13.2 Romans Westerns - Grands Espaces

 

 

 

 

 

Titre : La Quête de Wynne


Auteur : Gwyn Aaron
Édition : Gallmeister (2015)

Résumé :

De son grand-père, Russell a hérité son habileté hors normes à dresser les chevaux et son sens du devoir. Envoyé sur le front irakien, il se précipite au secours d’un cheval pris au cœur d’un échange de tirs.

 

Bientôt, les images de ce sauvetage héroïque font le tour du monde, parvenant jusqu’au capitaine Wynne.

 

Ce charismatique et étrange leader d’une unité affectée à une zone montagneuse de l’Afghanistan demande à Russell de dresser pour lui une quinzaine de chevaux sauvages qui permettront à ses hommes d’accomplir une mystérieuse mission sur ce terrain hostile.

 

Mais cette expédition secrète les mènera bientôt au-delà de toutes limites.

La Quête de Wynne est un formidable roman d’aventures aux allures de western moderne. Ce livre qui se lit d’une traite vous entraînera au cœur d’un monde aussi sauvage que les hommes qui l’habitent.

Critique : 

Elijah Russel est un ranger américain qui se trouve en Irak à faire une guerre sur laquelle je ne me prononcerai pas.

 

Il sauve un jeune cheval, on le filme, la vidéo fait le buzz sur You Tube et voilà notre Russel propulsé en Afghanistan en tant que dresseur de chevaux pour le que la capitaine Wynne puisse remplir une mission dans les montagnes.

 

Russel a grandi dans un ranch, il sait comment débourrer un jeune cheval en douceur et jamais il ne le fera dans la violence. Les chevaux et lui, c'est tout un pan de sa vie.

 

Si le 4ème vante que ce livre se lit d'une traite, moi, je conseillerais tout de même des pauses car le roman est dense, lent et profond, sans pour autant que l'écriture de l'auteur soit remplie d'envolées lyriques. Non, elle est simple mais efficace.

 

Lorsque je parle de la lenteur du roman, je ne sous-entends pas que le récit soit ennuyant, c'est juste qu'il s'écoule à son aise, mélangeant des scènes de débourrages de jeunes chevaux, des souvenirs d'enfance de Russel, des scènes de la vie quotidienne du camp et des récits de guerres, passés ou présents.

 

De nombreux personnages se croisent, tous avec leurs caractères, leurs histoires, leurs secrets, leurs blessures. Certains étant plus mis sous les projecteurs que d'autres.

 

En fait, il n'y a pas que le capitaine qui ait une quête à accomplir, Russel en a une aussi : sa recherche de lui-même. Ayant perdu ses parents jeune, il a été élevé par ses grands-parents et, comme son père avant, il est devenu soldat sans trop savoir pourquoi, comme d'autres.

 

Si le personnage de Russel laisse peu de surprises, celui du capitaine Wynne est complexe et nous ne saurons pas toujours ce qu'il pense, ce qu'il cherche, ce qu'il veut exactement.

 

Quand aux récits de guerres racontés dans ces pages, jamais l'auteur ne porte un jugement, malgré tout, on sent bien dans quel bourbier les américains ont posés les pieds en Irak et en Afghanistan. Certains passages sont plus éprouvants que d'autres.

 

Ce roman n'est pas un western mais un eastern et les soldats en Afghanistan ont tout des cow-boys ne sachant pas monter à cheval.

 

Et même si vous n'aimez pas les chevaux et les récits de combats vous pourriez très bien apprécier le roman qui pourrait se classer dans le western, l'eastern, la guerre, l'aventure et une enquête afin de savoir qui est Wynne.

 

Mélangeant habillement des scènes avec des chevaux, de la vie quotidienne d'un camp, les questions et les aspirations des soldats, leur peurs, les récits de combats violents, les exactions commises par les Talibans et cette mission secrète que le capitaine Wynne doit accomplir, on a pas vraiment le temps de poser le pied à terre pour se reposer.

 

Sans être un récit qui se dévore, il se mange tout seul, mais faut mastiquer pour bien digérer le tout. Ce n'est pas du fast-food littéraire, ici.

 

Un roman que j'ai savouré en prenant mon temps.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Sharon (2015-2016), Le "Challenge US" chez Noctembule, "Il était une fois dans l'Ouest" chez The Cannibal Lecteur et Une année avec Gallmeister : les 10 ans chez LeaTouchBook.

 

 

 

Titre : Le tireur


Auteur : Glendon Swarthout
Édition : Gallmeister

Résumé :

Au tournant du XXe siècle, John Bernard Books est l'un des derniers survivants de la conquête de l'Ouest. Après des années passées à affronter les plus grandes gâchettes du Far-West, il apprend qu’il est atteint d’un cancer incurable : il ne lui reste que quelques semaines à vivre.


Les vautours se rassemblent pour assister au spectacle de sa mort, parmi lesquels un joueur, un voleur de bétail, un pasteur, un croque-mort, une de ses anciennes maîtresses, et même un jeune admirateur.


Mais Books refuse de disparaître sans un dernier coup d'éclat et décide d'écrire lui-même l’ultime chapitre de sa propre légende.


Petit Plus : À l'instar de Larry McMurtry avec "Lonesome Dove", Glendon Swarthout signe avec "Le Tireur" un western incontournable. Il a été porté à l’écran par Don Siegel en 1976, avec John Wayne dans son dernier grand rôle ("Le dernier des géants").

