Et j'ai vu venir quelques ruses du grand détective... J'ai lu le canon, on ne me la fait plus à moi et quand Holmes signale qu'il doit rester à Londres, je pense tout de suite à l'entourloupe qu'il avait déjà faite dans "le toutou des Baskerville".

 

Ce n'est pas la seule référence de ce petit roman à l'épisode "Baskerville".

 

A la différence des autres récits consacré au "rat géant", celui-ci est construit de la même manière que HOUN ("Le Chien des Baskerville", en abrégé officiel) : nous avons une partie fantastique qui sera expliqué par du rationnel.

 

Et là, je dis "merci" parce que je n'avais pas envie de voir débouler, comme dans une bédé de A-P Duchâteau, des rats "limite Tchernobyl".

 

J'avoue que l'auteur a bien manié le récit, lui conservant son caractère fantastique et mystérieux.

 

Pourtant, au départ, j'ai eu un peu peur que "le rat" ne passe au second plan, Holmes ayant une histoire d'enlèvement à résoudre.

 

Il n'en était rien ! Le mélange des deux enquêtes est harmonieux et je me suis surprise à frémir sur la fin pour mes deux personnages préférés.

 

Là aussi je me suis prise un sacré coup de pied au cul ! Violent en plus.

 

Du suspense, des rebondissements et un méchant, qui, comme tous les méchants de la terre, ne peut résister à l'envie de se vanter et d'exposer tous ses griefs à l'encontre de Holmes.

 

Mais fallait pas prendre le détective pour un imbécile, monsieur le vilain méchant... Holmes est un renard rusé.

 

L'auteur a aussi brillamment mit en avant la formidable amitié qui lie Holmes et Watson (et rien de plus !) et, tel dans l'aventure des "Trois Garrideb", nous avons un Holmes un peu ému à l'idée d'avoir fait prendre de grands risques à son ami. Un grand moment.

 

Le récit est digne d'un grand cru, vieilli en fût de chêne, il est A.H.O.C (Appelation Holmésienne d'Origine Contrôlée) et ne contient pas de sulfites.

 

A consommer sans modération parce qu'un pastiche écrit avec un tel savoir, se déguste avec délice.

 

Critique publiée le 17 août 2012 sur Babelio, sur le site de la SSHF et aussi dans le cadre du challenge "Thrillers et polars" organisé par Liliba.

 


 

Titre : Un certain dr Watson
 
Auteur : David Stuart Davies
Édition : Fetjaine (2013)

Résumé :

Comment tout a commencé Médecin militaire en Afghanistan en 1880, John Walker fuit l'horreur des combats pour se réfugier dans l'alcool.

 

Déshonoré, il est chassé de l'armée et renvoyé en Angleterre. Lors du voyage de retour, il tombe entre les mains d'un mystérieux réseau aux activités troubles.

 

Il découvre bientôt que le chef en est le professeur Moriarty, qui le rebaptise Watson et lui confie la mission d'espionner un jeune détective dont la réputation ne cesse de croître à Londres, Sherlock Holmes.

 

Mais Watson et Holmes se lient bientôt d'amitié et le docteur s'efforce alors de se défaire de l'emprise de Moriarty. Une entreprise mortelle.

 

Critique : 

Hérésie ! Sacrilège ! Blasphème ! Profanation ! Outrage ! À l'assassin !  Au meurtrier ! Justice, juste Ciel ! Je suis perdue, je suis assassinée, on m'a coupé la gorge, on m'a dérobé mon argent...

 

Pardon, je voulais dire "on m'a dérobé mon cher docteur Watson" !

 

Rassurez-vous, ma lecture fut des plus agréables, mais j'avoue que j'aurais pu crier tout cela en découvrant ce chouette pastiche holmésien...

 

Pourtant, c'était pas gagné d'avance de chambouler le canon (l'ensemble des aventures de Sherlock Holmes écrites de la main de Sir Arthur Conan Doyle - 4 romans et 56 nouvelles, publiées entre 1887 et 1927) et de faire de ce cher docteur Watson un homme à la solde du  professeur Moriarty, le Napoléon du crime !

 

QUOI ? Ah, j'entends que certains se sont étranglés à cette idée un peu hérétique, à cette vision pour le moins dérangeante.

 

L'auteur n'est pas le premier à me faire crier : Nicholas Meyer et sa "Solution à 7%" où le professeur Moriarty n'était qu'une projection de l'esprit drogué de Holmes m'avait déjà scié et Michael Dibdin m'avait tué avec son "Ultime défi de Sherlock Holmes".

 

Ici, je dois dire qu'une fois la surprise passée, le scénario tient la route et m'a emballé.

 

Le docteur John Walker, qui n'est pas "Texas Ranger" mais médecin militaire en Afghanistan, s'est fait radier de l'armée pour avoir tutoyé jusqu'au bout une bouteille de Cognac. Hips ! Sans doute est-il parent avec le célèbre Johnnie Walker...

 

C'est lors de son voyage de retour qu'il tombe entre les mains du réseau criminel de Moriarty, qui le rebaptise "Watson" et lui confie la mission d'espionner Sherlock Holmes, un jeune détective dont la réputation ne cesse de croître à Londres.

 

Watson n'a pas trop envie, mais on ne dit pas "non" à Moriarty, sinon... Couic ! Et puis "Plouf dans la Tamise".

 

Moriarty, la Némésis de Holmes... Moriarty, un homme intelligent qui a sombré du côté obscur de la Force, nous montrant ce que Holmes aurait pu devenir s'il y avait succombé, lui aussi.

 

Moriarty, qui, tel un marionnettiste, tire les ficelles de tous ses pantins, dont Watson. Ce Napoléon du crime, qui, tel un scénariste diabolique, écrit l'histoire qu'il veut voir jouer. Tout est prévu... Même l'adresse du 221b. Tout, je vous dis ! Ça fait froid dans le dos, croyez-moi. J'ai poussé quelques "oh" ou "Gottferdom" d'exclamation.

 

Tel un Dieu qui déciderait de s'inventer un monde, Moriarty le crée de toutes pièces, décidant de qui jouera quoi.

 

MAIS ! Si les pantins sont sans vie quand le marionnettiste ne tire pas les ficelles, si les personnages de papier n'ont pas de vie propre en dehors de ce que le scénariste leur fait réaliser (désolé, monsieur Pierre Bayard), les créatures de Dieu possèdent une chose : le libre arbitre ! La capacité de réfléchir et d'agir en dehors de tout contrôle.

 

Voilà pourquoi l'exemple d'un Dieu s'imposait pour comparer Moriarty, plus qu'un scénariste ou marionnettiste...

 

David Stuart Davies n'est pas un novice dans le domaine de Sherlock Holmes, loin de là. Ceci n'est pas son premier livre, il maîtrise le sujet et son livre est un régal.

 

Ses personnages sont plausibles, canoniques et j'ai bien aimé les quelques petites confidences de Holmes sur l'amour et le sexe.

 

L'alternance entre le récit en lui-même (du narrateur) et les extraits du journal de John Walker ajoutaient de la clarté dans le récit, une alternance de point de vue des plus intéressantes à lire, le changement de police de caractère accentuant encore un peu plus le côté "autre récit".

 

Lecture "confort" aussi en raison de l'interligne 1,5 entre deux paragraphes. Plus clair et mes yeux ne s'en portent pas plus mal.

 

Bien que j'ai eu droit à une resucée de "Une étude en rouge" et une partie du "Signe des quatre" que je connaissais, le fait qu'ils soient revisités fut une agréable surprise. Bien vu !

 

Par contre, je me pose des questions sur un personnage... En est-il vraiment ou n'en est-il pas ? Agent double ou triple ? J'espère avoir la réponse dans le tome suivant.

 

Alors ? Watson utilisera-t-il son libre arbitre ? Holmes est-il aveugle ? Que va faire Moriarty ? Et comment tout cela se terminera-t-il ?

 

Vous le saurez en lisant "Les Nouvelles enquêtes de Sherlock Holmes", en vente dans toutes les bonnes librairies.

 

Recommandée par une éleveuse de polars en tout genre - dont un sacré cheptel de polars holmésiens font partie du troupeau.

 

Mais cet avis n'engage que moi...

 

(1) Extrait de "L'Avare" de Molière à partir de "justice, juste ciel" et jusque fin premier paragraphe.

 

Titre participant aux Challenges "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict,  "Thrillers et polars" de Liliba,  "Polar Historique" de Samlor et "I Love London" de Maggie et Titine.

 


 

Titre : Le livre des morts

Auteur : David Stuart Davies
Édition : Fetjaine (2013)

Résumé :

Les morts doivent se relever.  A la demande de son frère Mycroft, Sherlock Holmes se rend à une séance de spiritisme pour démasquer un faux médium.

 

Il y rencontre un personnage inquiétant, Sebastian Melmoth, un spirite obnubilé par la vie après la mort.

 

Peu de temps après, un meurtre est commis au British Museum, où un papyrus égyptien a été volé.

 

Celui-ci contiendrait le secret du Papyrus des morts, censé donner la vie éternelle. L'enlèvement de l'archéologue sir Alistair Andrews met Holmes et Watson sur la piste de Sebastian Melmoth, mais ils découvrent que celui-ci est mort et enterré.

 

A moins que cette mort ne soit qu'une mise en scène...

 

Petit plus : Une enquête passionnante, pleine de l'humour flegmatique de Watson, des déductions magistrales de Holmes et de rebondissements inattendus, jusqu'au dénouement effrayant et fantastique de cette affaire où les locataires du 221B Baker Street découvrent qu'il ne faut pas jouer avec les momies...

Critique : 

D'habitude, mes livres nouvellement achetés ont tendance à traîner sur mes étagères durant 2 ans au moins, sauf pour certains...


Ce pastiche holsmésien fait partie des petits privilégiés du "aussitôt achetés, aussitôt lus".

 

Après l'excellent "Un certain docteur Watson" qui se terminait par ce-que-je-ne-peux-pas-vous-dire, je me demandais comment l'auteur allait négocier cet "après M". 

 

Tournant bien négocié, l'auteur n'a pas versé dans le fossé, bien que je lui reproche de ne pas nous en avoir dévoilé un peu plus sur un personnage qui pouvait être agent double ou triple. Là, ça aurait nécessité un petit éclairage de ma lanterne.

 

L'ambiance est un brin "fantastique" avec une séance de spiritisme à laquelle le frère de Sherlock, Mycroft, a demandé de participer pour démasquer le charlatan qui la pratique.

 

Sherlock, aidé de son fidèle Milou... heu, je veux dire "Watson", y rencontre un personnage inquiétant - Sebastian Melmoth - obnubilé par la vie après la mort.

