1.3.1 Les Quatre de Baker Street

 

 

Titre : Les Quatre de Baker Street - Tome 1 - L'affaire du rideau bleu


Scénariste : Jean-Blaise Djian et Legrand Olivier
Dessinateur : Etien David


Édition:  Vents d'Ouest


Résumé :

Trois détectives en herbe pour une enquête digne du maître de Baker Street ! Billy, Charlie et Black Tom sont inséparables.

 

Et pour cause : impossible de survivre seul dans l'East End londonien, peuplé de faux mendiants, de vrais ruffians et de franches canailles !

 

Heureusement, les trois amis peuvent compter sur la protection d'un certain Sherlock Holmes, pour lequel ils font parfois office d'espions des rues...

 

Mais lorsque la fiancée de Black Tom est kidnappée sous leurs yeux, nos héros vont devoir mettre au plus vite à profit les leçons de leur mentor pour la retrouver saine et sauve... en s'adjoignant les services d'un quatrième larron pour le moins inattendu.

 

Place aux Quatre de Baker Street, la plus jeune équipe de détectives de l'époque victorienne !

 

Critique :

Après avoir acheté, dévoré le tome 2, fait de même avec le 3, je suis enfin tombée sur le premier tome de nos quatre de Baker Street.

 

Enfin, dans ce numéro 1, ils ne sont encore que trois...

 

Nous avons Black Tom l'Irlandais impulsif, Charlie, qui a un petit secret et Billy, celui qui veut ressembler à Holmes.

 

Particularité ? Ce sont de jeunes enfants, les Irréguliers de Baker Street dans une autre version que celle de Wiggins et de sa troupe.

 

L'histoire se passe à Londres, en 1889 et nos trois garnements vivent dans l'East End.

 

Pas besoin d'avoir un Master en géographie pour savoir que l'East End, ce n'est pas le riche quartier de Belgravia...


Nos trois compères sont inséparables et, de temps en temps, travaillent pour Sherlock Holmes, menant des filatures, des surveillances...

 

L'avantage de commencer par le tome un (et pas de faire comme moi, le 2, le 3 et le 1), c'est qu'il permet de prendre connaissance avec nos trois compères, puis de celui qui sera le quatrième de la bande.

 

Là, je vous laisse la surprise, mais ne le jugez pas à son apparence, il aura son importance !

 

Bien sûr, nous croiserons aussi Holmes et Watson, mais ces deux piliers (de la littérature, pas de comptoir !)  ne voleront pas la vedette aux enfants. Ce ne sont pas eux les vedettes de cette série, même s'ils font une agréable apparition dans les dernières pages.

 

Passons au contenu de l'album, voulez-vous :


Black Tom, Irlandais impulsif et ronchon, devient un vrai benêt devant Betty, dont il est amoureux. Mais ça, il se garde bien de s'en vanter devant les deux autres.

 

Quand Betty se fait enlever devant lui, notre bouillonnant Irlandais se lance à sa poursuite. Pas de bol, il n'arrive pas à la sauver tout de suite, ce qui lui donnera tout le reste de l'album pour la retrouver avec ses deux amis.

 

Vu que Holmes est absent, nos garnements vont devoir faire tout le travail tout seul et mettre en application les méthodes du célèbre détective.

 

Plongée dans les quartiers glauques, dans les maisons closes (enfin, pas si closes que ça...), du proxénétisme et de tout ce que les bas-fonds peuvent comporter de peu reluisant.

 

Les êtres humains qui grouillent dans ces quartiers ne sont pas animés d'intentions charitables et louables avec les jolies jeunes filles. Et quand on parle de "louable"... on parle de louer les charmes, avec les revenus pour la mère Claude.

 

Ayant adoré les deux autres tomes, je peux vous dire que leur première aventure est fort plaisante, très réussie et dynamique. Pas de temps morts.

 

Les personnages sont attachants et sympathique et vous régaleront avec de l'action, de l'humour et de l'émotion, du début à la fin.


