4.10 Auteurs divers (2) - Années 2010-2012

 

 

  • 22/11/63 : Stephen King
  • 658 : John Vedon (Challenge "Thrillers et Polars" 2012-2013)
  • Apparences (les) : Gilyan Flynn ("Thrillers et polars 2013/2014")
  • C’est dans la boîte : Ernotte ("Thrillers et polars 2013/2014")
  • Chasseur de lucioles (le) : Janis Otsiemi
  • Cimetière des hirondelles (le) : Mallock (Thrillers polars 2013/2014)
  • Cimetière du diable (le) : Anonyme
  • Des noeuds d'acier : Sandrine Collette ("Thrillers polars 13/14")
  • Festin du serpent (le) : Gilberti  ("Thrillers et polars 2013/2014")
  • Jeux de vilains : Kellerman (Thrillers et polars 2012-2013)
  • Jour des morts (le) : Nicolas Lebel
  • Joyland : Stephen King ("Thrillers polars 13/14")
  • Évangile des ténèbres : Jean-Luc Bizien
  • Heure des fous (l') : Nicolas Lebel
  • Lignes de sang : Gilles Caillot ("Thrillers et polars 2013/2014")
  • Mort mystérieuse d'un respectable banquier anglais dans la bibliothèque d'un manoir Tudor du Sussex : L.C Tyler
  • Nécrologie : Paul Cleave ("Thrillers et polars 2013/2014")
  • Neuf dragons (les) : Connelly (Thrillers et polars 2012-2013)
  • Nous étions les hommes : Legardinier ("Thrillers et polars 2013/2014")
  • Noyées de la Tamise, les : A.J Waines
  • REFLEX : Maud Mayeras (Challenge "Thrillers et polars 2013/2014")
  • Ressac Mortel :  A.J Waines
  • Seul le silence : Ellory (Challenge "Thrillers et polars" 2012-2013)
  • Tabou : Casey Hill (Challenge "Thrillers et polars 2013/2014")
  • Un employé modèle : Paul Cleave (Thrillers et polars 2012-2013)
  • Un long moment de silence : Paul Colize (Thrillers polars 2014-2015)
  • Vendetta : Ellory (Challenge "Thrillers et polars" 2012-2013)
  • X : Sébastien Teissier ("Thrillers et polars 2013/2014")
  • Yeruldelgger : Yan manook ("Thrillers et polars 2013/2014")

 

Comme vous pouvez le constater, de nombreux livres font partie du challenge "Thrillers et polars" organisé par Liliba.

 

 

 

 

Titre : Les apparences
 
Auteur : Gyllian Flynn
Édition : Sonatine (2012) / Livre de Poche (2013)

Résumé :

Amy, une jolie jeune femme au foyer, et son mari Nick, propriétaire d’un bar, forment, selon toutes apparences, un couple idéal. Ils ont quitté New York deux ans plus tôt pour emménager dans la petite ville des bords du Mississipi où Nick a grandi.

 

Le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, en rentrant du travail, Nick découvre dans leur maison un chaos indescriptible : meubles renversés, cadres aux murs brisés, et aucune trace de sa femme. Quelque chose de grave est arrivée.

 

Après qu’il a appelé les forces de l’ordre pour signaler la disparition d’Amy, la situation prend une tournure inattendue. Chaque petit secret, lâcheté, trahison quotidienne de la vie d’un couple commence en effet à prendre, sous les yeux impitoyables de la police, une importance inattendue et Nick ne tarde pas à devenir un suspect idéal.

 

Alors qu’il essaie désespérément, de son côté, de retrouver Amy, il découvre qu’elle aussi cachait beaucoup de choses à son conjoint, certaines sans gravité et d’autres plus inquiétantes. Si leur mariage n’était pas aussi parfait qu’il le paraissait, Nick est néanmoins encore loin de se douter à quel point leur couple soi-disant idéal n’était qu’une illusion.

Critique : 

-‭ ‬Accusé Gruz,‭ ‬levez-vous et expliquez aux lecteurs ici présent votre crime ‭ !

-‭ ‬Une fois de plus,‭ ‬votre Horreur,‭ ‬j’ai conseillé un super roman à Belette.

-‭ ‬Vous connaissez son addiction aux super livres et pourtant,‭ ‬vous la poussez à la faute‭ ? ‬C'est un comportement criminel,‭ ‬ça,

-‭ ‬Que voulez-vous,‭ ‬votre Hobbit,‭ ‬elle aime ça...‭ ‬Résister à la tentation pour mieux y succomber‭ !

-‭ ‬Bon,‭ ‬faudrait pas que ça devienne une habitude,‭ ‬tout de même‭ !