 

Peu de temps après, un meurtre est commis au British Museum et un papyrus égyptien censé donner la vie éternelle a été volé. *musique des dents de la mer*

 

L'enquête est rythmée, laissant peu de place aux temps morts, surtout avec l'arrivée d'une cliente : son papa, l'archéologue sir Alistair Andrews, s'étant fait enlever. Elle veut retrouver son papounet, la demoiselle ! En tout cas, elle sait ce qu'elle veut et elle perturbe le détective de par son caractère assez agressif (mauvaise semaine ?).

 

Holmes et Watson, tels deux chiens de chasse, se mettent sur la piste de Sebastian Melmoth, l'obsédé de la vie éternelle, mais ils découvrent que celui-ci est raide et froid.

 

Tiens donc... Bizarre, bizarre, comme c'est bizarre !

 

Rebondissements, enquêtes, morts, fausses pistes, pièges, sans oublier l'ombre d'un prêtre égyptien qui aurait découvert la vie éternelle...

 

Les personnages de Holmes et Watson sont toujours fidèles, bien campés, Holmes gardant par devers lui beaucoup d'indices, comme l'original.

 

Le fantastique n'est qu'apparent puisque tout s'explique aisément.

 

Défauts ? Deux. Le premier, c'est qu'il manque l'ingrédient Jamesbondien du premier ouvrage, à savoir Watson en espion de Moriarty : ça donnait du piquant car on ne savait pas ce qu'il allait faire.

 

Le second ? Trop court... Y'a pas un troisième tome, là ? Non ? Dommage.

 

Titre participant aux Challenges "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict,  "Thrillers et polars" de Liliba,  "Polar Historique" de Samlor, "I Love London" de Maggie et Titine "Le mois anglais" chez Titine et Lou et le challenge "Victorien" de chez Arieste.

 

 

 

Titre : Élémentaire Mes Chers Parents - Le Théâtre de Sherlock Holmes
 
Auteur : François Pardeilhan
Édition : Patient Résidant (2013)

Résumé :
L'arrivée inopinée d'un parent dans la maison des Holmes va amener un grand bouleversement. Enjôleur mais aussi homme d'affaires, ce dernier mûrit un projet audacieux.

 

Ajoutez à cela l'apparition de vieilles connaissances aux intentions douteuses, dans une petite ville pourtant si paisible, il n'en fallait pas davantage pour déclencher un tourbillon d'événements étranges.

Le commissaire Laborde, malgré sa réticence, vient quérir quelques avis auprès du jeune Sherlock.

Violet et Siger Holmes voient leur salon envahi par une population mondaine et insolite, ne sachant plus à quel saint se vouer sinon à leur phénomène de fils.

Dans une confusion de faits, tout est sous nos yeux. Alors comme disait le maître des détectives : "Vous voyez mais vous n'observez pas !"

Cet ouvrage renoue avec la tradition chère à Arthur Conan Doyle qui consiste à écrire un texte pour le théâtre avec la richesse de détails d'une nouvelle, comme il le fit avec "Le diamant de la couronne" qui deviendra "La pierre de Mazarin".

 

Critique : 

Un Sherlock Holmes en pièce de théâtre, pourquoi pas ? Bien que j'ai eu un peu de mal au départ à lire les dialogues repris sous leur forme théatrale.

 

Malgré tout, c'est 154 pages pétillantes et savoureuses à lire, surtout grâce aux répliques acides du père de Sherlock envers son beau-frère. Et vous savez tout comme moi que "♫ on choisit ses copains, mais rarement sa famille ♪".

 

On découvre dans ces pages un Sherlock de 18 ans, en compagnie de ses parents, Sieger et Violet. Il est à noter que canoniquement parlant, nous en savons peu sur les parents de Holmes : ils sont des petits propriétaires terriens et la grand-mère maternelle de Sherlock était la soeur du peintre Vernet.

 

Les prénoms des parents sont issu du fruit des déductions holmésiennes.

 

Notre jeune détective en herbe a déjà commencé à enquêter sur des petits mystères et fait le désespoir de ses parents car, à force de dévoiler à voix haute ses déductions sur leurs invités, il les a fait tous fuir.

 

— La semaine dernière encore, notre ami Lord Barthon se trouva bien embarrassé lorsqu'il dut justifier devant son épouse de la magnifique blague à tabac qu'il arborait fièrement. Ton fils [Sherlock] venait de l'en féliciter en disant qu'elle portait les mêmes armes que la comtesse Astrid avec qui il partage ses chevaux de course. Je pourrais te citer plusieurs cas où depuis la rencontre avec ton fils, nombre de nos connaissances ne sont plus revenues à la maison.

 


— Depuis maintenant plus de deux ans, c'est devenu une tradition que mon fils se livre systématiquement à une analyse détaillée de chaque visiteurs de cette maison. Je ne te ferai pas la liste de tous ceux que tu as contrariés avec tes remarques mal à propos sur leurs agissements, leurs fréquentations, leur passe-temps et tant d'autres choses.

 

L'arrivée du frère de madame Holmes bouleverse monsieur Holmes car il n'aime pas cet espèce de pique-assiette, et encore moins depuis que ce dernier a séjourné à la prison de New Gate.

 

— Oh ! Je suis contente de te voir. Londres ne te réussit pas, tu es bien pâle ! [Violet Holmes à son frère, Barnett]
— C'est ce que j'ai dit à ton frère, c'est vrai que le manque de soleil ajouté à l'humidité des murs de certaines pensions, cela n'arrange pas les choses. [Siger parlant à son épouse et lançant une pique à son beauf']

 


— Cher Siger ! Quel plaisir de vous revoir. Je vous trouve une mine superbe. [Barnett, frère de Violet Holmes]
— Je ne dirais pas la même chose de vous !
— C'est vrai que Londres n'est pas conseillé pour son climat et ce n'est pas non plus l'endroit idéal pour prendre de belles couleurs.
— Tout dépend où l'on s'exhibe. L'intérieur de la très célèbre prison de New Gate est moins exposé au soleil que la fontaine de Trafalgar Square.
— Allons chez Siger, vous n'allez pas me reprocher quelques erreurs de jeunesse. Tout cela est du passé, aujourd'hui les choses ont bien changé pour moi.

 

Si le père de Holmes a la tête sur les épaules, la mère est un peu bêbête en présence de son frère, refusant de le voir tel qu'il est : un escroc doublé d'un coureur de jupons.

 

Bête au point de faire abstraction du fait que c'est son époux qui a dû éponger la dette de 5.000£ contractée par le frère, en leur nom à eux ! Rien que pour ça, avec moi, il valserait par la fenêtre ou serait accueilli avec du plomb !

 

Mais le frangin est accueilli par sa soeur et prend ses aises dans la maison des Holmes, soutenu par sa soeur, aveuglée par l'amour fraternel.

 

— Oh Siger ! Comme me le faisait remarquer mon frère, ce salon de jardin n'allait pas du tout avec notre intérieur, tandis que ce bureau convient parfaitement avec le style que tu as toujours voulu donner à cette maison.
— Bien sûr, cela ne fait que trois mois que M. Barnett est ici et déjà il s'est immiscé dans notre vie à tel point que c'est lui qui décide de ce qui va ou ne va pas dans notre maison.

 

Le frangin, lui, c'est un charmeur, sans doute à la Arsène Lupin, parce que toutes les dames tombent en pâmoison devent lui, même la bonne ! En sa présence, tout le beau sexe devient bête à manger du foin.

 

Quant à Sherlock, il a déjà une partie de ses futures manies, mais pas encore cette distance avec les gens. Bref, je l'aime aussi ainsi.

 

— Il y a d'autres manies qui j'espère lui passeront aussi mais j'en doute. [Siger Holmes]
— À quoi fais-tu allusion ? [Violet Holmes]
— Oh, à pas grand-chose ! À ses promenades solitaires qui le mènent on ne sait où, à ses expériences qu'il poursuit dans sa chambre avec le microscope du Lycée que lui a prêté un professeur. Jeannette a refusé à plusieurs reprises d'aller nettoyer sa chambre à cause des odeurs dues aux objets insolites qu'il examine. Je ne parle pas des articles de journaux, français ou anglais qu'il collectionne sous forme de piles, pas plus que les tenues de toutes sorte dont il s'affuble parfois, prétextant faire une surprise à un ami alors que je ne lui connais pas d'amis.

 

 Le roman est agréable et se lit tout seul. L'enquête est sympathique et j'ai vu venir les escrocs de loin, tout comme Sherlock. Les autres n'avaient rien vu venir.

 

Sherlock, lui, il observe et il déduit ! Mais il ne "devine" jamais.

 

— Oh ! Monsieur Sherlock, comment faites-vous pour tout deviner ?
— Je ne devine pas, Jeannette, j'observe et je déduis.
— Mais il ne s'est rien passé et je n'ai encore rien dit.
— Certes Jeannette mais il y a des silences qui en disent d'avantage que des longs discours.

 

Et niveau déductions, il était déjà bien rôdé !


— Père, il me semble que tu as égaré ton pince-nez et cela te pose quelques problèmes pour lire ton journal. Humm ! Raisonnons. Tu le poses toujours sur la table basse, là où Jeanette met les journaux. Comme à ton habitude, tu as dû prendre le Times que tu as commencé à lire, puis Jeanette a apporté le courrier que vous vous êtes partagés. Tu as lu le tien, c'est alors que mère t'as sans doute parlé d'un sujet qui t'a interpellé. Après un échange quelque peu tendu, tu t'es levé, toujours ton courrier en main, tu as marché dans la pièce tout en t'agitant, puis sur un geste d'agacement tu as enlevé ton pince-nez, tu es revenu vers le canapé avant de jeter ces lettres sur la table.

 

Dommage que cela n'ait pas été plus "caché", mais le fait que ce soit une pièce explique peut-être cela : le public est mis dans la confidence, voit tout, mais les protagonistes, eux, ne voient rien.

 

Comme par hasard, le chef de la police est toujours fourré chez Sherlock pour demander assistance, mais une fois l'affaire résolue et tous les honneurs pris, il rabroue Sherlock comme s'il n'était qu'un gamin, alors que sans lui, son enquête, il ne l'aurait jamais résolue !

 

Une bouffé d'air frais après un roman fort sombre qu'était mon précédent.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014), au Challenge "Polar Historique" de Sharon, au Challenge "I Love London II" de Maggie et Titine, au "Mois anglais III" chez Titine et Lou, au Challenge "Victorien" chez Arieste, au Challenge "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict et au Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park.

 


 

Titre : Le mystère Sherlock
 
Auteur : J. M. Erre
Édition : Buchet-Chastel (2012)

Résumé :

Meiringen, Suisse. Les pompiers dégagent l’accès à l’hôtel Baker Street. Cet hôtel, charmant et isolé, a été coupé du monde pendant trois jours à cause d’une avalanche.