Les décors, enfin, les dessins, nous plongent dans le Londres de 1889, lui donnant un peu plus de lumières par rapport à d'autres récits qui plongeaient dans Whitechapel, que ce soit avec Jack l'Eventreur ou pas (mes dernières lectures étaient fort sombres)...

 

Les dessins ont beau être statiques puisqu'ils ne bougent pas comme dans un film, pourtant, j'étais dans un film et les gamins bougeaient dans tous les sens. Le dessinateur les a rendu expressifs et cela ajoute une sacré dose dans le plaisir de la lecture.

 

Un bons scénario ne fait pas tout. Là, les auteurs concilient le scénar et le dessin, sans oublier les personnages, qu'ils soient les héros ou pas. Belle réussite pour le premier tome !

 

Les scènes de bagarres sont très bien mises en scène et le quatrième compère leur filera un sacré coup de main. Enfin, pas vraiment de main, plutôt de patte...


"Les Quatre de Baker Street : l'affaire du rideau bleu" est donc une très belle surprise qu'il serait vraiment dommage de rater.

 

Je vous conseille vivement les deux autres !

 

Bande dessinée relue dans le cadre du Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014), du Challenge "Polar Historique" de Samlor (repris par Sharon), du Challenge "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict, du Challenge "I Love London II" de Maggie et Titine, du Challenge "Victorien" chez Arieste, de Lire "À Tous Prix" chez Asphodèle et du Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park.

 

 

Titre : Les Quatre de Baker Street - Tome 2 - Le dossier Raboukine


Scénariste : Jean-Blaise Djian et Legrand Olivier
Dessinateur : Etien David


Édition :  Vents d'Ouest


Résumé :

 Londres, 1890. Billy, l’apprenti détective, Charlie, la petite fille grimée en garçon, et Black Tom le monte-en-l’air sont trois gamins des rues unis par une solide amitié.

 

Accompagnés du matou Watson, ils arpentent les bas-fonds de l’East End, menant enquêtes, filatures et autres missions de confiance pour le compte d’un certain... Sherlock Holmes.

 

Ce nouvel opus voit nos héros se mêler d’une ténébreuse affaire impliquant des révolutionnaires russes exilés à Londres et la police secrète du Tsar...

 

Nos protagonistes vont avoir fort à faire pour déjouer machinations, trahisons et mauvais coups...Le premier tome de cette série avait fait l’unanimité, grâce au dessin dynamique et étonnant de maîtrise de David Etien et au scénario mené tambour battant de Djian et Legrand.

 

On se replonge avec délectation dans ce second tome, qui nous entraîne dans une nouvelle enquête passionnante et nous fait découvrir un peu plus ces gamins gouailleurs et attachants.

 

Critique :

N’ayant pas trouvé le numéro un de la collection, je me suis contentée d’acheter le numéro 2 car en le feuilletant, il avait l’air "pas mal".

 

Mon avis est au-dessus de ma première impression tant l’album, les dessins, l’aventure, le scénario et l’ambiance de la bande dessinée m’ont plu.

 

Dans ces albums dédiés au Francs-tireurs de Baker Street, pas de Wiggins en chef de bande composée d’une dizaine d’enfants déguenillés, non, juste trois gamins et... un chat.

 

Nous suivons donc l’aventure qui est arrivée à Billy (William Fletcher), Charlie (vous découvrirez son petit secret) et l’Irlandais Black Tom, sans oublier le chat, prénommé Watson.

 

Complot politique, mélangé à des crimes sordides copiés sur ceux de l’éventreur de Whitechapel, agents double ou traîtres à leur cause pour protéger leurs familles, manipulations de preuves, haines des russes,...

 

Tous les ingrédients "habituels" (ou récurrents) sont réunis dans ce deuxième tome, mais contrairement aux albums d’une autre série dont j’ai déjà publié les critiques, ici, la sauce prend et on se plaît à suivre leurs aventures pour aider la jolie demoiselle à innocenter son ami russe, qui, de par ses "meeting politique" aurait voulu faire changer les choses de son pays à partir de l’Angleterre.

 

Les gamins sont attachants, surtout Billy qui aimerait par-dessus tout ressembler à Holmes (absent de Londres, en déplacement à Vienne pour une affaire concernant un stradivarius volé) et même le chat a son utilité.