 

Critique : 

J.B Books est une fine gâchette, un tireur émérite... Justement, c'est du côté de son six-coups que ça ne tourne plus rond. Le truc est enrayé, fichu, foutu...

 

Notre tireur ne tirera plus les dames avec sa chose : cancer de la prostate oblige.

 

Nous sommes en 1901, la reine Victoria a cassé sa pipe en Angleterre et nos derniers survivants de la Conquête de l'Ouest commencent à sentir la naphtaline. Le monde change et ce monde n'a plus besoin de ces fines gâchettes.

 

Voilà un western comme je les aime : nous sommes loin des coups d'éclats, des attaques de diligence et autres faits qui font du western ce qu'il est. Ici, c'est la vie d'un homme sur le déclin, un homme qui a été, qui est toujours, mais qui dans quelques semaines, ne sera plus qu'une loque pétrie de douleur.

 

Ce que j'ai aimé, c'est l'écriture, simple, sans bla-bla inutiles, mais qui va droit au but. Nous sommes face à la mort d'un homme et nous voyons défiler devant lui tout ce que la ville compte de margoulins, prêt à tout pour se faire du fric sur cette légende en train d'agoniser, cet homme qui ne sait même plus pisser, cet homme qui se fait ronger par le crabe de manière inexorable.

 

Les personnages sont profonds, on les voit changer, passant de la haine au respect, du respect à la haine.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Sharon (2015-2016), le Challenge "Polar Historique" de Sharon, le Challenge "La littérature fait son cinéma - 4ème année" chez Lukea Livre, "Il était une fois dans l'Ouest" chez The Cannibal Lecteur et « Le Mois Américain » chez Titine.

 

 

 

 

Titre : L'homme des vallées perdues


Auteur : Jack Schaeffer
Édition : Libretto (2012)

Première publication : 1945

Résumé :

1889. Un cavalier solitaire s'arrête l'espace d'une saison dans une ferme du Wyoming dont il va bousculer l'ordinaire.

 

Refusant de porter une arme alors qu'il sait parfaitement s'en servir, évitant l'affrontement physique bien que personne ne l'effraie, cet homme semble tout à la fois une légende et un mystère.

 

Shane est l'homme des vallées perdues, celui une seule balle suffira pour rétablir sa vérité. Il est, raconté par les yeux d'un enfant, l'une des plus belles figures inventées par la littérature de l'Ouest américain.


L'homme des vallées perdues est un texte somptueux qui, par son humanité profonde, raconte aussi, comme dans les romans de Cormac McCaarthy , la genèse d'une nation née les armes à la main.
 

Critique : 

♫ I'm a poor lonesome cow-boy ♪ pourrait être le générique de début de ce roman car nous avons un cavalier solitaire, loin de chez lui (en a-t-il un, déjà, de chez lui ??) qui arrive dans une vallée un peu paumée, sorte de trou du cul dans le Wyoming et qui, se posant pour un temps, va se lier d'amitié avec une famille...


Ça pourrait presque commencer comme une aventure de Lucky Luke, "Des barbelés sur la prairie" tant les tensions sont assez exacerbées entre les fermiers qui élèvent leur bétail derrière des clôture et l'éleveur du coin qui ne jure que par les grands troupeaux.


La comparaison avec la bédé s'arrêtera là. Les barbelés sont déjà sur la prairie et les grands éleveurs de troupeau perdent de leur aura, de leur puissance, les fermiers ayant plus facile d'engraisser des bêtes dans un enclos que circulant librement.


Shane est son nom et nous ne saurons que peu de choses sur ce cavalier étrange, cet homme aux yeux froids, mince, sec, souple, cet homme avare de paroles, cet homme qui cache un révolver dans une couverture, cet homme qui arriva un jour dans le petit ranch des Starett, ce cavalier solitaire qui va, le temps d'un roman, se transformer en fermier.


Le récit nous est raconté aux travers les yeux du petit Bob, le gamin de Joe et marian Starett, 8 ans, et son innocence donne de la fraicheur à ce récit parce que notre petit homme ne comprend pas tout et c'est à nous, lecteurs, de faire les déductions qui s'imposent sur ce mystérieux Shane.


Il est travailleur et entre lui et le père de Bob, un profond respect est né, ils se comprennent sans parler et on sent que Shane, bien que seul, a le sens aigu de la famille.


Ce que Shane doit expier, nous devrons le deviner. Nous voici face à un homme qui pourrait laisser parler sa violence mais il la refoule, laissant plutôt les insultes glisser sur lui comme l'eau sur les plumes d'un canard.


Les insultes ?? Ben oui, il y a le gros éleveur qui voudrait devenir plus gros et virer les fermiers de leur terre. Fletcher... la salaud de service dont j'aurais aimé en savoir plus sur lui mais vu que tout est raconté par Bob, nous pourrons juste renifler une fragrance connue, celle d'une sorte de Joffrey Barathéon-Lannister avec une paire de couilles.


Le récit est épure de toutes fioritures, tel un beau morceau de viande premier choix sans la moindre once de graisse, mais le récit te touchera mieux qu'une balle tirée en plein cœur.


Le fait de voir le destin de Shane au travers des yeux d'un enfant renforce le récit et le rend plus doux, la violence étant larvée, cachée, même si elle suintera des pages à un moment où à un autre.


C'est le récit d'un homme qui lutte contre sa violence intérieure, un homme qui voulait être tranquille, travailler, manger à sa faim et passer du temps paisible au sein d'une famille. Un homme que l'on aimerait pas avoir comme ennemi, un homme dangereux, mais auquel on peut faire confiance.