 

Personne n’imagine que, derrière la porte close, se trouve un véritable tombeau. Alignés dans les frigidaires, reposent les cadavres de dix universitaires.


Tous sont venus là, invités par l’éminent professeur Bobo, pour un colloque sur Sherlock Holmes.

 

Un colloque un peu spécial puisque, à son issue, le professeur Bobo devait désigner le titulaire de la toute première chaire d’holmésologie de la Sorbonne. Le genre de poste pour lequel on serait prêt à tuer…


Petit plus : Pour lutter contre la déprime ambiante, "Le Mystère Sherlock" est idéal.

 

Les dix amateurs de Holmes, comme beaucoup de passionnés, sont de gentils farfelus. Ajoutez à cela qu’ils sont universitaires, et que l’auteur, qui connaît bien son monde, fait de ce microcosme un portrait fidèle et décapant.


Hommage décalé à Sherlock Holmes et à Agatha Christie, cette histoire de "chambre close" amènera aussi le lecteur, dans une perspective ludique, à s’intéresser au pouvoir de la fiction sur le réel.

 

Critique : 

Bien des gens oublient que Holmes n'est pas qu'un détective, qu'un logicien implacable, qu'une machine à penser. Sherlock, c'est aussi un homme d'humour !

 

Je vous sens sceptique... Des faits ? Et bien, dans le Canon, il a sourit à 103 reprises, il a rit 65 fois, gloussé 31 fois, émit 58 plaisanteries et 59 mots d'esprit. Excusez du peu !

 

Durant ma lecture de ce livre, j'ai souri 336 fois, ri 126 fois, gloussé un nombre incalculable, à tel point que si j'avais voulu poster tout ce qui était drôle dans le livre, j'aurais 36000 citations à mon compte !

 

Ce roman trônait sur ma PAL depuis un certain temps mais je préférais attendre le bon moment pour l'ouvrir. Du genre "antidote après la lecture d'un roman sombre".

 

Le jour de gloire de ce pastiche était donc arrivé.

 

Conseil, si vous êtes coincé des zygomatiques, réfractaire à l'humour "second degré", horrifié par l'humour noir et tétanisé par des bons jeux de mots, alors, ne le lisez pas.

 

Pour les autres, allez-y franchement et je vous assure qu'il ne faut pas connaître le détective de Baker Street pour apprécier l'essence du livre.

 

On pourrait le qualifier ce pastiche holmésien de "Dix petits nègres" en version humoristique. Si, si, je vous le jure : un huis-clos hilarant, désopilant mais qui arrive tout de même à vous faire frissonner à la fin.

 

La recette ? Vous prenez 9 amateurs de Sherlock Holmes, qui, comme beaucoup de passionnés, sont de gentils farfelus (ils sont de niveau 7 à 10 sur l'échelle Holmésienne*, tout de même).

 

Affublez-les d'un diplôme universitaire pour qu'ils se la pètent et réunissez tout ces zozos à Meiringen, en Suisse, à deux pas des chutes de Reichenbach, pour un colloque sur le détective londonien.

 

Promettez leur que l'éminent professeur Bobo veut désigner l'un d'eux comme titulaire de la toute première chaire d’holmésologie de la Sorbonne (le genre de poste pour lequel on serait prêt à tuer) et laissez-les exposer leurs nouvelles théories révolutionnaire sur Holmes. 

 

N'oubliez pas de les couper du monde durant trois jours à cause d’une avalanche.

 

Mélangez le tout, ajoutez-y de l'humour décapant, des jeux de mots, des bons mots, soignez vos personnages, soignez le suspense, laissez monter la suspicion, sortez nous des lapins de votre chapeau avec des théories loufoques sur Holmes et surtout, tuez les tous (Dieu reconnaîtra les siens, il paraît).

 

Au bout de trois jours de macération, faites dégager l’accès de l’hôtel Baker Street et récupérez les cadavres des universitaires dans la chambre froide. 

 

J-M Erre, l’auteur, connaît bien son monde holmésien et son "Sherlock Holmes pour les nuls" dont il nous gratifie tout au long du roman ferait rêver tout passionné du détective du 221b.

 

Son écriture est des plus agréables à lire, me faisant penser (dans toutes les réflexions en aparté des personnages) à celle de Dard (Frédéric, le papa du commissaire San-Antonio) en moins vulgaire et sans les scènes de fesses.

 

"Moriarty a un sex-appeal affligeant ("Il est glabre, livide, la mine ascétique"), des hobbies consternants ("Il a écrit un traité sur le binôme de Newton"), des gadgets rances (Il porta rapidement la main à sa poche et sortit un calepin"), une stratégie publicitaire d'une médiocrité sidérante ("Cet homme gangrène Londres et personne n'a entendu parler de lui"), voilà tout ce que peut s'offrir le vilain Moriarty (un prof de maths!). En résumé, c'est pas demain la veille qu'on trouvera sa figurine chez McDo."

 

"Puisque tout ce passait derrière lui et que sa parano commençait à se réveiller, le lieutenant Poséidon fit ce que des années d'entraînement au sein des troupes d'élite des soldats du feu lui avaient appris en termes de prise d'initiative et de réactivité : il se retourna."

 

Le microcosme qui se déroule dans l'hôtel est sans temps mort, les personnages sont tous plus arrangés les uns que les autres et la présentation du déroulement des trois jours, au moyen de fiches, de notes ou d'enregistrements à leur insu, est bien trouvée.

 

Ajoutez à cela un lieutenant des pompiers un peu "Rambo", un flic débile, un commissaire Lestrade qui ressemble curieusement à Holmes et vous aurez quelques heures de plaisir à lire ce livre.

 

Holmes a dit : "La vie est infiniment plus étrange que tout ce que le cerveau humain peut inventer. Nous n'oserions même pas concevoir des choses qui constituent les simples banalités de l'existence. Face à la vie, toute fiction, avec ses conventions et ses conclusions prévisibles, semblerait dépassée et stérile".

 

La fiction sera toujours moins sordide que le réel, mais où s'arrête la fiction, où commence le réel ? Ceux qui l'ont lu comprendront.

 

L'auteur m'a bluffée en plus de m'avoir fait rire.

 

(*) H comme Holmésien : Mammifère bibliophile vouant une passion à Sherlock Holmes.

 

Les spécialistes - à l'université et à l'hôpital - distinguent plusieurs catégories d'holmésiens.

 

Les niveaux 1 à 3 désignent les amateurs du détective anglais créé par Arthur Conan Doyle en 1887. Ils aiment à lire et à relire les quatre romans et cinquante-six nouvelles qui forment le "Canon" holmésien, scrutent la sortie en librairie des innombrables pastiches consacrés à Holmes, et ne rechignent pas à s'aventurer dans les enquêtes des concurrents, Hercule Poirot ou Harry Dickson.

 

Pour résumer, mis à part une tendance un peu pénible à s'exclamer à tout propos "Élémentaire mon cher Watson", ils sont inoffensifs.


Les niveaux 4 à 6 correspondent à des holmésiens initiés. Pour ces adulateurs du Canon, la frontière en la fiction et la réalité se trouble par moments. On se met à privilégier le texte original en anglais, on se lance dans des analyses textuelles, on adhère à une "société holmésienne", on suit des colloques. Bref, on commence à fatiguer ses proches.


Enfin les holmésiens de niveaux 7 à 10 forment une caste à part. Pour eux, les choses sont claires : Sherlock Holmes à bel et bien existé et Conan Doyle n'était que l'agent littéraire du docteur Watson, biographe du détective londonien.

 

A ce stade, la fiction n'existe plus, les écrits de Watson sont parole d’Évangile, l'étude des textes sacrés devient le centre de toutes les préoccupations, on s'attaque à énigmes métaphysiques fondamentales comme la date de naissance de Holmes ou le nombre de mariage de Watson.


Et, dans le meilleur des cas, on essaie de prendre ses pilules tous les matins.

 

Livre participant aux Challenges "Thrillers et polars" de Liliba et "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict.

 


 

Titre : La maison de soie

 

Auteur : Anthony Horrowitz

Édition : Calman-Levy (2011)

 

Résumé :

Un an après la mort de Holmes, le docteur Watson prit la plume pour relater la dernière aventure du plus célèbre des détectives privés mais il exigea que ce récit restât inédit pendant un siècle…

 

Pourquoi attendre si longtemps ? La réponse est élémentaire : parce que cette affaire était si monstrueuse, si terrible que, selon Holmes lui-même, « il n’est pas exagéré de dire qu’elle pourrait bien ébranler la société toute entière ».

 

Cent six ans après la dernière aventure de Sherlock Holmes par son créateur Sir Arthur Conan Doyle nous est révélé le dernier secret du locataire du 221b Baker Street. La partie reprend !

Critique :

D'accord, ce livre sentait le souffre d'entrée de jeu suite à la Canon Estate qui aurait bien voulu que Sherlock Holmes quitte le domaine public pour réintégrer celui du domaine privé et faire sonner le tiroir caisse... Pas bien !


Mais Horowitz, lui, il n'a rien à voir dans tout cela, on lui a demandé d'écrire un roman de Sherlock Holmes et il l'a fait, sans montrer ses écrits aux héritiers.


Moi, d'emblée, un livre qui sent le souffre m'attire comme un corps gorgé de sang attire un vampire... en plus, si le roman concerne mon héros préféré de la littérature, que demander de plus ?


Ce fut avec une joie mêlée d'impatience (pire qu'un gosse le matin de Noël) que j'ouvris le livre pour retrouver le docteur Watson, fort âgé, en train de nous narrer une des aventures qu'il avait vécue avec le grand détective, en 1890, peu de temps après son mariage. Une qu'il n'avait jamais osé raconter... Ma tension montait.


L'aventure commence de manière habituelle : un client, monsieur Carstairs, propriétaire d'une galerie d'art, vient trouver Holmes parce qu'il pense que le seul membre survivant d'un gang de Boston l'a suivi en Angleterre pour accomplir sa vengeance et le tuer.


Jusqu'ici, tout semble banal, hormis la plume d'Horowitz qui a ressuscité avec brio nos deux héros, leur univers, les personnages secondaires, a rétabli quelques vérités au sujet de ce pauvre Lestrade et m'a fait sourire plusieurs fois.


Ensuite, le rythme s'accélère avec un cambriolage, l'entrée en jeu des Irréguliers, un poignardé à mort, un cadavre torturé,... Toutes ces pièces venant se mêler aux premières, nous donnant l'impression que l'on change d'affaire, nous éloignant définitivement de ce ridicule cambriolage et que Holmes ne va pas arriver à démêler cet écheveau. Moi-même je me suis demandée par quelle pirouette l'auteur allait s'en sortir.