 

Bref, on ne s’ennuie pas en lisant, c’est plein de péripéties, de bas-fonds londoniens, de méchants qui sont de vrais salopards, de coups fourrés, le langage des gamins est adapté à leur provenance et c’est amusant de voir Billy traduire le langage « correct » en langage de "rue" pour ses copains.

 

Ils sont malins ces gosses, roublards et s’en sortent très bien, même s’ils ont frôlé la mort. Avec eux, c’est "un pour tous et tous pour un", comme les Mousquetaires qui étaient du même nombre (faut pas oublier le chat, hein !).

 

Ils sont attachés l’un à l’autre et ne doivent leur survie que parce qu’ils se serrent les coudes.

 

Holmes a raison quand il dira que les agents de l’Okhrana auraient dû se méfier, car on ne badine pas avec ses Francs-tireurs de Baker Street. Les gamins sont heureux de l’écouter, devant un plateau de petits gâteaux de madame Hudson (elle aussi n’est pas une caricature).

 

Bien entendu, puisque c’est les aventures des "Quatre de Baker Street", on verra très peu de Holmes ou de Watson, sauf à la fin. Le peu que j’ai vu de Watson m’a fait plaisir car il est mince, bien dessiné et n’est pas une caricature.

 

Pour Holmes, cela reste un mystère car on ne voit pas son visage. Soit sa main est devant, soit il est dans l’ombre. Une chose est sûre, il est très mince...

 

C’était le hasard et la curiosité qui m’ont fait attraper cette bédé dans le rayon. Je l’ai acheté pour la découvrir et je ne regrette pas mon choix ! Un très bon moment de lecture. Conquise je suis.

 

Livre participant au Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014), au Challenge "Polar Historique" de Samlor (repris par Sharon), au Challenge "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict, au Challenge "I Love London II" de Maggie et Titine, au Challenge "Victorien" chez Arieste et au Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park.

 

 

 

Titre : Les Quatre de Baker Street - Tome 3 - Le Rossignol de Stepney


Scénariste : Legrand Olivier
Dessinateur : David Etien


Édition:  Vents d'Ouest


Résumé :

 Les Quatre de Baker Street sont de retour! Billy, Charlie et Black Tom (sans oublier le chat Watson!) se voient confier une nouvelle mission par leur employeur, le célèbre Sherlock Holmes : veiller discrètement sur Lord Neville Asprey, un jeune aristocrate naïf dont les escapades dans les bas-fonds londoniens inquiètent beaucoup sa richissime famille - et pour cause : le jeune lord est fou amoureux de la jolie Grace, alias le Rossignol de Stepney, chanteuse dans le cabaret paternel...

 

Mais ce qui devait être une mission de routine va bientôt tourner au cauchemar pour nos détectives en herbe, avec l'entrée en scène du terrifiant Bloody Percy, dandy meurtrier et bras droit d'un des patrons de la pègre locale.

 

C'est le début d'une aventure aussi mouvementée que dangereuse, qui mènera nos héros des bas-fonds aux beaux quartiers, en passant par le sinistre asile de Bedlam.Voici la nouvelle enquête, menée tambour battant, des détectives les plus attachants de l'Angleterre victorienne !

 

Critique :

Agréable surprise de le trouver dans mes cadeaux de Noël, offert par mon homme qui connaît mon vice et qui l’alimente de temps en temps.

 

Les dessins sont toujours agréables pour l’oeil et pas de couleurs criardes. Le scénario est un très gros cran au-dessus du précédent. Le tome 2 était génial, mais ici, on passe à un autre niveau. Il est supérieur au précédent.

 

Dans cet album, on découvre enfin le visage de Holmes. Il est grand et maigre. Notre détective est en grande agitation et il nous offre une vision d’un retournement d’appartement digne de Jeremy Brett dans "Le malade à domicile" (PATI).

 

On découvre, pêle-mêle, la peau d’ours (PRIO), la casquette deerstalker, le macfarlane, des expériences chimiques, les encyclopédies et une seringue.