Quand les colts seront remisés dans leur ceinture, la larmiche montera insidieusement dans vos yeux parce que des récits aussi court et aussi fort, ça ne court pas les rues !


L'Ouest Américain, ça t'emporte dans des voyages inattendus et ça te rend triste lorsque le mot "The End" apparaît.

 

Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park, "Il était une fois dans l'Ouest" chez The Cannibal Lecteur, Challenge "La littérature fait son cinéma - 4ème année" chez Lukea Livre et "Le Mois Américain" chez Titine.

 

 

 

 

Titre : Contrée indienne


Auteur : Dorothy Marie Johnson
Édition : Gallmeister (2013)

Résumé :

Dans l'intimité de loges indiennes ou celle de ranches à peine construits, à travers les plaines, derrière les murs des forts militaires ou dans les rues de villes nouvelles, pionniers, Indiens et cow-boys sont confrontés à la dure loi de l'Ouest.

Dotés d’un formidable instinct de survie, ces hommes et ces femmes résistent à la destruction de leurs foyers, de leurs croyances et de leurs rêves.

Ces onze nouvelles – dont deux restaient inédites en français – racontent les incidents devenus légendaires et les paysages encore sauvages de cette terre de frontières.

On retrouve parmi elles "L'Homme qui tua Liberty Valance" et "Un homme nommé Cheval" qui inspirèrent deux grands westerns de John Ford et Elliot Silverstein.

Avec Contrée indienne, Dorothy Johnson, grande dame de la littérature américaine, ressuscite le mythe de l’Ouest américain.

 

Critique : 

Puisque j'étais dans l'Ouest Américain, autant y rester et faire un petit voyage dans le temps vers les années 1860, celles où les indiens avaient encore quelques territoires, quand le Visage-Pâle n'avait pas encore conquis tout l'Ouest.


Ces petites nouvelles m'ont toutes enchantés et mon seul regret sera qu'elles n'aient pas été plus longues car en peu de pages, je m'attachais aux personnages, à leur récit.


De plus, ces récits font la part belle aux Indiens et j'ai aimé me plonger dans leur vie, leur culture, avant d'en être brutalement arrachée au mot "fin".


Les pages défilent toutes seules, on tremble, on serre les dents, les fesses, on a peur, on sue, on espère, on soupire de soulagement ou on se crispe quand une balle fauche un personnage.


Pas de chichis dans l'écriture, elle est simple mais belle comme une selle western, piquante comme la poudre à canon, âpre et dure comme la vie dans l'Ouest, sèche comme ta gorge après une traversée du désert.


Lorsque tu arrives à la dernière page, tu te surprends à secouer le roman, comme tu le ferais avec une gourde, dans le but de récupérer la dernière goutte, celle qui n'est pas pour le slip.


Bon sang, moi qui voulait le grand air, j'ai été servie, moi qui voulait du calme, j'ai eu mon lot de bousculades, de cris, d'attaques, de larmiches et je pense que là, pour me reposer, je vais tâcher de trouver "Pingui chez les cow-boy".

 

Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park, "Il était une fois dans l'Ouest" chez The Cannibal Lecteur, Challenge "La littérature fait son cinéma - 4ème année" chez Lukea Livre et "Le Mois Américain" chez Titine.

 

 

 

 

Titre : La Colline des potences


Auteur : Dorothy Marie Johnson
Édition : Gallmeister (2015) / 10-18 (1998)

Résumé :

La Colline des potences est l’histoire de ces trois personnages, à l’ombre de l’arbre qui étend sur Skull Creek la menace d’un destin funeste.

 

Pour chacun, il est question d’apprendre ; d’apprendre à échapper au destin dont on s’est fait des chaînes, à dompter ses peurs pour voir le monde tel qu’il est et devenir capable d’y grandir.

 

Cet apprentissage passe par le don : Rune reçoit de Joe Frail un toit et une protection, même s’il n’y voit longtemps qu’esclavage, il reçoit ensuite d’Elizabeth la connaissance qui lui permet de lire et de décrypter ; Elizabeth reçoit l’amour du docteur, qui se cache d’abord puis s’exprime au grand jour.

 

Quant à Joe Frail, il doit apprendre à accorder sa confiance pour espérer échapper au destin implacable qui le tient emprisonné. Ce récit d’apprentissage est écrit avec sensibilité et lucidité, baignant dans cette absurdité qui fait la folie des hommes, au cœur de laquelle brille l’éclat de l’or. 

 

Critique : 

 

 

Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park, "Il était une fois dans l'Ouest" chez The Cannibal Lecteur, Challenge "La littérature fait son cinéma - 4ème année" chez Lukea Livre et "Le Mois Américain" chez Titine.

 

 

 

 

Titre : Arizona Tom


Auteur : Norman Ginzberg
Édition : Livre de Poche (2015)

Résumé :

À la fin de sa vie, Ocean Miller revient sur son itinéraire improbable de shérif : il raconte d'abord comment, lui, Juif d'Europe centrale, né sur un paquebot qui ralliait l'Amérique, a atterri dans une bourgade perdue d'Arizona.


Puis il se souvient de l'affaire la plus marquante de sa carrière, celle de Tom, sourd-muet de douze ans à peine, qui a débarqué à Brewsterville en traînant un cadavre dépecé sur ses talons.


Pour le maire et ses acolytes, le garçon est assurément coupable du meurtre.