Et oui, malgré tout son talent, Holmes va se retrouver confronté à une énigme : qu'est-ce donc que cette « Maison de soie » ?


Même si mon esprit me hurla très vite la réponse (et il avait raison, le vicieux), personne dans l'histoire n'ose y répondre, la question déclenchant même certains comportements agressifs... Mycroft, him-self, subira des pressions et ordonnera à son cadet de stopper tout.


Comme s'il pensait pouvoir arrêter son petit frère ! C'était mal connaître Sherlock qui va poursuivre l'affaire et se retrouver en très, très fâcheuse posture, laissant le pauvre Watson bien seul. Faut toujours écouter son grand frère, Sherlock... Quoique, le détective n'avait pas tort de vouloir poursuivre cette croisade, faisant d'elle une affaire personnelle...


Dans sa quête – pas facile – pour aider le détective, le brave docteur croisera brièvement la route d'un personnage bien mystérieux... Celui-Dont-Watson-Ne-Saura-Pas-Le-Nom-Ce-Jour-Là lui fera jurer de ne rien divulguer à Holmes. Une p'tite chute de spoiler ? Non, je ne vous dirai rien de plus.


Mais revenons à notre binôme qui n'est pas celui de Newton : j'ai eu peur pour mon détective préféré et Watson aussi. Nous tremblions de concert... C'était sous-estimer Holmes ! Quand tous se liguent contre lui, il n'en devient que plus brillant, les bluffant, se pavanant presque à leurs nez et à leurs barbes. Brillant, l'ami, très brillant, je n'y ai vu que du feu. Et paf, une claque !


Bien que Watson ait suivi quelques fausses pistes, notre limier a suivi la sienne, finissant par vous emmener dans cette "Maison de Soie" où vous auriez préféré ne pas entrer, je pense, même si l'auteur restera très sobre dans les détails scabreux, vous laissant imaginer l'horreur. J'ai apprécié cette absence de déballage qui aurait fait tache dans l'histoire.


Ensuite, lors de la clôture finale de l'enquête, je me suis prise encore deux bonnes claques que je n'avais pas vu venir. Brillantissime ! La pirouette était réussie.


Horowitz a bien fait son travail, semant des tas de références canoniques, mettant des pensées dans la tête de Watson que j'eus plaisir à lire (surtout les questions sur la jeunesse des frères Holmes), rétablissant l'honneur de Lestrade quelque peu malmené, parfois, me faisant lire avec un plaisir sans cesse renouvelé les déductions de Holmes, lui donnant un côté humain lorsqu'il découvre le gamin mort, torturé, un ruban blanc au poignet et qu'il se sent coupable.

 

L'auteur se permettant même de saupoudrer son histoire de la craie blanche d'un mathématicien fourbe...


Au final, l'écheveau fut démêlé, toutes les pièces s'imbriquant l'une dans l'autre, me faisant hausser les sourcils de surprise. Ce fut avec une grande peine que je les quittai ensuite, le livre se refermant sur le mot "fin".

 

Un goût de trop peu dans ce festin canonique qui n'a fait qu'aiguiser mon appétit insatiable de ce cher détective...

 

 


 

Titre : Les damnées de Whitechapel


Auteur : Peter Watson
Édition: Paulo Raman (2011)


Résumé :

Londres, début de l’automne 1888. Depuis l’heureux dénouement de l’affaire du Signe des Quatre, le docteur Watson vit sur un nuage. Mary Morstan lui ayant promis sa main, il a décidé de réendosser sa blouse blanche et de ressortir sa vieille trousse médicale afin que son couple puisse vivre de ses honoraires.

 

Aussi envisage-t-il de quitter Baker Street pour aller s’installer dans un quartier agréable de la grande ville et y fonder une famille.

 

Sherlock Holmes est quant à lui en proie avec son plus terrible ennemi : le désœuvrement. Depuis quelques temps déjà, il se morfond nuit et jour, tristement allongé sur son canapé.

 

Les meurtres simultanés de deux prostituées à Whitechapel ainsi qu’un vol commis à Pondicherry Lodge vont subitement le tirer de sa retraite et remettre en branle les rouages de la formidable machine à penser qu’il est.

 

A la suite de toute une série de rebondissements inattendus, les deux hommes vont devoir quitter la grande métropole afin de s’employer à ce que la Lumière triomphe des Ténèbres.

 

Critique :

Lorsque je pris connaissance du livre, je m'attendais à une enquête classique de Holmes face à l'Eventreur, les cinq meurtres, l'attente entre le quatrième et le cinquième… Bref, le coup classique, quoi.

 

Et bien là, j'en fus pour mes frais parce que ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais. Je fus surprise et agréablement surprise, même, par la tournure de l'histoire.


L'auteur, dans le but de ne pas mélanger l'histoire et la fiction, a changé quelque peu les noms des victimes ainsi que celle d'un apparenté royal. Cela lui a permis de prendre plus de liberté avec la véracité des faits de 1888 et de ne pas décevoir les « ripperologues » en attente d'un nom.


Bref, l'enquête ne s'occupera « pas vraiment » des crimes commis dans les ruelles sordides de Whitechapel, mais partira dans un autre sens, Holmes voulant laisser les policiers résoudrent eux-mêmes les crimes sordides (vous comprendrez tout en lisant).

 

Malgré tout, l'ombre de l'assassin ne sera jamais loin, les pistes se recoupant souvent. On a beau partir d'un côté, au final, on retombe sur les traces de l'assassin.

 

Entre nous, le final m'a fait accélérer la cadence de lecture, voulant à tout prix connaître la fin. L'auteur m'a donné quelques sueurs froides et… Non, je ne dis rien de plus, cela dévoilerait ce que je ne peux dévoiler.


Le style d'écriture est agréable, ressemblant aux écrits victorien, sans langage moderne. Repéré une seule coquille dans l'absence d'un tiret cadratin. Rien de bien terrible.


Le seul point négatif du livre est un paragraphe un peu longuet où l'ajout d'un point final n'aurait pas été du luxe et m'aurait permis de reprendre mon souffle.


Un autre passage qui pourrait rebuter certain est la description du cérémonial d'ouverture d'une tenue de Loge maçonnique. Moi, cela ne me dérange pas, mais je pense que cela pourrait en faire soupirer d'autres, les fils de la veuve étant assez cérémonieux. C'est ce que j'appellerai l'exercice périlleux du juste milieu, étant donné que si l'auteur abrège, on considéra qu'il ne maîtrisait pas son sujet (maçonnique) et s'il en fait trop… ben, on le taxera d'en faire trop.


Le Holmes du livre n'est pas caricatural, du moins, pas plus que l'original dont Watson nous contait les nombreux travers dans MUSG. Je l'ai trouvé fidèle à lui-même, tout en sachant que, bien entendu, les auteurs mettent un peu du leur dans le personnage. Watson n'est pas un gros balourd, c'est un homme amoureux de Mary et qui va bientôt convoler en juste noce.


La relation entre les deux amis est à cent lieux du "gay-friendly" à la mode ces derniers temps, Holmes sait être taquin ou caustique envers Watson et même assez sec avec Lestrade.


Un clin d'œil à DANC avec un message codé et de nombreuses allusions au canon disséminées par-ci par là.


Petite anecdote : Elveden Hall dont on parle dans le livre existe bel et bien et fut réellement, dans le passé, la résidence du Maharaja Duleep Singh (le nom change dans le récit).

 

Pour la petite histoire, la chambre n° 12 que l'auteur fait occuper à Watson, à l'hôtel La Cloche, a réellement la réputation d'être hantée (aujourd'hui encore) par le fantôme d'un… curé !


Le livre m'a fait passer un très bon week-end avec Holmes et je remercie l'auteur pour cela. Son histoire était originale, à cent lieues des autres déjà lues, fidèle à la réalité tout en gardant ses distances avec elle. le plus dur fut de fermer le livre quand je l'ai eu terminé et de quitter mon détective préféré. Je vous le disais, je l'ai dévoré, le livre.

 

 


 

Titre : Penny Blood : Sherlock Holmes revient !
 
Auteur : Bob Garcia
Édition : Mac Guffin (2011)

Résumé :

— Des Penny Blood, dites-vous ?
— Je veux parler de ces petits magazines qui étaient imprimés de façon désastreuse sur du papier de mauvaise qualité, dans les années cinquante, et vendus un penny. On les appelait aussi Penny Dreadful, ou Penny Horrible. Je me souviens que la jeunesse raffolait de ces histoires épouvantables..."

Des histoires abominables, Sherlock Holmes et le docteur Watson vont en découvrir à foison dans les récits de Mina Marten, une incroyable spirite en passe de révolutionner les techniques d'investigation de Scotland Yard !

Le détective est entraîné par son ami dans une enquête inhabituelle où son esprit logique est confronté à l'irrationalité de ses contemporains, suspendus aux visions de la charmante spirite. Comment retrouver le fil de la raison, entre crimes et manipulations ?

Londres est au centre de cette aventure, avec de nombreuses incursions dans sa "petite histoire", au fil des inquiétantes péripéties de l'expérience spirite.

 

Critique : 

Vous dire que ce livre m'intriguait et que je râlais de ne point le trouver dans une grande surface commerciale vendeuse de livres serait un euphémisme.


La vente en ligne vint à mon secours et ce livre échoua dans ma boîte vers la mi-mai. 

 

Son 4ème de couverture était obscur et n'ayant obtenu qu'un extrait tiré du récit comme résumé, je ne savais pas où Bob Garcia allait m'entraîner lorsque j'entamai ma lecture. C'était un pari risqué de ma part, n'ayant pas apprécié son précédent pastiche "Duel en enfer".

 

Le pitch ? L'inspecteur Lestrade a obtenu l'aide de Mina Martens, une spirite, qui a eu une vision et grâce à elle, ils ont retrouvé une petite fille enlevée.


Lestrade a les yeux qui brillent mais Holmes est sceptique : de simples déductions auraient permis de retrouver la gamine, rien de sorcier là dessous. Pour lui, le spiritisme, ce n'est que fumisterie, ce qui n'est pas le cas de l'éditeur des récits de Watson, un certain Conan Doyle...

 

Ce qui va les entraîner dans l'aventure, c'est la découverte, par un ouvrier, d'un couteau posé à l'intérieur de la cheminée d'un immeuble que l'on doit abattre. Il s'agit du funestement célèbre n°13, Miller's Court.  Vous ne comprenez pas ? C'est là qu'une certaine Mary Jane Kelly fut charcutée par un dénommé Jack... (un sein sous la tête et le second entre ses pieds, entre autre).

 

L'expérience voulue ? Donner le couteau à la spirite pour voir ce qu'elle va "voir"... le tout sous contrôle de Lestrade, un autre flic, un journaliste, Conan Doyle, sans oublier Holmes et Watson, mais déguisés, eux. Ainsi, ils auront la preuve : fumisterie or not fumisterie.