 

Sherlock Holmes les charge d’une mission car il a beaucoup à faire avec un certain professeur Moriarty et il se plaint de Watson qui a répondu aux sirènes de la félicité domestique en se mariant.

 

Excellents dessins des visages étonnés des trois enfants, découvrant le désordre de Holmes, tandis que le chat est amusé.

 

Les mimiques de ce dernier furent autant de sourires amusés de ma part. Les dialogues sont toujours délicieux et la différence de langage encore plus prononcée qu’avant. Cela m’a procuré une nouvelle fois des sourires jusqu’aux oreilles lors des « traductions » par Billy.

 

Pas de politique et de révolution russe dans cet album, mais du racket de commerçant, digne de la Mafia, en toile de fond. Comme d’habitude, la police du quartier ne fait rien, car complice. Le pot-de-vin datant de Mathusalem... No comment.

 

Bref, la simple mission de surveillance que Holmes a confiée aux enfants ne se déroule pas tout à fait comme prévu et les voilà embarqué dans une histoire plus sombre en aidant la jeune fille surnommé "le rossignol de Stepney".

 

Le méchant, lancé à leur poursuite, est tout de même affublé du délicat surnom de "Bloody Percy" et ce n’est pas un enfant de chœur. Loin de là ! Le méchant est réussi, une fois de plus et ses pantalons sont cocasses.

 

Les bas-fonds composés de sa pègre de tout poil et de tout âge sont omniprésents et le dessinateur a bien représenté la différence entre le Londres d’en bas et celui des bourgeois, avec le jeune Lord Neville. La tête de sa mère en découvrant les Quatre dans son salon. Un grand moment.

 

Une sordide plongée dans l’asile de Beldam nous laissera découvrir dans quelles conditions déplorables on traitait les fous et combien il était facile d’y interner des gens sains d’esprit quand la famille (ou votre conjoint) voulait se débarrasser de vous. Je ne parierais pas ma chemise que ce n’est plus ainsi, de nos jours.

 

Bonne surprise, le docteur Watson aura un rôle un peu plus important que dans le tome précédent. Il est beau, notre docteur. La taille assez mince et pas une boule de graisse comme chez "Bdétectives".

 

Enfin un dessinateur qui se soucie un peu de la description canonique.

 

Nos garnements et leur chat sont toujours aussi débrouillards, toujours prêt à aider la jolie demoiselle, quitte à avoir des ennuis jusqu’au cou. Et oui, le salopard en est vraiment un de la pire espèce et si Holmes utilise les gosses pour retrouver des personnes, rien n’empêche Bloody Percy de faire de même.

 

Nos jeunes amis, la demoiselle y compris, ont des soucis à se faire et Lord Neville aussi.

 

Après toutes leurs péripéties qui m’ont tenues en haleine jusqu’à la fin, je me suis prise une claque monumentale dans les derniers pages (vous ne saurez rien). Magnifique !

 

Ensuite, je m’en suis prise une deuxième (je ne vous dirai pas pourquoi) et une troisième tout de suite après en apprenant que le méchant était bien le fils bâtard de... son père (je vous la laisse découvrir).

 

Non, franchement, là, c’était un feu d’artifice de révélations qui me font classer cette bédé dans les toutes bonnes. Et pas rien que pour cela. Le scénario se tient aussi et il est très, très bon, en plus.

 

Cela vaut la peine de lire cet album. Pas de fantastique ou de choses inexpliquées à la fin et pas besoin d’aspirine pour comprendre la trame. Il est complexe tout en étant simple, haletant et bien torché.

 

Gros soupir de soulagement devant le dessin de l’inspecteur Lestrade. Notre inspecteur est petit (ou pas très grand), et a un air de ressemblance avec un rat, au lieu d’une grosse figure remplie de bonhomie que lui ont donné certains dessinateurs. Hallelujah !

 

La découverte de cette série est un véritable bonheur et aucun des personnages canoniques n’y est caricaturé à l’extrême...