Mais pour Miller, sur le déclin et porté sur le bourbon, l'innocence de ce petit bonhomme ne fait aucun doute. Pour sauver Tom de la potence, et prouver qu'il a encore un rôle à jouer, Miller se lance dans une enquête haletante pour débusquer le tueur.


La rumeur d'un coffre rempli d'or enterré en plein désert le mènera de pièges sanglants en aventures poussiéreuses jusqu à découvrir l'identité des véritables coupables. 

 

Critique : 

Ocean Miller, 55 ans, est le shérif d'une petite bourgade paumée non loin du désert de Mojave, au fin fond du trou du cul de l'Arizona.

 

Brewsterville, que ça s'appelle, ce cloaque qui devait être desservi par le chemin de fer mais qui ne le fut pas.

 

Niveau représentant de la loi et de l'ordre, ce shérif ne fait pas peur. Il boit, monte une vieille carne de cheval et peut-être émotif au possible.

 

Ah, il a aussi besoin de se décharger son colt personnel plusieurs fois par semaine, chez une dame de sa connaissance. Bref, on peut dire qu'Ocean ne fait pas de vagues.

 

Son enquête ? Trouver qui a tué et démembré le cadavre que tirait un jeune garçon sourd et muet prénommé Tom.

 

Ce ne sera pas de tout repos parce que la bourgade voit dans le jeune gamin malicieux le coupable idéal.

 

Tout en menant son enquête et en ayant troqué sa vieille carne de jument contre un hongre fringant, Ocean Miller nous raconte sa vie, nous fait rencontrer des personnages haut en couleur, nous explique les injustices commises envers les indiens et nous montre les braves habitants de son trou du cul d'Arizona faire un caca nerveux lorsque ces mêmes indiens spoliés demandent à manger.

 

Ceci est un western, mais un western qui fout en l'air les codes habituels, avec un shérif qui a plus l'air d'une épave échouée dans l'Océan et qui, à chaque sourire du gosse, est prêt à fondre en larmes.

 

Maniant l'humour et les bons mots, ce roman se lit rapidement, le sourire aux lèvres.

 

Au menu de cette enquête sous un cagnard : des bagarres, des balles qui sifflent, des coups de couteaux dans le dos, des lâchetés et autres traitrises et coups bas, des putes, un saloon qui sert des boissons alcoolisées, des bons petits citoyens avec le cul serré, des tueurs, des salauds, quelques indiens hualapais qui crèvent la dalle, sans oublier un hypothétique trésor.

 

Ça bouge, l'histoire connaîtra des rebondissements, la plume est drôle, sans pour autant vous faire hurler de rire, mais on sent aussi la critique envers un gouvernement qui ne tint jamais ses promesses envers les indiens.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Sharon (2015-2016), le Challenge "Polar Historique" de Sharon, le Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park, "Il était une fois dans l'Ouest" chez The Cannibal Lecteur et le « Le Mois Américain » chez Titine.

 

 

 

 

Titre : Montana 1948


Auteur : Larry Watson
Édition : Gallmeister (2010)

Résumé :

"De l'été de mes douze ans, je garde les images les plus saisissantes et les plus tenaces de toute mon enfance, que le temps passant n'a pu chasser ni même estomper".


Ainsi s'ouvre le récit du jeune David Hayden. Cet été 1948, une jeune femme sioux porte de lourdes accusations à l'encontre de l'oncle du garçon, charismatique héros de guerre et médecin respecté.


Le père de David, shérif d'une petite ville du Montana, doit alors affronter son frère aîné. Impuissant, David assistera au déchirement des deux frères et découvrira la difficulté d'avoir à choisir entre la loyauté à sa famille et la justice.

Montana 1948 raconte la perte des illusions de l'enfance et la découverte du monde adulte dans une écriture superbe digne des plus grands classiques américains.

 

Critique : 

Montana, c'est... Comment vous dire ? C'est fort ! La sauce à l'air d'avoir un goût de déjà-lu, mais une fois en bouche, c'est âpre, piquant, corsé, rude, poignant... C'est pas pour les minets.

 

David Hayden est le narrateur, il a douze ans en cet été 1948. Direction le Nord-Est du trou du cul du Montana, en l’occurrence la petite ville de Bentrock. La famille Hayden sont des notables et cela a toute son importance.

 

Julian, le grand-père a été le shérif du comté avant de faire de son fils cadet, Wesley - père de David - être le calife à la place du calife.

 

Quant à Frank, le frère aîné, c'est un homme admiré de tous, à la fois pour son statut de héros de guerre et  parce qu’il est docteur. Jusqu'au jour où le cadet apprend que son aîné n'est pas tout blanc...

 

Les secrets de famille dont tout le monde a connaissance mais dont personne ne veut être celui qui le déterre, c'est vieux comme le monde. Des tas d'auteurs l'ont traité, mais malgré tout, Larry Watson arrive à nous donner des sueurs froides tant le sentiment d'étouffement est grand durant la lecture.

 

De l'été de mes douze ans, je garde les images les plus saisissantes et les plus tenaces de toute mon enfance, que le temps passant n'a pu ni chasser ni même estomper.

 

Au travers le récit d'un homme qui se souviens de l'été de ses 12 ans, nous suivons tout ce qui découlera du fait que Wesley Hayden, shérif, enquêtera sur son frère, Franck, qui aurait eu les mains et la queue baladeuse avec les indiennes qu'il auscultait contre leur gré.

 

Oui, monsieur est médecin et il aimait jouer au docteur et mettre les doigts ailleurs que dans les oreilles. Ce sont, du moins, les accusations de Mary Little Soldier, l'indienne sioux et nurse de David.