 

Là, j'ai eu des sueurs froides : y aura-t-il matière à remplir 424 pages juste avec ça ??

 

En fait, ce que la spirite va "voir" en empoignant ce vieux couteau fera l'objet de 13 récits...

 

Lorsque je tombai sur le premier récit qui se déroule à une époque vachement reculée (époque des Celtes, en compagnie d'un certain Londinos), je fis la grimace, grommelant que je m'étais faite avoir sur la marchandise et que ce que je voulais, moi, c'est un pastiche holmésien, pas une fresque historique. Soupirant, je me mis à lire : puisque le vin était tiré, fallait le boire jusqu'à la lie.

 

Pourtant, je suis vite entrée dans l'Histoire, à tel point que j'ai été saisie lorsque le récit repris pied dans l'époque de Holmes. Quoi ? Que fait Holmes au temps des Celtes ? Hein ? Ah oui...

 

Cette impression ne me quitta pas durant tout le récit. J'invectivai même tel ou telle personnage, lui enjoignant de courir plus vite, de fuir,... bref, je vivais de l'aventure avec un grand A.

 

Nous passâmes ensuite aux Romains qui avaient colonisé la Bretagne (celle de Jolitorax, le cousin d'Astérix) et la ville de Londinum; et hop, un tour à l'époque de l'Inquisition, croisant au passage un certain frère Guillaume qui me fit penser à Guillaume de Baskerville, personnage de Umberto Eco (Le nom de la rose) et qui en fait, était bel et bien lui avec son fidèle Adso; holà, 1666 et son grand incendie après la peste noire; tiens, un éventreur de femmes de petits vertus...

 

A chaque fois, reprendre pied dans l'univers du détective était difficile, tant le récit Historique était prenant. Et entre deux récits, s'écoulait une journée que Holmes, ainsi que Watson, mettaient à profit pour dénicher la supercherie de la spirite, les failles dans les dates, dans les noms des gens...


Son enquête avance lentement tant les preuves sont difficiles à trouver au début car trop ancien.

 

Une enquête où les déguisements, les filatures et les déductions s'enchainent; pareil pour les récits aussi, nous montrant des facettes méconnues de la ville de Londres, surtout ses quartiers les plus mal famés, ces pauvres hères qui errent dans leurs taudis, ces femmes qui vivent des les décharges publiques, triant les ordures, marchant dans des monceaux de cadavres, ou dans des couches de détritus qui leur arrivaient à la hanche.

 

La question que l'on se pose c'est "Mais comment tout cela va-t-il finir ?" et "Quel est le rapport entre toutes ces histoires et l'époque dans laquelle les protagonistes se trouvent ?". Oui, ça en fait deux, mais la seconde vous est offerte.

 

Bémol ? Toutes ces petites histoires sont bien entendu assez sombre, vous vous en doutez et je pense que certains lecteurs pourraient trouver que ces récits sont un peu trop nombreux et trop sombres. Moi, ça a passé, mais de justesse, un ou deux de moins auraient allégé le récit sans le desservir, donnant une impression de plus grande vitesse dans le roman.

 

Il faut dire que je lis vite, mais ce n'était pas de l'écriture confort comme aux éditions Belgique-France Loisirs (style interligne 1,5) et l'écriture était bien condensée sur toute la page.

 

Le final ? Je l'ai senti "un peu" venir, ce qui n'a pas gâché ma lecture (normal, c'est à la fin que je l'ai senti).

 

C'était perfide, bien trouvé et j'ai passé un bon moment de lecture, découvrant une fois de plus la ville de Londres comme jamais auparavant.

 

Ceci n'est pas que pour les holmésiens, les autres peuvent le lire sans problème. Spécial, plaisant, agréable, le livre vous fera voir Londres aux rayons X.

 

Livre participant au Challenge "Thrillers et polars" de Liliba, au Challenge "Polar Historique" de Samlor, au Challenge "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddic, au Challenge "I Love London" de Maggie et Titin, au Challenge "Le mois anglais" chez Titine et Lou et au Challenge "Victorien" chez Arieste.

 


 

Titre : Sherlock Holmes et le mystère du Palio


Auteur : Luca Martinelli

Édition : Joëlle Losfeld (2011)

 

Résumé :

L'intrigue part d'un fait avéré de la saga de Sherlock Holmes : te séjour du détective londonien en Italie alors que tout le monde le croit mort. Sa mission est de reconstituer le réseau des agents secrets britanniques.

 

Mais à peine arrivé à Florence, Holmes entend parler d'un homicide advenu à Sienne dans lequel serait impliqué un Anglais et qui pourrait bien compromettre sa mission. Il s'y rend sur-le-champ. Convaincu de l'innocence de son compatriote, il cherche à dénouer le piège dans lequel celui-ci est tombé.

 

Assisté par le petit Federigo, fils de son aubergiste, Holmes découvre vite des indices étonnants qui le plongent dans l'effervescence du Patio, la célèbre course de chevaux siennoise...

 

Critique : 

Voilà un agréable petit pastiche qui fait plaisir à lire. L'action se passe durant le grand hiatus de Holmes et nous le retrouvons en Italie.

 

Un des agents étant accusé d'une meurtre qu'il n'aurait aucune raison de commettre, Holmes est envoyé, incognito, bien évidemment (seul son frère Mycroft sait QUI il est), dans la ville de Sienne, en effervescence à cause de la proximité du Palio, la fameuse course.

 

L'enquête ne casse pas trois pattes à un canard, mais elle a le mérite d'être simple, pas tirée par les cheveux et, ma foi, ce sont celles là qui vont le mieux à un roman sur Holmes. Bref, une agréable enquête à suivre en compagnie de Sherlock qui n'est pas seul car il est accompagné du fils de l'aubergiste (un enfoiré de première, l'aubergiste), un gamin d'une huitaine d'années.

 

Entre le détective et l'enfant nait une amitié car notre homme le prend sous son aile, le soustrayant à son père qui a la main un peu lourde. Le gamin est en admiration pour le monsieur, sans savoir qui il a vraiment devant lui, Holmes étant censé être mort. L'homme de Baker Street s'adoucira un peu devant cet enfant qui ne demande qu'à apprendre.

 

C'est un petit plus que j'ai bien aimé dans cette aventure que j'ai quitté avec regret. L'ambiance du livre était agréable, on avait envie de continuer à lire, il n'est pas trop gros, pas de risques de tourner en rond, même si, à un moment, on lambine un peu. Juste très peu...

 

Bref, un chouette petit apocryphe qui mérite d'être connu. Agrémenté de quelques déductions holmésiennes et d'une résolution d'enquête à laquelle je ne m'attendais pas (non, je n'avais pas trouvé le coupable !).

 

 


 

Titre : Les archives alsaciennes de Sherlock Holmes


Auteur : Christine Muller
Édition : Le Verger (2011)


Résumé :

A la fin de l'hiver de l'année 1898, l'Alsace a accueilli deux touristes très particuliers, en la personne de Sherlock Holmes et de son fidèle ami et biographe, le docteur Watson.


Mais, dans ce périple tout voué à la détente et à la visite de cette belle région aux charmes pittoresques autant que gastronomiques, la seule présence du plus grand détective du monde a suffi à faire surgir les meurtres les plus étranges...

 

Ce petit volume raconte, en 8 nouvelles qui se suivent, l'intégralité de ce voyage d'agrément... au pays du crime !

 

D'une grande fidélité au "canon" holmésien, ces Archives alsaciennes de Sherlock Holmes se dégustent avec autant de plaisir que Christine Muller en a manifestement eu à nous les offrir.

 

Critique :

L’avantage du livre est d’être composé de huit nouvelles – ce qui est plus en adéquation avec l’original – et de nous présenter le détective sous un autre jour.

 

Un Holmes plus brettien que canonique car en lisant, je voyais Jeremy Brett (accompagné de David Burke). Le Sherlock Holmes de Christine Muller est un portrait de l’acteur, même dans sa gestuelle. Surtout là !

 

Très « beauté fatale » devant qui, hommes, femmes et enfants s’étalent d’admiration. C’est très plaisant à lire pour nous, les femmes. Même si Watson insiste un peu trop lourdement sur la beauté de Holmes.

 

Le quatrième de couverture parlait de « fidélité au Canon » holmésien, ce à quoi je répondrai « non » pour la simple raison que Holmes amoureux, c’est anti-canonique, même si j’adore le voir amoureux. C’est juste que c’est une sacrée entorse au Canon.

 

Ma seule critique est que lorsqu’il essuie un refus poli de la dame, il redevient très vite la froideur incarnée, comme si de rien n’était. Un peu trop rapide, à mon sens.

 

Attention, cela n’enlève rien au plaisir que j’ai eu de lire cette nouvelle (ni les autres non plus) et à suivre nos deux hommes dans toutes leurs aventures, plus policières qu’amoureuses...

 

Les enquêtes, tiens, parlons-en. Elles se suivent mais ne se ressemblent pas, agréables à lire, surtout celle du « concombre masqué ». Par contre, certaines auraient pu être un peu plus développées dans leur final car elles me laissèrent sur ma faim.

 

Watson est très gourmand, trouve les femmes jolies, s’extasie sur son amitié avec Holmes et l’écoute religieusement parler de son enfance. Parfois il est un peu benêt et ne voit pas Holmes venir, malgré ses gros sabots.

 

Peut-être parce que la chanson dit "En passant par la Lorraine, avec mes sabots" et que la Lorraine, ce n’est pas l’Alsace. Je ne suis pas Columbo, mais certaines choses, je les ai vues venir de très loin, riant de l’aveuglement du brave docteur.

 

De plus, malgré des histoires diversifiées, j’ai tout de même trouvé certains coupables, et ce, dès le départ (trois de trouvé et un quatrième un peu plus loin dans la nouvelle)... Chouette, je fus plus rapide que le Maître !

 

Les quelques détails historiques sur l’Alsace n’empiètent pas sur les aventures et la narration. Cela ne m’a pas donné l’impression de lire un guide touristique et pour moi, ils étaient utiles, preuve que l’auteur a potassé son sujet et à voulu nous faire partager quelques détails de l’Histoire.

 

Ne pas en parler aurait retiré de la saveur au livre vu la région dans laquelle nous nous trouvions.

 

Un des reproches que je ferai toujours à SACD c’est de ne pas avoir donné assez de détails "historiques et sociaux" dans ses écrits sur Holmes.

 

Le Canon fut bien étudié et les huit nouvelles en sont saupoudrées.