 

Livre participant au Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014), au Challenge "Polar Historique" de Samlor (repris par Sharon), au Challenge "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict, au Challenge "I Love London II" de Maggie et Titine, au Challenge "Victorien" chez Arieste, Lire "À Tous Prix" chez Asphodèle (Prix du Festival de Blois 2009) et au Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park.

 

 

Titre : Les Quatre de Baker Street - Tome 4 - Les orphelins de Londres

 

Scénaristes : Olivier Legrand et Jean-Blaise Djian

Dessinateur : David Etien

 

Édition  : Vents d'Ouest (2012)

 

Résumé :

Les rues de Londres sont en pleine exaltation. Les journaux font leur choux gras sur la mort de Sherlock Holmes dans les Alpes suisses, alors que le détective se battait avec son ennemi de toujours, Moriarty.

 

Pour les « quatre » de Baker Street, la peine se heurte aux désillusions. Des tensions apparaissent alors entre les enfants.

 

Billy souhaite poursuivre l’œuvre de celui qu'il considérait comme son maître en la matière ; tandis que Black Tom préfère reprendre ses anciens larcins auprès de son oncle et de ses voleurs de fils. Tous prennent des chemins différents.

 

Black Tom est accueilli avec joie par son oncle qui voit l'occasion de réaliser des méfaits plus ambitieux.

 

Charlie est incarcéré dans un pensionnat pour avoir essayé de dérober du pain.

 

Billy, quant à lui, a moins de chance. Il vient de tomber nez à nez avec Bloody Percy, un criminel qu'ils ont aidé à emprisonner et qui vient tout juste de s'évader.

 

Avec une telle menace, la bande des quatre de Baker Street parviendra t-elle à se réunir une fois de plus ?

 

Critique :

Les trois premiers tomes étaient montés en puissance de manière crescendo, le suivant étant encore mieux que le précédent, l'apothéose étant le numéro trois au point de vue de son scénario.

 

Pouvaient-ils faire aussi bien que le troisième ? Ou, du moins, ne pas sombrer, comme d'autres avant eux, dans la médiocrité ?

 

J'avoue que je les attendais au tournant... Ils ne m'ont pas déçus. Le tome 4 tient la route et je me suis régalée.

 

Pourtant, j'avais eu de la crainte en lisant le résumé qui abordait un hiatus célèbre...

 

Et oui, Sherlock Holmes n'est plus ! Il a disparu lors d’une ultime confrontation avec le diabolique professeur Moriarty et les journaux annoncent que le célèbre détective aurait trouvé la mort dans les Chutes de Reichenbach…

 

Nos trois francs-tireurs de Baker Street sont en plein désarroi : leur pygmalion, Sherlock Holmes, est mort. Le plus atteint est Billy Fletcher qui considérait le détective un peu comme un père de substitution.

 

Ce drame crée des tensions entre eux, au point qu'ils se séparent après une bagarre.

 

Catastrophe, le trio vole en éclats : Billy, Black Tom et Charlie (accompagnée de son fidèle matou) vont suivre chacun un chemin séparé qui va les mener très vite dans de terribles ennuis.

 

Le salopard de Bloody Percy, incarcéré, va jouer les filles de l'air, bien décidé à retrouver ces maudits gamins qui l'ont fait arrêter...

 

Et nos trois compères qui se sont séparés ! Suspense...

 

Les deux scénaristes ont eu mille fois raison de farfouiller dans les nombreux flous littéraires qui parsèment l'œuvre de Conan Doyle.

 

Tout en reprenant la référence canonique des Francs-Tireurs de Baker Street et en changeant les noms des personnages, ils nous en ont inventé trois bien sympathiques et ils ont l'art de nous conter les aventures de ces gamins aussi débrouillards qu'attachants.

 

Nous avions déjà suivi avec eux, dans les tomes précédents, un enlèvement, une série de meurtres et une mission d'infiltration. Pas mal pour des gamins des rues.

 

Ici, nos trois détectives en herbe sont confrontés à la dure réalité de la vie.