-‭ ‬Je pense que je risque encore de me retrouver dans la position de l’accusé,‭ ‬votre Saigneur.‭ ‬Pour elle,‭ ‬je suis un dealer et ma came,‭ ‬c’est que de la bonne‭ ‬:‭ ‬des super livres même pas coupés,‭ ‬purs à sang pour sang.‭ ‬Trop tard pour elle,‭ ‬elle va devoir se shooter avec mes coups de coeur.‭

 

Oui,‭ ‬vous l’aurez deviné,‭ ‬je dois encore cette lecture à l'ami Babelien,‭ ‬Gruz,‭ ‬qui rit sous cape,‭ ‬le gredin.‭ ‬Même pas mal,‭ ‬on me l’avait prêté,‭ ‬ce livre.

 

Le pitch ‭ ? ‬Amy a disparu et Nick se trouve fort dépourvu...‭ ‬Surtout que sa disparition coïncide avec leur‭ ‬5ème anniversaire de mariage.‭ ‬La police débarque,‭ ‬l'enquête piétine et les regards se tournent vers Nick ‭ ‬:‭ ‬serait-il pas un peu coupable,‭ ‬celui-là ‭ ?? ‬Surtout qu'il y a des lacunes,‭ ‬des blancs,‭ ‬des contradictions dans ses explications sur son emploi du temps du matin de la disparition.‭ ‬

 

Et puis,‭ ‬les extraits du journal d'Amy offerts aux lecteurs ne sont pas tendres avec lui.‭ ‬Si jamais les flics tombaient sur le journal intime d'Amy...‭ ‬Oups.

 

Les médias en ajoutent et voilà Nick sur la sellette...‭ ‬Pourtant,‭ ‬il clame son innocence mais son comportement n'est pas en adéquation avec ce qu'il dit.‭ ‬Alors,‭ ‬coupable or not coupable ‭ ?

 

Sincèrement,‭ ‬je m’attendais à une entourloupe de la part de l’auteur,‭ ‬mais pas de cette manière là‭ ! ‬On peut dire qu'il m'a bluffé durant toute la première partie du roman avant d'abattre son jeu,‭ ‬révélant une main gagnante.

 

Il n'y a que dans mes lectures que j’aime me faire mener en bateau,‭ ‬que l'auteur joue avec mes pieds et de me raconte des carabistouilles ‭ ‬:‭ ‬la surprise n’en est que meilleure,‭ ‬surtout lorsque tout le récit est cohérent et bien ficelé,‭ ‬comme ici.

 

Ma surprise,‭ ‬je l'ai eue durant la première partie ‭ ‬:‭ ‬je m’étais faite mon idée sur Nick et Amy,‭ ‬et puis,‭ ‬bardaf,‭ ‬insidieusement j'ai ramassé une claque dans ma poire.‭ ‬Une sacrée claque‭ !

 

L’avantage de ce récit,‭ ‬pour ceux qui ne le sauraient pas encore,‭ ‬c’est que les chapitres sont alternés‭ ‬:‭ ‬un écrit par Nick,‭ ‬le mari et un autre par l’épouse disparue,‭ ‬Amy‭ (‬des extraits de son journal intime,‭ ‬du moins,‭ ‬dans la première partie‭)‬,‭ ‬ce qui fait que nous en apprenons un peu plus sur ce couple pour le moins étrange ‭ ‬:‭ ‬la perte de leur emploi,‭ ‬leurs problèmes financiers,‭ ‬leur déménagement dans un bled paumé,‭ ‬ville d'enfance de Nick,‭ ‬leurs problèmes de couple,‭ ‬l'enfance d'Amy,‭ ‬dans l'ombre du personnage de‭ «‬ ‭ ‬l'épatante Amy ‭ »‬,‭ ‬une sorte de double d'elle-même,‭ ‬mais en mieux,‭ ‬créé par ses parents,...

 

La seconde partie fait la part belle aux circonstances qui ont fait que Amy a disparu et aux conséquences de sa disparition sur son mari ‭ ‬:‭ ‬perte de crédibilité,‭ ‬accusation de meurtre,‭ ‬les médias qui le clouent au pilori,‭ ‬le monde entier qui le juge,‭ ‬la police qui le regarde de plus en plus de travers,...

 

C'est un véritable tour de force de l'auteur que d'alterner les personnalité de ses deux narrateurs,‭ ‬variant le style,‭ ‬comme si le récit était vraiment écrit par deux auteurs de sexe différent.‭

 

Flynn joue avec nos pieds,‭ ‬nos nerf,‭ ‬nous fait douter,‭ ‬on ne sait plus à quel saint se vouer ni à qui se fier.‭ ‬Et les chapitres s'enchainent sans que l'on ait envie de lâcher la brique de‭ ‬690‭ ‬pages,‭ ‬surtout que la seconde partie est diabolique d'ingéniosité.‭ ‬Là,‭ ‬fallait un esprit pervers pour concocter un truc pareil.

 

Suspense,‭ ‬secrets,‭ ‬mensonges,‭ ‬trahisons,‭ ‬manigances,‭ ‬critique des médias qui font ou défont toute une vie,‭ ‬cynisme,...‭ ‬Tout est bon dans ce roman et je me suis surprise plusieurs fois à insulter un certain personnage.