 

Mes critiques iront plutôt aux trop nombreuses allusions à cette fameuse boîte de maroquin vert (de cuir, dans mon Canon) et sa seringue chargée de cocaïne. En huit nouvelles, on en parle plus que sur l’intégralité du Canon. Même quand Holmes ne l’utilise pas, Watson en parle, signalant son abstinence.

 

À un moment, je m’étais dit que si l’auteur n’en parlait pas dans une nouvelle, je sabrerais le champagne et bien, ce ne fut pas le cas.

 

Je veux bien que dans SIGN, Watson signale qu’il est témoin du spectacle de Holmes se piquant, que cela dure depuis plusieurs mois et ce, trois fois par jour, mais bon, pas besoin d’en parler à toutes les pages, je trouve. À la fin, cela devient lourd.

 

Autre point qui m’a irrité un peu et qui passera avec un peu de pommade, c’est la manie qu’à Holmes de nommer Watson "mon tout bon" ou "ami Watson".

 

C’est assez énervant car répétitif. Pas énervant au point d’envoyer valser le livre dans la pièce, tout de même. Je suis passée au-dessus.

 

Ma foi, l’auteur aurait pu se contenter d’un "cher ami" ou "mon cher". Quant à Holmes qui se choque en apprenant qu’une simple d’esprit est née, tout comme lui, un six janvier... Passons, voulez-vous ?

 

Le tout ne m’a pas empêché de savourer le livre et les nombreuses images bien drôles que l’auteur utilise dans ses comparaisons (Holmes qui mange moins qu’un moineau qui fait Carême), l’allusion au détective nommé Persil, non, Poireau, heu, Hercule Poirot, et tout le reste font de ce pastiche un livre très agréable à lire.

 

Last but not least, si je n’avais pas « lu » Holmes tomber amoureux et Watson lorgner sur de nombreux jupons, j’aurais eu des doutes en lisant certains de leurs faits et gestes (cette manière qu’à Holmes d’entrer dans la chambre de Watson ; de lire que Watson, coincé dans un renfoncement d’un mur, "sentait la densité rassurante du corps de Holmes" ; entendre Holmes dire à voix basse "votre amitié me suffit" après avoir frotté l’épaule de Watson affectueusement).

 

J’ai failli penser qu’ils avaient une relation ambiguë, ces deux là. On frôlait le texte "double langage" ou alors, c’est moi qui ait l’esprit trop mal tourné...

 

 


 

Titre : L'étrange cas du docteur Watson et de Sherlock Holmes

 

Auteur : Conan Loyde

Edition : Kindle, édition électronique (2012)

 

Résumé :

« P.S. : si un autre lecteur tombe sur ce manuscrit, cela signifiera que nous avons échoué. Que j'ai échoué. J'espère de tout cœur qu'on ne me tiendra pas rigueur d'avoir été, selon toute vraisemblance, à l'origine de la disparition de mon meilleur ami et compagnon d'aventures, le plus grand détective de tous les temps, Sherlock Holmes. »

Prenez deux héros victoriens, une enquête apparemment sans queue ni tête, un étrange professeur, quelques substances illicites, une pincée de K. Dick et deux gouttes d'Asimov et vous aurez la recette d'une nouvelle évidemment fantastique.

A lire sans modération.

 

Critique :

Ce court pastiche holmésien en version électronique, je ne pensais pas pouvoir le lire puisque je ne possède pas de liseus et que ce n'est pas mon intention d'en posséder une pour le moment (je précise au cas où certains de mes proches voudraient m'en offrir une à mon anniversaire : c'est NON).

 

C'est alors que l'auteur m'a expliqué que si je possédais un compte Amazon, je pouvais installer la fonction Kindle sur mon PC, ce que je fis, profitant au passage pour charger quelques livres gratuits, na !

 

On peut donc dire que ce fut une grande première pour moi que de lire un livre au format électronique. La perte de ma virginité numérique n'est certes, pas totale, puisque lu sur un écran rétroéclairé de PC qui fait mal aux yeux à la fin, mais bon, c'est un début...

 

"Arrêtes ton char, Ben-Hur et parles-nous un peu de cette petite nouvelle au lieu de nous entretenir sur cette malheureuse virginité littéraire que tu as à moitié perdue".

 

Bien, chers lecteurs et chères lectrices... Tout d'abord je vous avoue que je fus plus qu'intriguée et que cette intrigue a tenu bon durant ma lecture de ces quelques trente pages.

 

Sérieusement, sans déflorer l'aventure, je me demandais où l'auteur allait m'emmener avec son enquête hors norme et déroutante. Pourtant, j'aurais dû le déduire, un indice gros comme une maison se trouvant dans... Non, je ne dirai rien, vous devriez le comprendre.

 

Une fois ma lecture terminée, j'avais le cerveau à l'envers en tentant de remettre tous les détails emmagasinés en place et j'avoue qu'une seconde lecture est prévue dans le but d'essayer de savoir si Watson avait bien fait ce que le professeur G dit qu'il a fait (sorry, mais je me dois de noyer le poisson). Faut que j'approfondisse ma réflexion, quitte à me faire fumer la cervelle !

 

Nous sommes dans un récit de"science-fiction" et j'ai parfois du mal avec elle, même si cette nouvelle était bien ficelée et que sa fin est assez brutale.

 

Rien à dire donc, l'auteur tire bien son épingle du jeu et il a réussi à me perturber avec cette petite histoire épatante et déroutante qui possède tout de même quelques points faibles.

 

Quels sont-ils ? Oh, quelques "tirets de dialogues" collés au texte, un bref passage qui n'était pas "justifié" (du point de vue "mise en page" du texte) et, à mon avis, un manque de descriptions dans ce que font les personnages lorsqu'ils parlent.

 

Etant habituée aux personnages de Doyle, je les voyais "bouger" dans l'appartement de Baker Street, mais malgré tout, quelques ajouts auraient été un petit plus.

 

Malgré tout, vu qu'il y a peu de pages, cette profusion de dialogues au détriment des descriptions ne se fera pas trop ressentir.

 

Pour ce qui est des personnages de Holmes et de Watson, je leur ai donné, sans même réfléchir, les traits des acteurs Jeremy Brett et David Burke de la série Granada. Ils collaient bien à ceux du livre et je les ai fais bouger dans le récit, les voyant de déplacer, ajoutant des mimiques à Holmes...

 

Les holmésiens, en lisant la nouvelle, se feront leur cinéma dans leur tête tandis que les autres imagineront ce qu'ils voudront.

 

Sur la fin, j'ai accéléré la lecture pour "savoir" et je fus dépitée de voir apparaître le mot "fin". Un goût de trop peu. Il n'y a pas un bonus caché quelque part ?

 

Ma brève incursion dans le pastiche holmésien version SF était un moment agréable et totalement novateur.

 

Dommage qu'il fut si bref... Enfin, vous savez ce que l'on dit au sujet de la taille d'un texte (à quoi pensiez vous ?) : il vaut mieux un petit texte bien écrit qu'un grand texte qui se traîne. La petitesse d'un texte n'enlève rien à sa qualité.

 

Avis aux holmésiens et autres lecteurs. 

 

 


 

Titre : L'affaire du chien des Baskerville


Auteur : Deborah Kespert
Édition: Tourbillon (2011)


Résumé :

Grâce à la progression proposée dans le livre, le lecteur aide Sherlock Holmes et son fidèle Watson à résoudre la plus fameuse énigme de leur carrière !

 

A côté du livre la pochette du dossier personnel contient les fac-similés des documents nécessaires à la résolution de l’enquête. Les cartes d’identité des suspects, les rapports de police, le plan de la scène du crime, les articles de journaux et bien d’autres documents mettront le lecteur sur la piste du coupable.

 

Les astuces de Sherlock Holmes feront enfin de lui un parfait détective !

 

Critique :

Le genre de livre à offrir à un enfant qui aimerait découvrir l'univers de Sherlock Holmes, où si vous avez l'intention de passer le virus à vos enfants...

 

Pour un adulte qui connaît le canon holmésien, le livre n'apporte rien d'autre que de jolies illustrations, des indices dans une enveloppe, des articles de journaux,... bref, tout ce qu'il vous faut pour résoudre l'enquête.

 

Le hic, c'est qu'elle est la même que le livre, donc, si vous l'avez lu, vous connaissez l'assassin...

 

Mais l'ouvrage est très bien réalisé et l'adulte que je suis est redevenue enfant en jouant avec...

 

© Parfum des livres - Blog
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Titre : Les énigmes de Sherlock Holmes


Auteur : Dr John Watson
Édition : Hachette Pratique (2012)

Résumé :

"150 énigmes à résoudre, inspirées des célèbres enquêtes de Sherlock Holmes. Des plus élémentaires aux plus coriaces. Le livre à offrir absolument à l'occasion du 125e anniversaire de la création du personnage de détective le plus emblématique."

 

Critique : 

Une belle fumisterie ces "150 énigmes à résoudre, inspirées des célèbres enquêtes de Sherlock Holmes".


Pourtant, en le voyant dans un rayonnage, on ne peut qu'être séduit par ce bellâtre...


Il m'avait fait de l’œil, montré ses atouts et j'étais partie avec, bras-dessus, bras-dessous.


Alors quoi ? Lune de miel qui a viré à l'aigre ? Oui ! Autopsions l'affaire afin que je vous explique où le bât a blessé.


Lorsque l'on prend ce livre en main, on sent que ce n'est pas de la merde. Il a des beaux appâts.


L'ouvrage est beau, épais, lourd, la couverture est agréable à l’œil. Bref, il en jette.


Ouverture de la chose, pour voir si l'intérieur est aussi bien travaillé que l'extérieur... Le problème ne se posera pas là, en effet.


D'entrée de jeu, après quelques belles pages avec le titre, nous tombons un sommaire qui nous présente les différentes énigmes, classées selon leur degré de difficulté, avec leurs numéros de page ainsi que celui où se trouve la solution.


Une montre à gousset, un violon et une pipe (canonique, pas l'horrible calebasse qui est un anachronisme) illustrent les trois pages de sommaire. Jusqu'à présent, mes mirettes en avaient pour leur argent.


Une belle introduction du docteur Watson, des pages épaisses, illustrées par des dessins, dont certains sont signés S.P (Sidney Paget, illustrateur des aventures de Sherlock Holmes). J'en bavais, mes amis, j'en bavais !


Niveau visuel, c'est le nec plus ultra ! Les énigmes sont amenées autour d'une conversation entre Holmes et Watson, lors d'une ballade dans le parc, dans le salon de Baker Street.


Oui, lors de l'effeuillage, il était magnifique. C'est lorsque je suis passée aux énigmes que tout à capoté entre nous.


Certes, il faut parfois voir plus loin que son esprit, mais j'avoue que certaines sont tarabiscotées au possible.