 

Faut-il se taire ou dénoncer son frère ? Wesleyy aura-t-il le courage d'inculper son frère, le chouchou de papa ? Peut-on ruiner le vie de son frangin, héros de la guerre et respecté de tous ou laisser pisser le mérinos ? Après tout, ce ne sont que des indiennes...

 

— Pourquoi mentirait-elle, Wesley ?
Mon père ne répondit pas mais je devinais ce qu'il pensait: "C'est une Indienne, pourquoi dirait-elle la vérité?"

 

En 1948, le racisme est loin d'être éradiqué et la société à l'air d'avoir encore des relents de far-west non civilisé. Les paysages sont arides, comme les gens qui vivent là-bas.

 

La douleur intérieure que vont ressentir certains personnages est latente, évoluant petit à petit. C'est un peu comme une rage de dent. Au début, ça dérange, mais on supporte quand même la douleur, pensant que ça va passer.

 

Mais ça ne passe pas et la douleur devient de plus en plus forte, elle pulse, l'abcès suinte, ça nous lance et même lorsqu'il est crevé, on souffre toujours.

 

Dans ce roman noir, même après avoir extrait la dent pourrie, la gencive saigne toujours et le trou ne cicatrise jamais.

 

Alors, jeune David, tu avais des illusions sur le monde des adultes ? Ben tiens, elles viennent de sombrer aussi profond que le Titanic, entrainant ton innocence en même temps.

 

D'ailleurs, comme tu le dis si bien, si ton père se dispute avec ton grand-père, tu n'iras plus chez eux et tu devras faire une croix sur ton poney... À 12 ans, on a des pensées très égoïstes.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Canel (2014-2015), Le "Challenge US" chez Noctembule et "Il était une fois dans l'Ouest" chez The Cannibal Lecteur

 

 

 

Titre : Josey Wales hors-la-loi


Auteur : Forrest Carter
Édition : Payot et Rivages (2015)

Résumé :

Alors que la guerre de Sécession est sur le point de se terminer, Josey Wales, un paisible fermier, voit sa femme et ses fils massacrés par des pillards nordistes. Il s'associe alors avec des renégats sudistes pour mener à bien sa vengeance. 


Western d’aventure et roman noir culte, adapté au cinéma par Clint Eastwood (1976).

 

Critique : 

D'emblée, oublions le film magistral avec Clint "Blondin" Eastwood car il y a des différences (film centré sur une vengeance) et concentrons-nous sur le roman original.

 

Si les manuels d'Histoire nous ont appris que la guerre de Sécession a débutée en 1861, on avait omis de nous signaler que cela faisait déjà 6 ans que la frontière entre le Kansas et le Missouri était mise à feu et à sang par des maquisards du Nord ou des guérilleros du Sud.

 

Josey Wales, paisible fermier dans les monts Ozark a retrouvé sa famille massacrée par des Redlegs (bandits agissant pour le compte des troupes nordistes) et notre homme, fou de douleur, a rejoint les outlaw Sudistes. La chevauchée qu'ils accompliront sera sanglante et ils ne laisseront que ruines fumantes derrière.

 

En 1865, la guerre de Sécession a cessée, c'est sûr, mais Josey Wales a refusé l'amnistie promise aux outlaw qui avaient fait la guérilla durant presque 10 ans.

 

Le roman n'épiloguera pas sur les années de guérilla menée par Wales et les célèbres hors-la-loi qui l'accompagnaient, mais il se concentrera plutôt sur la fuite de Wales vers le Texas puisqu'il a refusé l'amnistie.

 

À priori, on pourrait croire que l'on va détester cet homme qui a commis des pillages, tué des civils, des innocents ou des coupables...

 

Étrangement, non, il n'en est rien, parce que si Josey est un outlaw, il est aussi un homme de parole, fidèle à ses amis et ne les abandonne pas, même grièvement blessé, comme il le fit avec Jamie Burns.

 

Ce roman, c'est un voyage initiatique vers la rédemption, même si au départ Josey ne le sait pas encore.

 

Les pages se tournent toutes seules, la tension est souvent à son comble pour certains passages, ça se lit vite, ça se lit avec plaisir, ça se dévore, mais gaffe aux hémorroïdes à force de chevaucher dans vastes plaines des États-Unis.

 

Son voyage vers le Texas sera semé d'embuches, mais aussi de belles leçons de courage et d'amitié, entre lui, son ami Cherokke Lone et une indienne Petit Clair de Lune. Personne ne dira des mots d'amitié, mais chacun est prêt à donner sa vie pour les autre.

 

Le texte est puissant, beau, empreint de beaux discours sur les hommes qui peuvent vivre ensemble sans s'entretuer. Il y a de la philosophie, dans ce roman noir.


Pourtant, je suis tombée de ma selle en lisant dans la postface (heureusement à la fin du livre et pas au début, normal, c'est une "post") que l'auteur (de son vrai nom Asa Earl Carter) avait une forte odeur de souffre car il avait été affilié au Ku Klux Klan. Et je vous passe le reste. Glop.


Mais au diable l'auteur et son passé sombre, moi, je ne m'attacherai qu'au roman et au formidable voyage dans lequel il m'a emmené !


Des outlaws qui font pleuvoir les balles, tirant plus vite que Lucky Luke et galopant ventre à terre, le tout dans une nature encore vierge, moi, ça me botte.


Ajoutez-y des indiens, des grands sentiments d'amitié, une touche d'amour, un fond d'Histoire et la tronche des bandits sur format A4 cloué sur les arbres et moi, je ne me sens plus.