 

Bon, déjà que l'époque victorienne n'est pas tendre avec les enfants... et les auteurs vont nous en faire découvrir un autre pan avec les larcins qu'il faut commettre pour vivre, la haine viscérale entre Anglais et Irlandais, les "pensionnats" pour jeunes filles, où elles sont exploitées et moins bien considérées que du crottin de cheval écrasé dans la rue.

 

En tout cas, je tire mon chapeau au dessinateur qui nous retranscrit, d'une manière formidable, l'époque.

 

Le trait du dessin est toujours aussi pointilleux et les planches de l'album sont, une fois de plus, superbes. Pas de surcharge, un trait clair et de belles couleurs. Des décors aux personnages, rien n'est laissé au hasard.

 

Quand au scénar, c'est une véritable réussite et je ne me suis pas ennuyée une seule minute.

 

Il y a du rythme, il est soutenu, l'humour est toujours présent et le fait de suivre les trois - pardon - les quatre parcours de nos amis est un régal. Même le chat Watson a ses cases rien que pour lui.

 

Avec Percy sur les traces de Billy, Charlie dans son pensionnat, plus les flics sur les talons du "satané noiraud d'Irlandais", pas moyen de s'embêter.

 

Comment vont-ils s'en sortir ? Les trois amis se remettront-ils ensemble ? Non, pas de spoiler, je resterai muette.

 

Lisez-le, vous le saurez. Et pas besoin d'être un aficionado du détective de Baker Street pour lire ces bédés. Elles sont pour tout le monde.

 

Livre participant au Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014), au Challenge "Polar Historique" de Samlor (repris par Sharon), au Challenge "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict, au Challenge "I Love London II" de Maggie et Titine, au Challenge "Victorien" chez Arieste, Lire "À Tous Prix" chez Asphodèle (Sélection officielle Jeunesse Angoulême 2012 & Prix du Festival de Blois 2009) et au Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park.

 

 

 

Titre : Le monde des quatre de Baker Street

Scénaristes : Jean-Blaise Djian & Olivier Legrand
Dessinateur : David Etien


Édition : Vents d'Ouest (2013)   

Résumé :

Bienvenue dans le Monde des Quatre de Baker Street !

Des bas-fonds de Londres au 221b Baker Street, des plus célèbres affaires de Sherlock Holmes aux secrets du diabolique professeur Moriarty, ce magnifique livre de 64 pages vous plongera au coeur de l'univers de la fameuse équipe d'apprentis détectives de l'époque victorienne.


Avec ses superbes illustrations originales signées David Etien et ses textes écrits par les scénaristes Djian et Legrand, cette véritable encyclopédie vous fera également découvrir, à travers trois courtes nouvelles, le passé de nos héros, ainsi que leur toute première enquête, sous la forme d'une bande dessinée inédite,  "L'Affaire du taxidermiste".


Un must pour les fans de la série et les connaisseurs de l'univers de Sherlock Holmes !
 

Critique :

Et bien non, cet album n'est pas à l'usage exclusif des adeptes de cette série et/ou des connaisseurs de l'univers de Sherlock Holmes !

 

Ma foi, si vous êtes intéressé par quelques petits détails sur la vie londonienne de l'époque victorienne, tels que ses personnages marquants, ses Irlandais, Scotland Yard, l'East End, le 221b Baker Street, les personnages principaux du canon, les Workhouse, et bien, ce livre vous ravira, tout en vous évitant de vous farcir une brique indigeste.

 

Oh, attention, point de vue infos, ce n'est pas une mine d'or (64 pages), mais une pépite très agréable, surtout en raison des illustrations originales signées David Etien.

 

Déjà la couverture est une réussite : imitation carnet de cuir usé, les trois Irréguliers, le chat Watson (qui fait le quatrième membre) et Sherlock Holmes en arrière plan, petit sourire sournois aux lèvres. Bon, le macfarlane et le deerstalker sont excessifs, nous ne sommes pas à la campagne, que diable !

 

Le seul bémol de cette série est Holmes portant cette grande cape et cette casquette de chasse en plein Londres ! Holmes est un gentleman, costume et haut-de-forme sont de rigueur... Hélas, les gens ont plus l'habitude de la caricature.