 

Et la fin ‭ ? ‬J'aurais aimé une autre,‭ ‬mais celle-ci est encore plus diabolique que celle que j'aurais voulue,‭ ‬parce qu'elle prouve que le plus culotté est le gagnant...

 

Du tout grand art,‭ ‬ce livre‭ !

 

Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014), du "Challenge US" chez Noctembule et de Lire "À Tous Prix" chez Asphodèle.

 

 

 

Titre : Le chasseur de lucioles


Auteur : Janis Otsiemi
Édition : Jigal (2012) / Presse Pocket (2014)

Résumé :

À Libreville, une prostituée est découverte sauvagement assassinée dans un motel de la périphérie. Les agents de la PJ - de fidèles abonnés des bordels de la capitale - pensent tout d'abord à un crime de rôdeur...


Quand une seconde fille est retrouvée égorgée dans un autre hôtel du quartier, les policiers sont encore loin d'imaginer qu'ils ont affaire à un client bien décidé à nettoyer la ville de toutes ses lucioles... Celui qui te veut du mal la nuit a commencé à t'en vouloir le jour.

 

C'est dans ce climat de psychose générale que les gendarmes de la DGR enquêtent de leur côté sur le braquage d'un fourgon de la Société Gabonaise de Sécurité dont le butin de plusieurs millions de francs CFA attise bien des appétits...

 

Critique : 

Vous voulez en apprendre un peu plus sur le Gabon ? Oubliez le Guide du Routard, trop gentil, et ouvrez plutôt ce roman !

 

L'auteur est sans concession aucune envers son pays, gangréné par la corruption qui se pratique à tous les étages, tout en sachant que plus on est haut dans la société, plus on peu corrompre et s'en mettre plein les poches.

 

On ne peut pas prêcher l'honnêteté en bas de l'échelle sociale quand d'autres, au plus haut niveau, s'en mettent plein les poches.

 

Celui qui voudrait rester honnête ne le pourrait pas. Oui, ici la corruption et le clientélisme sont des véritables sports nationaux.

 

Le tribalisme doublé du népotisme, du clientélisme et de l’allégeance politique est ici un sport national, comme le football l'est au Brésil. Plus qu'une chasse aux sorcières, l'épuration ethnique est légion dans toute l'administration gabonaise. Certains ministères étaient même réputés être la propriété d'une certaine ethnie. Vive la république tribaliste !

 

Ici, il dit tout ce qu'un guide touristique ne dirait pas et que le politiquement correct (ou la trouille des répressions) évite de dire : les problèmes entre les ethnies. Si un bureau est rempli de Fangs, n'y faite pas entrer un Myènè.

 

Le dépaysement est garantit, dans ce roman car nous ne faisons pas que de changer de pays, de continent, de culture...

 

L'auteur étant du pays, il nous parle en connaissance de cause, émaillant ses dialogues de mots bien de chez lui, avec les traductions en bas de pages, parce que leurs expressions ne sont pas les mêmes chez eux que chez nous. Ou le contraire, tout dépend dans quel pays on se place.

 

Ici, les flics n'ont rien de Sherlock Holmes, rien des Experts Miami... On bosse encore à l'ancienne et niveau recherches des preuves, ma foi, on tabassera le suspect d'abord, on vérifiera après.

 

J'ai eu juste un peu de mal au départ avec les différents personnages, n'arrivant pas à assimiler qui était qui et faisant un bouillon avec tout le monde avant que le cerveau ne se reconnecte et enregistre le tout.

 

Un cadavre sur la plage, un trafic d'armes, une enquête, un braquage de fourgon blindé, une autre enquête, des prostituées (lucioles) qui se font assassiner sauvagement, on secoue et hop, on vous emballe le tout dans un chouette petit roman bien dépaysant, avec des chapitres courts, des proverbes bien de chez eux, des expressions aussi, une grosse louche de corruption et le tour est joué.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Sharon (2015-2016).

 

 

 

Titre : C'est dans la boîte
 
Auteur : Frédéric Ernotte
Édition : Avant-Propos (2012)

Résumé :

Jeff Marnier. C'est mon nom. Je suis un inspecteur plutôt bien coté, voire admiré par certains. Comme tout le monde, j'ai mes problèmes. Les psychopathes ne manquent pas. Je bosse jour et nuit.

 

La vérité ? Je suis accro à la vodka, à la solitude, et depuis peu... à un site Internet. "La boîte noire". C'est un endroit sombre. Un repère de flics. Un cloaque virtuel où je me sens chez moi. Tellement chez moi que j'oublie régulièrement de me coucher.

 

Que je sois éveillé ou non, c'est rarement bon signe quand mon téléphone portable sonne en pleine nuit. Un tueur de flics court dans la région. Catherine est morte. Je dois me mettre au vert quelques jours. Me protéger. Réfléchir.