Sautez en selle, prenez les rênes dans vos dents et sortez vos six-coups si vous voulez traverser toutes ces belles étendues sauvages en un seul morceau.

 

"Il était une fois dans l'Ouest" chez The Cannibal Lecteur, Challenge "La littérature fait son cinéma - 4ème année" chez Lukea Livre, Le "Challenge US" chez Noctembule et le Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park.

 

 


 

Titre : Anthracite
 
Auteur : Valerio Evangelisti
Édition : Payot et Rivages (2008)

Résumé :

1875. Dix ans ont passé depuis la fin de la guerre de Sécession. Les jeunes États-Unis sont désormais un territoire à conquérir pour les puissants conglomérats de l'industrie du rail, du charbon et de l'acier.

 

Entré au service des Molly Maguires, une organisation secrète qui opère au sein des mineurs irlandais de Pennsylvanie, le mercenaire Pantera se retrouve au cœur d'un puzzle complexe.

 

Ici, les conflits sociaux ne sont que façade, masquant des forces souterraines qui se livrent une lutte sans pitié dont l'enjeu est la domination de l'Amérique pour les siècles à venir.

 

Petit plus : Roman inclassable aux multiples clés, western à l'italienne digne de Sergio Leone, lecture sociale et politique des origines de l'Amérique moderne, Anthracite est tout cela et plus encore.

 

Critique : 

1875... Dix ans que la guerre de Sécession a cessé, c'est sûr. Mais les États-Unis sont un territoire à conquérir et tout est encore à faire au niveau du réseau ferroviaire. Pour le moment, c'est le bordel et tout le monde tente de tirer la couverture à lui, surtout les conglomérats du charbon, de l'acier et du chemin de fer.

 

Sans compter les Irlandais qui font tout péter, assassinent des gens, et ont réalisé une grève de 5 mois. C'est dans ce sac de noeud que va tomber Pantera, mercenaire Mexicain et prêtre vaudou, engagé par Molly, ancienne prostituée Irlandaise.

 

Sa mission ? (qu'il a accepté) : trouver et exécuter un espion que l'agence Pinkerton a infiltré chez les Irlandais de l'Ancient Order of Hibernians.

 

Pourquoi ? Parce que c'est sur base du seul témoignage de cet espion que 19 grévistes Irlandais, membres des Hibernians, viennent d'être condamnées à mort.

 

Motif ? Accusés d'avoir perpétré des actes de violence lors de la grève. Les patrons des mines de charbon en Pennsylvanie ne rigolent pas et la méthode qu'ils utilisent pour saper les associations ouvrières, c'est de les faire infiltrer par des agents de la Pinkerton... Agents qui pourchassent les Molly Maguire, tout en cassant du syndicaliste et du gréviste au passage.

 

Bref, dans ce roman, ça ne rigole pas ! Mais ça bouge.

 

Pantera est un personnage assez violent, il ne rigole pas souvent et tue sans états d'âmes. Niveau compétences "infiltration", c'est James Bond avec un six-coups. C'est l'espion qui va au charbon, au sens propre comme au figuré. Il est impitoyable et je l'ai apprécié énormément !

 

Si je me suis laissée dire que dans les deux tomes précédents, Pantera, le palero (sorcier vaudou) jouait à l'exorciste, ici, les sorts et autres gris-gris sont remisés au placard, même s'il nous parle un peu de son Nganga.

 

Ici, pas de duel dans la rue, mais une toute autre lutte, qui est sociale et politique. Une lutte des classes : patronat contre ouvriers, Irlandais contre autres nations - surtout contre les Anglais et les Gallois - entre mineurs et manoeuvres, entre freineurs des trains et conducteurs,....

 

La guerre de Sécession est terminée, une autre guerre est toujours en cours : elle est sournoise, violente et sans merci. Ici, on n'applique pas l'adage "L'union fait la force" : tout les hommes se déchirent entre eux, faisant le bonheur de ceux qui les exploitent. "Diviser pour régner", c'est bien connu.

 

Le livre m'a surpris, parce que au départ, je ne pensais avoir affaire qu'à l'infiltration de Pantera chez les Pinkerton afin de découvrir le traître chez les Irlandais. Un roman d'espionnage, en somme... Un James Bond sans gadgets, version western, un Colt Frontier enfoncé dans la ceinture.

 

Sur le cul ! Si l'auteur se sert bien de ce prétexte au départ, ensuite, le tout dépasse tout ce qu'on aurait pu penser : le puzzle est complexe, on patauge dans la corruption, les manipulations, les conflits sociaux et on se rend compte que les marionnettistes sont souvent haut placés...

 

Le quatrième de couverture ne mentait pas, nous sommes bien en présence d'un roman noir inclassable, mélangeant le western spaghetti - musique de Morricone - avec du social, de la politique et de l'Histoire des États-Unis.

 

Le roman, sur ses 451 pages, nous entrainera dans l'histoire des débuts de l'industrialisation des États-Unis, on assistera aux premiers pas, balbutiants et chancelants, du syndicalisme et du socialisme, on découvrira la lutte inégale entre le tout puissant chemin de fer et les "petits" propriétaires terriens.

 

Quant aux légendes de l'Ouest (les frères James ou Billy The Kid), elles sont manipulées, elles aussi, par plus fort qu'elles.

 

Les relations entre les immigrants sont tendues : la rivalité règne en maître car ils ont emporté avec eux, dans leurs maigres bagages, les haines européennes (on retrouve les Irlandais à la botte des Anglais).