 

Hormis ce détail, j'ai terminé ma lecture du "Monde des Quatre de Baker Street" avec ravissement, en ayant appris un peu plus sur ces trois jeunes apprentis Irréguliers de Holmes, tous trouvé par Wiggins, une vieille connaissance canonique.

Cet album contient, en outre, trois courtes nouvelles concernant le passé de nos héros, ainsi que leur toute première enquête, sous la forme d'une bande dessinée inédite :  "L'Affaire du taxidermiste".

 

Les  textes sont clairs, précis, non dénué d'humour ou de petites saillies amusantes et avec ce soleil, ce fut un ravissement de plonger au coeur de l'univers de cette fameuse équipe d'apprentis détectives et d'en apprendre un peu plus sur leur passé et la manière dont ils furent engagés.

 

Une réussite !

 

Lu dans le cadre du Challenge "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict, le Challenge "I Love London" de Maggie et Titine et le Challenge "Victorien" chez Arieste.

 

 

 

Titre : Les Quatre de Baker Street - Tome 5 - La Succession Moriarty


Scénaristes : Olivier Legrand & Jean-Blaise Djian
Dessinateur : David Etien 


Édition : Vents d'Ouest (2014)

Résumé :

1892. Pour Billy le fin limier, Charlie le garçon manqué et Tom le monte-en-l'air (sans oublier le chat Watson !), une nouvelle vie commence une vie sans leur mentor Sherlock Holmes, disparu tragiquement dans les chutes de Reichenbach avec son ennemi juré, le professeur Moriarty...

 

Mais une rencontre des plus inattendues va bientôt précipiter nos héros dans une nouvelle aventure pleine d'action, de dangers et de rebondissements : une mystérieuse affaire d'enlèvement, impliquant les anciens lieutenants du diabolique Moriarty.

 

Les apprentis-détectives parviendront-ils à déjouer les plans des héritiers du Napoléon du crime ? La partie est lancée... et les francs-tireurs de Sherlock Holmes sont sur le coup !


Découvrez la nouvelle aventure menée tambour battant des Quatre de Baker Street !

 

Critique : 

Dire que j'ai bondi de joie lorsque j'ai vu que le tome 5 était sorti serait un euphémisme !

 

Depuis que nos trois lascars et le chat s'étaient retrouvé orphelins suite à la fausse mort de Holmes (eux ne savaient pas qu'elle est fausse), je me demandais ce que l'auteur allait apporter comme contribution au Grand Hiatus (mai 1891-1894).

 

Il m'importait surtout de savoir si l'auteur allait faire revenir Holmes plus vite ou s'il allait laisser les Quatre se débrouiller seuls durant quelques albums. Ma crainte étant de ne pas revoir de sitôt l'ombre du Grand Holmes planer sur les rues de Londres.

 

Alors ? Mystèèèère.... Je vous rassure, cet opus ne m'a pas déçu et retrouver Sherlock Holmes fut un grand plaisir pour moi, autant que pour les quatre francs-tireurs de Baker Street.

 

Londres, 1892... Oui, Holmes se montre beaucoup plus vite que prévu, mais son frère Mycroft l'a informé d'une affaire pressente, qui, si elle arrivait à son terme, permettrait aux successeurs de feu Moriarty de renflouer leurs caisses (les comptes en Suisse, pays du secret bancaire, y'a que ça de vrai !).

 

Les dessins sont toujours soignés, lumineux, aérés et non surchargés, le Londres de l'époque est bien représenté, avec ses différences entre les classes sociales, bien que le côté politique et social soit moins présent dans ce tome.

 

Holmes a de multiples expressions, les gamins sont débrouillards, attachants et pas toujours obéissants. On sent qu'ils aiment travailler pour Holmes : il est réglo, paye rubis sur l'ongle et ça pimente leur vie.

 

Ajoutons à cela que nous avons une affaire délicate, des méchants au petit poil, le colonel Moran, un fusil à vent, des déguisements et un Watson... Ah, ce cher docteur Watson !