 

La ronde des boîtes tombe à point nommé.


Je pars pour un huis clos secret entre inspecteurs. Une réunion entre des inconnus en mal de découvertes. Une nuit durant laquelle soulever le couvercle d'une boîte peut vous laisser des traces indélébiles.

 

Critique : 

Aviez-vous imaginé un jour que Sherlock recevrait un mail disant "Hercule Poirot souhaite chatter avec vous" ? Non ? Moi non plus, mais sur le forum de "La boîte noire", c'est possible !

 

"La boîte noire" est un forum réservé aux policiers, et donc, de par la magie des pseudos, tout devient réalisable.

 

Jeff Marnier (pseudo "Sherlock"), inspecteur de police en Gaume (Belgique) y est vite devenu accro. Cela lui permet d'évacuer un peu les tensions que son boulot procure, de discuter avec d'autres de son métier, car il vit seul et de toute façon, tout le monde n'a pas envie d'écouter les policiers parler de leur travail.

 

Les sujets sur le forum ne manquent pas. "Faire face à son premier cadavre", "Mes amis ne comprennent pas mon métier", "Accepter l'odeur de la mort", "Je ne dors plus", "L'humour noir en dix leçons"... je vais me régaler.

 

Lorsqu'un tueur de flic s'en prend à sa brigade et qu'il a besoin de se mettre au vert, c'est une fois de plus le forum qui lui donne l'idée de ses "vacances" forcées. "La ronde des boîtes" tombe à pic.

 

Quoi t'est-ce ? Une sorte de réunion Tupperware entre flics ? Non, mieux que ça : un huis-clos entre huit flics dans un châlet paumé dans le trou du cul du sud de la Belgique. Chacun doit rassembler dans une boîte à chaussures 5 objets/indices concernant une affaire élucidée ou non et les autres devront deviner l'affaire.

 

Les voilà tous réunis, 8 flics (5 hommes et 3 femmes) et leurs 8 boîtes. Que le jeu commence ! "The game is afoot".

 

Une brillante idée que ce scénario des boîtes à indices que les autres doivent trouver à quelle affaire les objets se rapportent.

 

On se croirait dans une partie de Pictionary. Un Pictionary morbide.Vous imaginez que toutes les victimes de crimes dont nous parlerons ce soir avaient sans doute une famille, des amis, des projets... Et nous, enfermés dans ce cercle de décadence, nous avons fait des ces drames un vulgaire et pathétique jeu de société...

 

Les membres trouvent assez vite mais ensuite, le lecteur a le plaisir de découvrir l'affaire en question, et certaines sont racontées par la victime durant son supplice, ce qui vous fait courir l'adrénaline dans les veines.

 

L'auteur manie bien la plume, le rythme ne souffre d'aucun temps mort, tout est fluide, un peu de glauque bien dosé et de l'humour noir subtil.

 

Malgré leurs défauts, il faut reconnaître que les tueurs en série ont une forme de créativité qui force le respect. Vous imaginez-vous vous lever un matin en vous disant : "Eureka ! De la colle forte pour piéger mes victimes avec ce qu’elles croyaient être un moyen sûr pour rester en vie. Là, je tiens le bon bout. Ils vont baver de jalousie devant mon ingéniosité au club des meurtriers".

 

Bien que le récit soit au présent, cela ne m'a pas posé de problème car l'écriture était soignée et les dialogues bien pesés.

 

J'ai aimé chaque histoires "policière" et je m'en suis repue avec délectation. Par contre, j'ai découvert une faute énorme. On parle d'un violoniste qui manie "l'archer" !! Oh, c'est un "archet". Monsieur le correcteur, 10 coups de fouet pour vous.

 

Les personnages sont tous différents et nous les découvrons sous l'oeil et les pensées de Jeff Marnier, le personnage principal du livre. De plus, l'auteur est un pervers (j'aime ça), parce qu'il introduit le doute : un des membres ne serait-il pas un intrus ? La tension monte chez le lecteur et on agrippe plus fort le livre.

 

Mon esprit pervers avait pensé à un truc de dingue et je voyais venir la fin comme si je l'avais lue avant.

 

Passant ma langue fébrilement sur mes lèvres, je gloussais devant le final que je voyais se profiler à l'horizon...

 

Ben j'en ai été pour mes frais parce que l'auteur m'a surprise d'une autre manière ! Magnifique ! Pervers ! Dingue !

 

Le coup de pied au cul par excellence. Des romans de cette veine, j'en redemande.

 

Le temps des enquêteurs bedonnants qui se grattent la tête en fumant leur pipe à la recherche d'une solution est révolu. Bienvenue dans le monde des cinglés en tous genres et des psychopathes plus imaginatifs les uns que les autres.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014).