Holmes qu'il disait toujours qu'il fallait des faits, là, on doit déduire avec très peu d'éléments et ça tourne parfois à la devinette.


On est loin du bandeau-titre qui disait "inspirées des célèbres enquêtes de Sherlock Holmes". Mon cul, oui !


Les énigmes proposées, loin d'être policières, ressemblent plus à des énigmes de la science !


- Comment savoir si un tonneau à moitié plein l'est plus ou moins que de la moitié ?

- Bâtir une maison avec les 4 fenêtres sur les 4 côtés qui donnent toutes au sud.

- Pourquoi, quand l'eau va bouillir, le sifflement de la bouilloire baisse-t-il ?


Entre nous, je me fiche pas mal de savoir comment répartir 15 agneaux dans 4 bergeries de dimensions égales pour que chaque enclos renferme le même nombre de bêtes... Sherlock Holmes aussi s'en serait fichu.


Je suis d'accord qu'il faille chercher au-delà de ce qui nous paraît évident, mais je ne vois pas le rapport avec les énigmes de Holmes.


Pour moi, cet ouvrage aurait tout aussi pu s’appeler "Les énigmes du professeur Quincampoix". 


Sherlock Holmes n'avait rien à faire dans ce titre, c'est au final, un bel attrape holmésien atteint de collectionnite aiguë.


Cet ouvrage ne vaut que pour sa déco victorienne, ses dessins et sa belle présentation.


Pour le reste, c'est de la fumisterie...

 

Challenge "Thrillers et polars" de Canel (2014-2015), Challenge "Polar Historique" de Sharon, le Challenge "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict, le Challenge "Victorien" chez Arieste, le Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park et le Mois Anglais 2015 chez Titine.

 


 

Titre : La malédiction de Nephrem-Kâ
 
Auteur : Sophie Bellocq-Poulonis
Edition :  Editions de l'Oeil du Sphinx (2012)


Résumé :

Bien que la mort de Lord Thorndyke, le linguiste émérite, semble des plus naturelles, elle n’est pourtant pas sans rappeler celle du richissime négociant en tabac, Jack Finley, survenue quelques semaines auparavant dans des circonstances similaires.

Cela n’a pas échappé à l’esprit aiguisé de Sherlock Holmes pour qui ces décès sont à rapprocher de celui de Philip Lovecraft, repêché au pied d’une falaise du Sussex,et à relier au passé commun des trois hommes lesquels ont participé à la mise au jour de la nécropole de Nephrem-Kâ, le pharaon maudit que l’Egypte ancienne s’est empressée d’effacer de son histoire.

Ces disparitions successives raniment le spectre de la malédiction dont on avait dit qu’elle frapperait tous ceux de l’expédition Finley.

D’aucuns évoquent à mots couverts la colère du dieu Cthulhu dont la violation du tombeau de Nephrem-Kâ aurait déchaîné la colère.

 

Critique :

Souvenez-vous, le 4 novembre 1922, ce fut la découverte de la tombe inviolée de Toutânkhamon. Non, tout comme vous, je n'y étais pas...

 

Le 26 novembre, Carter et Lord Carnavon pénètrent dans le tombeau. Imaginez la scène...

 

Sur le mur, il y a  une tablette qui fut bien vite escamotée où il était écrit : « La mort abattra de son aile quiconque dérangera le repos de pharaon ».

 

Je vous laisse faire vous-même le bruit du roulement de tambour ou la musique angoissante du film "Les dents de la mer", de "Psychose" et même de "L'exorciste", si vous voulez.

 

Ce qui devait arriver arriva... bon nombre d'entre eux moururent pour avoir osé troubler le repos du pharaon ! Fin de la musique angoissante.

 

Pourquoi je vous cause de ça ? Parce que dans ce pastiche holmésien, Philipp Lovecraft (oui, l'écrivain) et toute se clique ont découvert le temple d'un pharaon tellement maudit que son nom n'est inscrit nulle part ! Aucun égyptologue ne le connaît ! Nephrem-Kâ, qu'il se nomme.

 

A côté de lui, le nom du pharaon hérétique Akhenaton fait figure de "populaire", c'est vous dire que Nephrem-Kâ fut effacé.

 

Seul Lovecraft résistait encore et toujours (à l'envahisseur ?) afin de prouver au monde entier qu'il avait raison quand il soutenait l'existence de ce pharaon maudit.

 

Et ce qui arriva en 1922 à l'expédition de Carter survint à celle de Lovecraft, et ce, bien avant, étant donné que tous les membres de l'expédition seront retrouvés soit morts, soit disparu, soit dingo après avoir découvert le temple du pharaon maudit qui s'était déjà écroulé sur eux lors de leur entrée.

 

Certains esprits superstitieux évoquent, à mots couverts, la colère du dieu Cthulhu dont la violation du tombeau de Nephrem-Kâ aurait déchaîné la colère.

 

Sherlock Holmes, avec son esprit aiguisé, a déjà fait le lien entre le décès de Philip Lovecraft, repêché au pied d’une falaise du Sussex et il a relié au passé commun des trois hommes qui avaient participé à la mise au jour de la nécropole de Nephrem-Kâ, ce pharaon maudit que l’Egypte ancienne s’était empressée d’effacer de son histoire. 

 

Bien entendu, on ne la fait pas à Holmes ! Un pharaon qui se venge au travers de sa tombe ou un espèce de monstre à tête de pieuvre mal lunée, ça ne prend pas.

 

Il va donc enquêter...

 

J'avoue que j'avais tout de même une petite appréhension à l'entame de cet ouvrage parce que je savais pas ce que l'auteur avait décidé : du vrai fantastique sauce "X-Files" ou du fantastique en apparence alors que c'est du tangible, avec des vrais meurtres perpétrés par des humains ?

 

Bien que j'ai soupçonné directement le coupable et compris sa supercherie ainsi que sa mystification (c'était trop gros pour moi un truc pareil), je ne m'attendais pas à un tel mobile.

 

De ce côté là, c'est bien.

 

Par contre, niveau digestion de toutes les explications qu'un professeur d'université donne à Watson, c'était un peu lourd !

 

Le récit n'est pas très palpitant car trop lent, trop surchargé d'explications en tout genre sur le pharaon ou le Cthulhu.

 

Bref, un 2,5/5 mais la demi étoile n'est pas permise.

 

Quoi ? Non je ne vous dirai pas si la vérité était ailleurs ou sous notre nez. Vous êtes grand assez que pour ne plus croire à tout cela...

 

Lu dans le cadre du Challenge "Thrillers et Polars" organisé par Liliba.

 

 

 

 

Titre : Le vrai journal de Jack L’Éventreur (d'après les notes du Dr. Watson)
 
Auteur : Bob Garcia
Édition : Laurent Debarre (2012)

Résumé :

Sherlock Holmes n’est plus. Le Dr Watson se retrouve donc seul en ne parvenant à se remettre de la disparition de son ami. C’est à ce moment que son éditeur Georges Knewnes lui propose un contrat d’édition pour la publication du journal de Jack l’Eventreur qu’il disait avoir en sa possession à la fin des aventures de "Penny Blood", son précédent roman. Il finit par accepter et conclut l’accord.

Bob Garcia nous fait ici le récit d’un homme que pourtant rien ne prédestinait à devenir un meurtrier.

 

Une enfance ni heureuse ni malheureuse. Des parents aimants.

 

Mais Jack est un petit garçon à l’imaginaire débordant, habité par ses démons, et surtout par Teddy.

 

Critique : 

Les manuscrits "oubliés" du docteur Watson ont la fâcheuse habitude de se retrouver 100 ans après, dans une vieille malle en fer blanc, déposée dans une banque ou on fond d'un vieux grenier... Ici, pas du tout !

 

Non, pas de malle en fer blanc ! Le manuscrit dit "de Jack l'Éventreur" se trouvait au fond de la poche du docteur Watson. Son éditeur n'en cru pas ses yeux.

 

Le début du récit porte la date du 31 août 1888 (date du premier meurtre attribué au tueur de Whitechapel)...

 

Ce livre me faisait de l’œil depuis très longtemps, mais il était assez compliqué à trouver. C'est donc toute contente que je reçu le paquet envoyé par un magasin de vente en ligne...

 

La surprise fut de taille puisque le carton n'était guère épais. Normal, le livre ne fait que 150 pages. Moi qui le croyait plus gros, je suis restée un peu étonnée. 150 pages écrites avec de grands caractères. 1h de lecture et on en parlait plus.

Le premier récit porte donc la date du 31/08/1888... mais si vous vous attendiez à du sanglant, faudra aller voir ailleurs car nous sommes face à un adulte qui nous parle de son enfance, de ses souvenirs, de ses cauchemars...

 

Si les premières années furent agréables, la mort du père plongera toute la famille : le narrateur, sa mère et sa grande sœur dans les affres de la misère. Seuls les livres permettront au gamin de tenir le coup car c'était un moyen pour lui de s'évader au travers des images, étant encore trop jeune pour savoir lire.

 

Le récit est sombre, la misère dans les rues de l'East End est terrible. Un bébé peut se retrouver jeté mort sur la chaussée boueuse, sans que cela émeuve quelqu'un.

 

Une chose m'a souvent dérangée durant la lecture : les dates de rédaction du récit... Le narrateur nous parle de ses souvenirs d'enfance, mais les yeux e peuvent s'empêcher de lire les dates et de s'étonner qu'il y ait de la neige en septembre... Bon sang, j'avais encore oublié que les dates ne correspondaient pas au "véritable déroulement", mais juste à la rédaction des souvenirs.

 

C'est assez étrange de lire un tel récit aux travers les yeux d'un enfant... Il a beau les avoir écrit à l'âge adulte, ce sont les mots d'un enfant et ses interrogations qui transparaissent dans le récit.

 

L'enfant n'avait pas compris de quelle manière sa mère avait eu de l'argent, ni pourquoi elle se sentait "sale", ni pourquoi son ventre grossissait alors qu'elle mangeait peu.

 

Le lecteur, lui, il avait compris qu'elle avait fait ce que tant d'autres avaient fait avant elle pour s'en sortir : la prostitution occasionnelle, qui était courante des ces quartiers.

 

Si le début m'avait emballé, j'ai été déçue par la suite et je termine cette lecture avec un sentiment mitigé et des tas de questions :

 

- Les récits sont-ils la réalité ou des cauchemars ?

 

- Où se trouve la réalité et ou se trouve ce qu'il a imaginé ?

 

- Fut-il réellement l'Éventreur ? Le récit, hormis sur un court passage, ne laisse rien penser de tel. Et même ce passage n'est pas très clair. La seule chose qui pourrait faire pencher la balance vers le vrai journal du tueur est qu'il commence le 31/08/1888 et se termine le 8/11/1888, veille du dernier meurtre.