 

Pour le reste, on passera en revue les conditions de vie atroces des ouvriers américains en cette fin de XIXème siècle, enfants compris, le tout gangréné par le racisme et la xénophobie (face à leur racisme, on est des petits joueurs, dans les années 2000 !).

 

Le roman aborde aussi l'histoire d’un certain nombre de société secrètes… Le tout sur un ton assez cynique, avec une écriture trempée dans le vitriol, sans concession.

 

Bref, on a pour son argent dans ce roman noir qui explore beaucoup de choses très noires de l'âme humaine.

 

Un bémol tout de même : la profusion de personnages.

 

Il vaut mieux être bien concentré lors de sa lecture et avoir le temps de lire des pans entier, comme je l'ai fait, sinon, vous risquez de ne plus vous y retrouver. Parce que entre les O'Donnel, les O'Connel, les O'Molavplublan, les McEusdresse, les McCarron, les McDo et autre McEugène, j'y ai perdu mon latin ! Ah, ces Irlandais... Ils sont tous haut en couleurs !

 

Un roman aussi noir que l'anthracite que l'on a extrait, à la sueur du front et à coup de morts, des mines sordides de Pennsylvanie... Une pépite noire qui ne vous salira pas les mains mais qui ne se prive pas de brosser un portrait fort noir et au vitriol de l'Histoire sanglante des États-Unis...

 

Allez, Enio, balance la musique...

 

Livre participant au Challenge "Il était une fois dans l'Ouest" chez Arieste, au Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014), au "Challenge US" chez Noctembule et au Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park.

 

 

 

Titre : Chevauchée avec le diable
 
Auteur : Daniel Woodrell
Édition : Payot et Rivages (2002)

Résumé :

1860. la guerre de sécession fait rage. les armées régulières des fédéraux et des confédérés s'affrontent a l'Est, mais a l'Ouest, dans les étendues sauvages du Kansas et du Missouri, des hommes se réclament de leur propre drapeau.


À seize ans, Jake Roedel et son frère de sang Jack Bull Chiles rejoignent l'une des troupes rebelles sécessionnistes. ils font l'apprentissage d'une vie qui leur semble héroïque, une vie ou la violence la plus inhumaine est si fréquente qu'elle parait presque acceptable.


Durant ces quatre années de guerre, Jake fera la découverte de la loyauté et de la trahison, et, quand naîtra la profonde amitié le liant a un "nègre", de la mort et de l'amour.


"Chevauchée avec le diable" est le récit flamboyant d'un voyage initiatique au sein du conflit qui déchira les États-Unis. Il nous fait découvrir un aspect peu connu de cette guerre civile et met en scène des passions et des émotions complètement intemporelles.


Critique : 

1860... La guerre de Sécession n'est pas encore officiellement déclarée que déjà des hors-la-loi se réclament de leur propre drapeau.


Restez bien scotché au fond de votre selle, parce que vous allez suivre ceux que l'ont nomme les Bushwhacker durant quelques années.


Des quoi ? Des Bushwhacker. C'était le surnom donné aux malfaiteurs qui se réclamaient plutôt des thèses sudistes et étaient des pro-esclavagistes (au contraire des Jayhawkers qui se réclamaient plutôt des thèses nordistes et anti-esclavagistes).


Jake Roedel, Hollandais d'origine, 16 ans et toutes ses dents, fait partie de cette bande de rebelles sécessionnistes, accompagné de son frère de sang, Jack Bull Chiles.


Ces hommes ne veulent pas endosser l'uniforme des Sudistes, ni appartenir à une armée régulière. Eux, tout ce qu'ils veulent, c'est que l'envahisseur Yankee foute le camp de leur pays, et ils sont prêt à tout pour ça.


Nous allons les suivre durant quatre années, quatre années faites de pillages, de pendaisons d'émigrés, de raids contre les fédéraux, de repos durant l'hiver, de crimes gratuits, et j'en passe.


Pourtant, malgré ce climat de violence, j'ai trouvé le récit assez "sobre", si je puis me permettre, bien que la mise à sac de la ville de Lawrence par eux, additionnés des troupes de Quantrill, soit un véritable massacre.


Les personnages ont tous un petit quelque chose qui les rend humain à certains moments. Jake "Dutchy" Roedel n'est qu'un gamin qui a pris les armes. Lui et son frère de sang baignent tellement dans la violence qu'elle fait partie de leur quotidien, qu'elle est devenue acceptable. Pour eux, ils sont héroïque.


Bizarrement, ils ont beau être des pro-esclavagistes, il y a tout de même un nègre (ceci n'est pas un terme péjoratif de ma part) dans leur troupe de sanguinaires : Holt, qui se bat avec eux.


Et c'est là que certains personnages prennent toute leur dimension pour évoluer vers un mieux : Jake, petit à petit, va sympathiser avec Holt.


C'est le massacre dans la ville de Lawrence qui va ouvrir les yeux de Jake sur toute cette folie. Mais le réveil sera brutal pour lui.


D'un style agréable et facile à lire, ce roman a la bonne idée de nous raconter la guerre de Sécession vue d'un autre angle, une version peu connue mais qui mériterait de plus amples développements de la part des Historiens. À noter aussi qu'il y a des personnages ayant réellement existé ainsi que des faits réels, dans le roman.


La violence est présente dans les pages, elle y est souvent gratuite, les exactions des uns entraînant des réponses plus musclées des autres.