 


 

Titre : 658
 
Auteur : John Verdon
Édition : Livre de Poche (2012)

Résumé :

Ancien alcoolique reconverti en gourou pour milliardaires dépressifs dans une clinique très privée, Mark Mellery reçoit un jour une lettre anonyme, lui demandant de se prêter à un petit jeu d'esprit à première vue inoffensif... Mais l'énigme ne tarde pas à prendre une tournure sanglante et terrifiante.

Appelé à résoudre une enquête en apparence insoluble, semée d'embûches et d'indices trop flagrants pour être honnêtes, le légendaire inspecteur David Gurney, jeune retraité du NYPD bientôt rattrapé par les démons de l'investigation, se lance aux trousses d'un meurtrier aussi inventif que machiavélique — pour qui le décompte macabre ne fait que commencer...

 

Critique : 

De ce livre et vu les critiques, je m'attendais à un grand cru, style un Château Latour ou un Château Margaux, pour ne citer que ces 2 là parmi la liste des 5... Lors de mes premières gorgées, ce ne fut pas tout à fait ce que j'escomptais.

 

Attention, je ne sous-entend pas que j'ai bu une piquette ! Loin de là, mais dès le départ - un peu long - j'ai fait la grimace, pensant que je me trouvais face à un 4ème cru...

 

Si certains auteurs ont ce don de faire "dans le long" sans m'ennuyer (Indridason est champion), ici, m'attendant à partir sur les chapeaux de roues, je fus un peu déçue de cette lenteur. L'impression que ce qui était indiqué sur le 4ème de couverture n'était qu'un appât, un truc du marketing pour nous pousser à l'achat, petits curieux que nous sommes.

 

Pourtant, les membres de Babelio étaient élogieux. Et eux, ils sont libres, contrairement aux critiqueurs professionnels. Donc, j'ai continué...

 

Le postulat de départ était donc enchanteur, comme je vous le disais : imaginez, vous recevez une lettre, manuscrite, et un type inconnu vous déclare qu'il peut lire dans vos pensées.

 

Ça vous fait marrer ? Mark Mellery a ri aussi. Et pourtant...

 

On lui demande de penser à un chiffre entre 1 et 1000, notre homme pense à 658, comme ça, bêtement et lorsqu'il ouvre l'enveloppe jointe à la première, c'est ce nombre-là qu'il a trouvé à l'intérieur de la petite enveloppe ! De quoi vous glacer, même en pleine canicule... et dans le roman, nous sommes en hiver

 

Mellery est prêt à faire dans son froc de terreur et il décide de se tourner vers le seul flic qu'il connaisse, David Guerney, jeune retraité du NYPD, qui vit dans un cottage avec son épouse et qui, pour passer son temps, travaille sur des portraits de sérial killer.

 

Dubitatif - on le serait aussi - et en proie avec quelques problèmes conjugaux, David lui conseille d'appeler les flics, les vrais, ce que son ancien pote ne veut pas. Monsieur à des trucs à cacher.

 

Les messages deviennent un peu plus menaçant, mais durant les 160 premières pages, j'avais l'impression de faire du sur-place en lisant l'enquête.

 

Même après une mort, ça stagne encore un peu, bien que le meurtre ait mis mes neurones K.O à force d'essayer de le résoudre. Mes principaux suspects étant Batman, Spiderman, Superman, Iron Man ou le comte Dracula. Pas de bol, tous avaient des alibis en béton !

 

Mais comment avait-il fait, ce bougre d'assassin ??? Des traces de pas dans la neige, qui, tout à coup se terminent brusquement comme si le mec s'était envolé.

 

Après, ça s'accélère et je dois dire que le 4ème cru s'est révélé un excellent 2ème !! Non, pas que se soit un Château Lafite-Rothschild (1er), mais tout de même, il avait une belle robe rouge, signe de maturité scénaristique, son intensité était soutenue bien avant la moitié du verre, mais pas de lie au fond de la bouteille. Le fantastique se révèle être du concret, pas d'entourloupe à craindre de ce côté là.

 

Sa longueur en bouche du départ s'estompe sur la fin, vous laissant une bonne bouche et si certains romans sont creux, car sans consistance, celui-ci possédait une bonne concentration en tanins, sans assécher pour autant ma langue de lectrice.

 

Bien équilibré aussi, l'auteur n'ayant pas fait addition de saccharose (guimauve romantique) durant la fermentation alcoolique et de ce fait,  l’alcool fut bien intégré...

 

L'enquête, les meurtres, la violence, le sang, les énigmes, tout cela étaient bien mélangés, le tout bien expliqué et là, je fus sur le cul, malgré qu'à un moment donné, ayant éliminé l’impossible, ce qui me restait, aussi improbable que ce soit, était la vérité : j'avais le nom du coupable !

 

Et je ne me suis pas trompée. Je vous avoue que ça n'a pas entamé ma jubilation sur la fin puisque je savais et pas eux et que je me délectais de la situation. Jouissif !

 

Scénario au top et bien ficelé ! Pas bouchonné.