 

- Pourquoi ne nomme-t-il jamais sa sœur, se contentant de l’appeler "Grande Sœur" ?

 

En résumé, j'avais hâte de lire ce livre, mais j'en sors déçue... Très, très déçue.

 

La fin pourrait être plausible mais c'est une vieille théorie à laquelle je n'ai jamais adhéré.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014), au Challenge "Polar Historique" de Samlor (repris par Sharon), au Challenge "I Love London II" de Maggie et Titine, au "Mois anglais III" chez Titine et Lou, au Challenge "Victorien" chez Arieste, au Challenge "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict et au Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park.

 

 

 

Titre : L'aventure du grand voyageur ou un curieux exploit de Sherlock Holmes


Auteur :
Édition :

Résumé :

 

 

 


 

Titre : Le parfum de la chatte en noir et autres pastiches érotiques de romans policiers


Auteur : Etienne Liebig
Édition :  La Musardine (2010)


Résumé :

" Les grands policiers et les grands criminels de la littérature classique ont évidemment une sexualité, mais celle-ci, pour des raisons de censure et de bienséance, n'a jamais pu s'exprimer, faisant de nos héros des êtres impuissants ou frigides.

 

Il fallait que cette injustice soit réparée.

 

C'est pourquoi, dans un souci de vérité historique qui les honore, les éditions La Musardine m'ont confié cette haute mission de rendre à tous ces personnages qui peuplent notre inconscient collectif une vie sexuelle aussi riche et diverse que leur vie aventureuse.

 

J'ai essayé modestement de pasticher au plus près des styles originaux, les histoires de ces héros et héroïnes de notre mythologie moderne qui ont tous fait l'objet déjà, de très nombreuses adaptations plus ou moins fidèles ".

 

Etienne Liebig.

 

Dans Arsène lupin, gentleman gamahucheur le célèbre héros s'intéresse au derrière de la femme d'un ministre et imprime ses initiales à la naissance de son anus. Le vol de papier et d'un tableau serait-il un subterfuge pour s'occuper de la dite dame ou le contraire? Une reconstitution est nécessaire pour résoudre cette énigme. L'auteur tente de se rapprocher du style de Maurice Leblanc, remarque qui vaut pour tout le recueil, tout en y injectant un ton de vaudeville bourgeois.

 

Dans Le Parfum de la chatte en noir Rouletabille enquête sur le suicide supposé d'un artiste qui a été en fait étouffé par une nonne criminelle ancienne connaissance de notre héros! Il mènera l'enquête courageusement quitte à en perdre la vie dans un duel acrobatique. Au programme enquête lubrique, profanation, nécrophilie et amitié rapprochée avec des nonnes, tout pour se faire des amis!

 

Dans L'Héritier aux deux trous on retrouve un Sherlock Holmes lubrique et bien sûr drogué qui enquête sur l'enlèvement du fils héritier d'un riche banquier. Mais pourquoi le dit riche banquier a-t-il choisit comme épouse pour sa progéniture une prostituée qui n'a pas froid aux yeux? Cela cacherait-il un secret de famille bien encombrant? Au programme secret de famille et lesbianisme particulièrement inavouable dans cette Angleterre victorienne.

 

Dans Les Véritables mémoires du vit de Vidocq on suit l'enquête de la mort d'une riche héritière. Notre policier appliquera des méthodes bien particulières, modernes et pas franchement catholiques pour réunir des preuves. Il devra explorer les bas-fonds pour retrouver les assassins ce dont il ne se plaindra pas! A noter un lexique bien utile sur l'argot de l'époque à la fin de la nouvelle.

 

Dans Fantômas contre l'inspecteur Juve et le jeune journaliste Fandor on apprendra que pour provoquer la chute de Fantômas il suffit de le faire chanter de façon bien particulière avec l'aide de sa fille.

 

Dans La Mystérieuse histoire du gode d'ivoire Hercule Poirot devra donner de sa personne afin de comprendre non seulement qui est le voleur du dit objet mais aussi comprendre l'histoire de famille qui se cache derrière les mystérieuses initiales gravées à sa base.

 

Enfin dans Morsure sénile Miss Marple doit déjouer un maître chanteur, ayant jeté son dévolu sur un prêtre bien coincé et confident de tout le village, qu'elle pourrait bien connaître. Au programme flegme anglais bien coincé comme il faut et conspiration pour gagner un pari lubrique!


Critique :

Bon, les enfants, allez lire votre dernier "Picsou Magazine" et passez votre chemin, vos yeux curieux n'ont rien à faire ici.

 

Parents, je ne suis pas responsable si vos enfants lisent cette critique.

 

Majeurs ou "grands de 16 ans", vous êtes les bienvenus pour cette critique un peu plus osée de par l'ouvrage en question.

 

Que vous dire après ma lecture ? Si j'ai la larme, ce n'est qu'à mon oeil, et non, ce n'est pas dû à l'émotion de ma lecture.

 

Que vous dire d'autre ?

 

Juste que si la viande de cochon est fortement déconseillé crue, il en va de même  pour les récits dits "cochons"... Trop cru, c'est indigeste !

 

Certes, vous me direz que je savais à quoi m'attendre en achetant ce bouquin dans un rayon sombre d'une bouquinerie. Oui, je me doutais du caractère "coquin" de la chose et des récits.

 

J'ai dit "coquin", pas "cochon" ! Toute la délicatesse de l'affaire se trouve dans cette différence subtile entre les deux termes.

 

Pour ceux et celles qui ne me connaissent pas, je vous signalerai que je n'ai rien d'une puritaine, ni d'une vierge effarouchée (je suis sagittaire, en plus) et que mon esprit est aussi mal tourné qu'il est possible de l'être.

 

Ayant lu des livres de Frédéric Dard, le père littéraire du commissaire "San-Antonio", je peux vous dire que les récits de parties de jambes en l'air - qui sont plus que légion dans les livre de Dard - ne me font pas rougir, ni pousser de hauts cris de pudibonde (Pudi Bond, la soeur de James) et que la brouette de Toronto n'a plus de secret pour moi. Le langage cru ne me fait pas rougir non plus.

 

Bref, on pourrait croire que ce genre de récits était fait pour moi.

 

Oui, mais à une seule condition : que le niveau soit un peu plus relevé et que le langage ne soit pas aussi plat. Il n'y a aucun volume ! C'est cru, ça manque de sel et de quelques piments, c'est plat et sans poésie.

 

Les descriptions crues, qui sont passées comme dans du beurre dans les romans de Dard, ont bloqué chez Liebig. Et oui...

 

Étant aussi une grande habituée des fan-fictions avec des lemmons (récits destiné aux plus de 16 ans au moins, autrement dit, qui comportent une ou plusieurs scènes de sexe plus que suggérée), j'apprécie que l'aventure horizontale (ou verticale, on a le choix de la position) me soit contée dans des termes poétiques.

 

Que cela soit suggéré tout en finesse, ou, si l'auteur va au fond des choses, que cela soit décrit avec des termes corrects.

 

Non, je n'ai rien contre le vulgaire, mais entre nous, n'importe quel écrivaillon du dimanche est capable de torcher un lemmon quelconque avec un langage tout aussi quelconque tel que : "il enfonça sa b*** dans son c**"  ou "elle me su** la qu*** toute la nuit" (je vous mâche le travail, les Astérix - le Gaulois, celui qui vit en Gaule - remplacent le nombre exact de lettres manquantes).

 

N'importe quel couillon peut le faire et pour pas un balle.

 

Donc, en achetant ce livre, avec l'oeil égrillard, je m'attendais à passer un bon petit moment coquin tout en restant dans la métaphore suggestive ou, du moins, dans des descriptions très osées, mais tout en restant dans le langage correct.

 

Bien mal m'en pris, comme vous vous en doutez.

 

J'avais plus l'impression de me retrouver dans un livre destiné à des gros obsédés du langage cru que dans un pastiche "osé" ou "coquin".

 

Là où le père Dard me faisait rire, Liebig m'a fait boire le bouillon (pub déguisée).

 

Quelle est l'utilité de commencer un récit avec un Holmes qui se l'astique consciencieusement ? De nous parler d'un Watson qui se fait dessus, comme un môme dans son Pampers ?

 

Même avec le second degré, ça coince. Même en lubrifiant encore plus mon humour, ça ne passe toujours pas.

 

D'accord, ces messieurs "les hommes" ont tendance à se grattouiller, dès le réveil, et pas derrière les oreilles, mais plutôt au niveau des valseuses...

 

Mais là, c'est moi qui me suis grattée la tête de perplexité en lisant le récit que nous contait le docteur Watson, nous expliquant que Holmes se les grattait, comme toujours quand il était dans un moment d'intense réflexion... *long soupir*

 

Et je ne vous parle même pas du langage qui n'était pas châtié... Vulgaire, tout simplement.

 

Une impression que l'auteur avait juste envie d'utiliser les mots irrévérencieux, juste pour le plaisir de les écrire, comme un sale gamin.

 

Diantre ! Des récits salaces et osés, j'en ai lu une tripotée, mais les auteurs (et de fan-fic en plus !) utilisaient un vocabulaire correct, rendant leurs récits bien plus émoustillants.

 

Là, ça vous refroidirait plus qu'autre chose.

 

Je vous épargnerai les détails scabreux des autres récits, ça n'en vaut pas la peine. On a déjà usé assez de papier ainsi en imprimant ce livre et j'ai abandonné la lecture, laissant tomber les deux dernières histoires.

 

Je veux bien qu'il faut sans doute prendre les récits au second degré (que je possède pourtant), dans une version plus parodique qu'autre chose... mais tout de même, je suis déçue de ma lecture qui me fit soupirer d'ennui plus qu'autre chose.

 

L'auteur aurait pu nous régaler de la Chose tout en poétisant l'acte, en métaphorisant le tout, en changeant de ton entre les histoires.

 

"En variant le ton", comme disait Cyrano !

 

Oui, l'auteur aurait dû utiliser des images, comme Colette Renard dans ses chansons...

 

Que voilà une riche idée !

 

Agricole : il aurait pu nous parler de "labourer" (en un mot, svp), "d'ensemencer", de "planter le soc de la charrue", de "semer à tous vents", de "butiner le pistil", de "planter la courgette", "taquiner le goujon",...

 

Littéraire : de "tremper sa plume dans l'encrier","effeuiller",

 

Gourmand : "dévorer le rouleau de printemps", "astiquer l'asperge", de "bouffer la cressonnette",...

 

Bref, il aurait dû nous servir son pastiche un peu moins cru ou du moins, de manière plus amusante.

 

Dard, relève-toi, et réécrit le moi !

 

*Toute allusion à des mots "coquins" ou "sexuellement imagés", dans cette critique, serait purement fortuite !!

 


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