Toute la bêtise de la guerre qui, du jour au lendemain, peut vous faire passer d'homme loyal à "traitre" aux yeux des autres.


La rédemption est toujours possible et c'est sur cette note un peu plus positive que j'ai mis pied à terre, rangeant mes colts au fond de mes fontes et conduisant mon cheval à l'écurie pour un repos bien mérité après cette folle chevauchée qui m'a entrainée loin dans les terres du Missouri et du Kansas.


Une bien belle lecture passionnante, mélangeant les folles chevauchées avec des moments plus calmes.

 

Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park, "Il était une fois dans l'Ouest" chez The Cannibal Lecteur, "Ma Pedigree PAL - La PAL d'excellence" chez The Cannibal Lecteur, Challenge "La littérature fait son cinéma - 4ème année" chez Lukea Livre et le Challenge "Le Mois Américain" chez Titine.

 

 

 

Titre : Le Fils
 
Auteur : Philipp Meyer
Édition : Albin Michel (2014)

Résumé :

Roman familial, vaste fresque de l’Amérique des années 1850 à nos jours, Le Fils de Philipp Meyer, finaliste du prestigieux Prix Pulitzer 2014, est porté par trois personnages – trois générations d’une famille texane, les McCullough – dont les voix successives tissent et explorent avec brio la part d’ombre du rêve américain.

Eli, le patriarche que l’on appelle " le Colonel " est enlevé à l’âge de onze ans par les Comanches et passera avec eux trois années qui marqueront sa vie.

 

Revenu à la civilisation, il prend part à la conquête de l’Ouest avant de s’engager dans la guerre de Sécession et de devenir un grand propriétaire terrien et un entrepreneur avisé.

À la fois écrasé par son père et révolté par l’ambition dévastatrice de ce tyran autoritaire et cynique, son fils Peter profitera de la révolution mexicaine pour faire un choix qui bouleversera son destin et celui des siens.

Ambitieuse et sans scrupules, Jeanne-Anne, petite-fille de Peter, se retrouve à la tête d’une des plus grosses fortunes du pays, prête à parachever l’œuvre du "Colonel".

Mais comme ceux qui l’ont précédée, elle a dû sacrifier beaucoup de choses sur l’autel de la fortune. Et comme tous les empires, celui de la famille McCullough est plus fragile qu’on ne pourrait le penser.

Porté par un souffle romanesque peu commun, Le Fils est à la fois une réflexion sur la condition humaine et le sens de l’Histoire. 

 

Critique : 

Roman à trois voix, trois générations aussi distincte l'une de l'autre malgré leur lien de parenté...

 

On pourrait résumer cela avec "Le fort, le veule et l'ambitieuse".

 

Autant le récit d'Eli McCullough est passionnant, autant celui de Jeanne-Anne, son arrière-petite fille, est endormant. Des trois récit, c'est celui que j'ai le moins aimé, du moins, au début, vers les trois-quart, ça allait mieux.

 

Une fois devenue adulte, son ambition donnera du piment à son récit.

 

Quant à Peter, le fils d'Eli et grand-père de Jeanne-Anne, j'ai aimé son personnage de fils écrasé par l'ombre du père. Ce fils qui voudrait s'affirmer mais qui n'ose point. Cet homme empreint d'une grande humanité mais qui n'a pas su crier et s'imposer pour arrêter les autres lors d'un jour funeste.

 

On ressent bien la souffrance de Peter dans son récit qui, contrairement aux autres, semble tout droit sorti d'un agenda à cause de ses phrases parfois succincte genre "Ait sellé mon cheval".

 

Si le récit du patriarche, le fondateur de la dynastie McCullough, est aussi prenant, c'est dû au fait qu'il s'est fait enlever à l'âge de 11 ans par les Comanches, juste après avoir assisté aux viols de sa mère et de sa sœur, avant leur mise à mort.

 

S’ensuivront 3 années de captivité où le petit Eli, à force de courage et de force, va se hisser petit à petit dans la tribu, devenant un indien à part entière.

 

Ce récit est une véritable fresque américaine qui va de 1850 à nos jours, retraçant en quelques 700 pages une partie de la colonisation des terres indiennes par les Blancs, la guerre de Sécession, la fin des guerres indiennes et des indiens, la Grande Guerre, la Seconde, sans oublier la fièvre de l'Or Noir.

 

La manière d'écrire les trois récits (avec une quatrième voix à la fin) est différente, donnant l'impression qu'il y a bien trois auteurs.

 

Les chapitres se terminent souvent en clifhanger, frustrant le lecteur et lui donnant un suspense qui fera tourner les pages plus vite.

 

Hélas, comme je le disait, le récit de Jeanne-Anne m'a gâché une partie du roman car je n'ai pas su accrocher avec elle, prenant plus de plaisir avec les histoires d'Eli au siècle passé et avec celles de Peter, face à la Grande Guerre en Europe.

 

Malgré ce petit bémol, je ne regrette pas ma lecture, tant j'ai voyagé dans le temps et dans l'espace, découvrant les blessures secrètes des uns, la force de caractère des autres, serrant les dents devant certains passages et souffrant avec les personnages, que ce soit dû à une douleur physique ou morale.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Canel (2014-2015), le Challenge "Polar Historique" de Sharon, Challenge "XIXème siècle" chez Netherfield Park, Lire "À Tous Prix" chez Asphodèle (finaliste du Prix Pulitzer 2014), "Il était une fois dans l'Ouest" chez The Cannibal Lecteur et Le "Challenge US" chez Noctembule.

 

 

 

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