 

Niveau personnages, la femme de David m'a exaspéré - pour ne pas dire "saoulé" - de par ses remarques envers son mari, qu'elle voudrait voir décrocher définitivement de son ancien travail. Elle a ses blessures, lui aussi, mais ils les ont enfoui profondément.

 

Pourtant, le caractère de son épouse ne peut être blâmé trop fort, cela a ajouté de la profondeur à cette femme et elle n'était pas transparente.  Malgré tout, je ne l'ai pas aimé, bien que je reconnaisse qu'elle ait de la prestance dans le récit.

 

Quant à l'ancien flic, il est est torturé, mais l'auteur reste sobre dans ses tourments, s'en prenant plus au criminel qui, lui, n'a pas eu la vie facile. Il est profond aussi. Tout bon pour les personnages, monsieur Verdon.

 

Seul le départ m'a donc un peu ennuyé, le temps que tout se mette en place, donnant à cette mise en bouche un faux air râpeux.

 

Pour le reste, c'était le petit Jésus en culottes de velours !


Cette belle bouteille aux couleurs de robe sombres dont le nom sur l'étiquette était sobre mais intrigant fut dégustée dans le cadre du Challenge "Thrillers et polars" de Liliba.


Un bon cru et je compte déboucher le suivant de ce petit producteur.

 

 


 

Titre : Le chuchoteur 

 

Auteur : Carrisi Donato

Édition : Livre de Poche (2011)

 

Résumé :

Cinq petites filles ont disparu.
Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière.
Au fond de chacune, un petit bras, le gauche.

Depuis qu’ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le criminologue Goran Gavila et son équipe d’agents spéciaux ont l’impression d’être manipulés. Chaque découverte macabre, chaque indice les mènent à des assassins différents. La découverte d’un sixième bras, dans la clairière, appartenant à une victime inconnue, les convainc d’appeler en renfort Mila Vasquez, experte dans les affaires d’enlèvement. Dans le huis clos d’un appartement spartiate converti en QG, Gavila et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire : tous les meurtres sont liés, le vrai coupable est ailleurs.


Quand on tue des enfants, Dieu se tait, et le diable murmure…

Un époustouflant thriller littéraire, inspiré de faits réels.

 

Critique :

Époustouflant ! En fermant le livre, j’étais sonnée. La perversion des hommes étant sans limite, ce serial-killer là est particulièrement sadique et a l’art et la manière de jouer avec les enquêteurs.

 

Diabolique, même.

 

Faire le mal en voulant faire du bien ou essayer de faire le bien en faisant du mal… Sordide mais bien écrit.

Certes, l’héroïne est parfois un peu Wonderwoman et je trouve aussi qu’il est invraisemblable de se retrouver incarcéré dans une prison de haute sécurité pour n’avoir pas voulu décliner son identité lors d’un contrôle policier de routine et de ne pas avoir de papiers sur soi…

 

Bref, ce n’est pas si grave comme défaut pour une histoire où tout se recoupe, se rejoint, se croise et se tient.

 

Pour la suite, les descriptions des scènes de crime ne nous donnent pas trop de détails macabre, donc, les âmes fort sensibles peuvent le lire.

Le seul conseil à vous donner, si vous entamez la lecture, c’est de choisir un moment où vous avez du temps et ne pas faire comme moi qui ai commencé à le lire la semaine où je partais au travail en voiture (impossible de lire en voiture contrairement au métro) et malade (à peine lu pendant mes pauses et au soir).

 

Cela m’a gâché le début de la lecture parce que je n’arrivais pas à lire dans la continuité et de ce fait, j’oubliais des petits détails. Mais ensuite, j’ai dévoré le bouquin, sursautant à chaque rebondissement. De grand art !

La phrase sur le livre disait : "Quand on tue des enfants, Dieu se tait, et le diable murmure…".

 

Je ne sais pas si Dieu s’est tu, je ne sais pas si c’était le diable qui murmurait, mais en tout cas, c’était un être humain particulièrement pervers et retors !

 

 

 

 

Titre : Nous étions les hommes
 
Auteur : Gilles Legardinier
Édition : Fleuve noir ( Pocket (2014)

Résumé :

C'est l'une des plus fascinantes énigmes qui soit. Sur notre planète, il existe plus de 1800 espèces de bambous. Chaque fois que l'une d'elles fleurit, tous ses spécimens, où qu'ils se trouvent sur Terre, le font exactement au même moment. Ensuite, l'espèce meurt. Personne ne sait expliquer ce chant du cygne, ni l'empêcher.

 

Aujourd'hui, l'homme va peut-être connaître le même sort. Arrivé lui aussi à son apogée, il risque de disparaître…

 

Dans le plus grand hôpital d'Edimbourg, le docteur Scott Kinross travaille sur la maladie d'Alzheimer. Associé à une jeune généticienne, Jenni Cooper, il a découvert une clé de cette maladie qui progresse de plus en plus vite, frappant des sujets toujours plus nombreux, toujours plus jeunes.