 

Je me demandais si l'auteur allait choisir l'évanouissement et l'absolution totale à la Conan Doyle, ou le coup de poing à la Moffat (BBC). Autre version dans la bédé, mais bien plus en adéquation avec la réaction que le docteur aurait dû avoir lors de la réapparition de Holmes dans les récits canoniques.

 

Tromperies, trahisons, magouilles, extorsions de fonds, coups de poignard dans le dos, sont aussi à la carte de ce tome 5.

 

On le sait, lors d'une succession, les coups bas ont toujours lieu. Et puis, le pouvoir, ça ne se partage pas !

 

Bref, de l'action, une enquête holmésienne, des personnages très attachants : le cocktail parfait à siroter dans son fauteuil, sans modération.

 

Livre participant au Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014), au Challenge "Polar Historique" de Samlor (repris par Sharon), au Challenge "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict, au Challenge "I Love London II" de Maggie et Titine, au Challenge "Victorien" chez Arieste et au Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park.

 

 

 

Titre : Les Quatre de Baker Street, Tome 6 : L'Homme du Yard


Scénariste : Jean-Blaise Djian
Dessinateur : Olivier Legrand


Édition : Vents d'Ouest (2015)

Résumé :

Sherlock Holmes est de retour ! Le crime aussi...

1893. Dissimulé dans l’East End londonien, Sherlock Holmes poursuit sa guerre secrète contre les anciens associés de Moriarty : le redoutable Colonel Moran et le superintendant Blackstone de Scotland Yard...


Bien décidé à débusquer Holmes avant qu’il ne refasse surface, l’Homme du Yard va tout mettre en œuvre pour remonter sa piste – une piste qui est aussi celle de nos héros, indispensables auxiliaires de l’insaisissable détective. Traqués par la police, Billy, Charlie et Black Tom doivent prendre la tangente.


Semée d’embûches et de dangers, leur cavale débouchera sur un terrible drame. Pour les Quatre de Baker Street, rien ne sera plus jamais comme avant...


Critique : 

C'est toujours avec un plaisir mêlé de crainte que j'entame la lecture de cette saga.


Plaisir de retrouver cette petite bande de franc-tireurs mais crainte qu'un jour l'auteur sombre dans la facilité et ne me propose un tome où l'ennui serait présent, la fraicheur absente et l'intrigue inexistante.


Bon, ce jour maudit ne sera pas pour le 6ème tome même si le début est un peu lent.


Ensuite, l'action démarrera et finira sur un drame, confrontant nos gamins au deuil difficile.


Niveau dessins, c'est toujours un plaisir pour les yeux : les couleurs, les décors, les bas-fonds, les miséreux, tout cela nous transporte dans le Londres victorien.


L'immersion dans le terrible et dangereux quartier irlandais (où les roussins n'osaient pas entrer) est bien représentée avec ces taudis et toutes ses mines patibulaires de types qu'on ne voudraient pas croiser à minuit au coin d'un bois.


Les personnages des enfants ont évolués, Charly s'assume un peu mieux et n'hésite pas à se travestir en ce qu'il est vraiment afin d'aider les copains.


Sherlock Holmes est plus présent aussi, caché à l'insu de tous (sauf de quelques uns), tirant les ficelles depuis son repaire, avec les risques que cela peut comporter pour les autres.


Si les autres tomes peuvent se lire de manière indépendante (mais pas conseillé tout de même), les tomes 5 et 6 font exceptions puisqu'ils sont une suite et que je subodore que nous aurons la solution dans le tome 7.


Un album comportant de la tristesse, de la violence, du racisme envers les irlandais, des bas-fonds peuplé d'une faune et d'une flore que je ne voudrait pas rencontrer en vrai, de la débrouillardise, des magouilles, du double-jeu, de la trahison.


Un tome 6 qui tient toutes ses promesses et je croise les doigts que les suivants continuent à être d'un très haut niveau.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Sharon (2015-2016),  Challenge "Polar Historique" de Sharon, Challenge "Sherlock Holmes" de Lavinia sur Livraddict, Challenge "Victorien" chez Arieste, Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park et "A year in England" chez Titine.


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Ne copie pas ma prose, fais la tienne ! Elle sera bien meilleure que la mienne...