 

Leurs conclusions sont aussi perturbantes qu'effrayantes. Si ce fléau l'emporte, tout ce qui fait de nous des êtres humains disparaîtra. Nous redeviendrons des animaux.

 

C'est le début d'une guerre silencieuse dont Kinross et Cooper ne sont pas les seuls à entrevoir les enjeux. Partout sur la Terre, face à ceux qui veulent contrôler le monde et les vies, l'ultime course contre la montre a commencé...

Critique : 

Legardinier m'avait fait rire et pleurer avec "Et soudain, tout change" et je me demandais ce qu'il pouvait valoir dans un thriller scientifique. Il ne m'a pas déçu ! Même s'il ne m'a pas fait pisser de rire...

 

À sa décharge, il faut préciser que le sujet traité ici ne se prêtait pas à des comiques de situations puisqu'il nous parle de la maladie d'Alzheimer...  Et si vous ne savez pas ce que c'est, je vous conseille d'aller consulter de toute urgence !

 

Heu... de quoi je vous parlais, moi, déjà ? D'un truc qui m'avait bien plus mais je ne me souviens plus trop bien.

 

Ah oui, un roman sur la maladie d'Aloïs Alzheimer ! Bon, on ne lui décernera sans doute pas le grand prix de littérature, mais le roman était plaisant et j'ai passé un bon moment de lecture. What'else ?

 

Les personnages principaux étaient agréables, sans prétentions aucunes, ne se prenant pas pour des barbouzes, mais avec lesquels il fait bon passer quelques 300 pages.

 

Le professeur Scott Kinross et la généticienne Jenni Cooper sont des gens avec qui l'on aurait envie d'aller manger un morceau à Édimbourg, leur ville. Davis Hold aussi, surtout qu'il souffle le chaud et le froid et que ne sait pas toujours de quel côté il penchera : froideur ou chaleur.

 

L'intrigue est bien mise en scène, on alterne les chapitres avec des protagonistes différents, on se demande comment le tout va se goupiller, le suspense monte à son aise avant que tout ne se rejoigne à un moment donné pour un final explosif.

 

La description des détails de la maladie qui nous fait régresser à un stade animal ne sont pas indigestes à lire et j'ai pris plaisir à en apprendre un peu plus. Sans que l'on soit à un rythme de deux cent à l'heure, les pages se tournent assez vite parce que je n'ai jamais ressenti un ennui quelconque, même dans les phases calmes.

 

Quelques touches d'humour malgré tout, du suspense, du mystère, des tueries étranges, des méchants qui ont des envie de jouer à Dieu (dans sa version "Grande Faucheuse") avec leurs théories à la mords-moi-le-zob, comme tous les grands Méchants mégalos... Bref, de multiples ingrédients pour une recette qui marche niveau divertissement.

 

L'auteur en profite au passage pour nous asséner des vérités et enfoncer quelques clous, le tout servi par une écriture agréable, sans fioritures et sans chichis.

 

Un récit bien dense, une lecture divertissante, des infos sur une maladie dont j'oublie le nom et des faits réels mélangés de fiction. Une réussite.

 

Par contre, je ne sais plus ce que je fais là, ni qui je suis... Oups !

 

Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014).

 

 

 

Titre :  Le livre sans nom


Auteur : Anonyme
Édition :  Sonatine Editions (2010)


Résumé :

Vous désespériez de trouver un équivalent littéraire aux films de Quentin Tarantino, de John Carpenter, de Robert Rodriguez ? Lisez Le Livre sans nom. À vos risques et périls.

Santa Mondega, une ville d’Amérique du Sud oubliée du reste du monde, où sommeillent de terribles secrets…
Un mystérieux tueur en série, qui assassine ceux qui ont eu la malchance de lire un énigmatique ʺlivre sans nomʺ…

La seule victime encore vivante du tueur, qui, après cinq ans de coma, se réveille, amnésique…

Deux flics très spéciaux, un tueur à gages sosie d’Elvis Presley, des barons du crime, des moines férus d’arts martiaux, une pierre précieuse à la valeur inestimable, un massacre dans un monastère isolé, quelques clins d’œil à Seven et à The Ring… et voilà le thriller le plus rock’n’roll et le plus jubilatoire de l’année !

« Plus on avance dans le livre, et plus une angoisse nous étreint : y aura-t-il assez de survivants dans l’histoire pour qu’on aie le plaisir de lire une suite ? » The Booklist

Diffusé anonymement sur Internet en 2007, cet ouvrage aussi original que réjouissant est vite devenu culte. Il a ensuite été publié, d’abord en Angleterre puis aux États-Unis, où il connaît un succès fulgurant.

 

Critique :

J'ai refermé le livre de 500 pages tout à l'heure en lâchant un immense WOUAOU (le cri du loup) !

 

Il n’y a pas à dire, je viens de faire un voyage dantesque et halluciné. Une folie, ce bouquin !

 

En faire un résumé serait ridicule, mieux vaut vous faire saliver ! En plus, je risquerais de vous lâcher des infos qu’il vaut mieux ne pas connaître à l’avance.

 

Ah, la ville de Santa Mondega est vraiment frappée de tous les vices !

 

Elle est le théâtre imaginaire d'un cocktail explosif : du barman véreux qui sert de l'urine aux étrangers au tueur à gage qui flingue à tout va, deux flics un peu spéciaux, des personnages attachants et d’autres refroidissant...

 

C’est une véritable ribambelle de protagonistes aussi loufoques que désopilants qui participent à l'ambiance déjantée du roman.

 

Le tout mené par une écriture ultra imaginée et bien rythmée, ponctuée de subtiles références cinématographiques.

 

Sans hésiter le roman le plus dingue que j’ai lu, hilarant, sanglant et rafraîchissant !

 

Avis aux amateurs de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez !

 


 

Titre : Le cimetière du Diable
 
Auteur : Anonyme
Edition : Sonatine (2011) / Livre de Poche (2012)


Résumé :

Vous n’avez pas lu Le Livre sans nom ? Vous êtes donc encore de ce monde, et c’est tant mieux. Vous allez pouvoir assister à un spectacle sans précédent, mettant en scène Judy Garland, James Brown, Johnny Cash, les Blues Brothers, Kurt Cobain, Elvis Presley, Janis Joplin, Freddie Mercury, Michael Jackson… et le Bourbon Kid.

 

Les héros du Livre sans nom se retrouvent cette fois dans une délicieuse petite bourgade enplein milieu du désert pour assister à un festival de musique au nom prometteur : Back from the dead.

 

Imaginez un "Dix petits nègres" rock revu et corrigé par Quentin Tarantino… Vous y êtes ? C’est encore mieux !

 

Critique :

J'irai pas jusqu'à dire que le Bourbon Kid s'est transformé en Kid... Ibul (chaud et sans les bulles !), mais nous n'en sommes pas loin.

 

Sans l'alcool, la fête serait-elle moins folle ?

 

Est-ce parce que l'effet de surprise du premier tome "Le livre sans nom" n'est plus là ? Il y a sans doute de ça... Dans le premier tome, totalement déjanté, je ne m'attendais pas à croiser ce que j'ai croisé (pas de spoil !).

 

Ici, fini la surprise et pas de double effet Kiss Cool non plus.

 

Décevant ? Non... Mais comment vous dire...

 

L'effet qu'il me fait, c'est un peu comme si vous aviez réussi un super plat qui aurait explosé les papilles gustatives de vos amis, les faisant hurler de plaisir sous la lune (ou sous ce qu'il veulent), les étonnant.

 

Bref, le nec plus ultra.

 

Mais voilà, quelques mois plus tard, vous refaites le même plat et lors de la dégustation, les convives font la fine bouche. Le plat, ils le connaissent, ils veulent des autres surprise, que vous haussiez le niveau.

 

Difficile, voir impossible. Il en va de l'écriture comme de la cuisine : impossible de refaire à l'identique quand vous l'avez créé de toute pièce. Et vos convives, au lieu de hurler de plaisir, cherchent les ingrédients qui avaient fait du premier un must.

 

Oui, ça manque de sel et de tout ce qui avait fait du premier un roman OVNI, un "truc de fou".

 

Oh, attendez, ne l'enterrez pas de suite dans l'immense désert qui borde l'hôtel (il n'y a plus de place, de toute façon) ! Je me suis bien amusée lors de la lecture, mais il est un cran en deçà du premier.

 

Sans oublier que ce troisième opus s'intercale, en fait, entre "Le livre sans nom" et "L'oeil de la lune", ce qui pourrait compliquer la compréhension de certains... N'ayant pas lu "L'oeil", je n'ai pas souffert des morts qui ne le sont plus.

 

Qu'est ce que je reproche au Bourbon Kid"ibul" ?

 

Notre Bourbon Kid est un peu sentimental, il sort moins sa grosse sulfateuse (non, pas de connotation sexuelle) pour nous offrir des carnages digne de ce nom (je précise que je n'aime les carnages que dans les oeuvres de fiction, pas quand la réalité rattrape la fiction !).

 

J'étais heureuse de retrouver le Kid, Elvis Presley (le tueur, pas le chanteur) et Sanchez, le patron de bar,  tellement crétin qu'il vous ferait gagner un Dîner de Cons avec la Grande Distinction et la Standing Ovartion qui va avec. Doublé d'un pleutre, gaffeur, médiocre, toujours prêt à mettre tout le monde dedans pour s'en sortir...

 

Seulement, l'auteur n'aurait pas dû tout divulguer aussi vite le contenu de l'intrigue et nous laisser des surprises pour la fin.

 

Ok, j'en ai eu, des surprises à la fin, mais il nous a divulgué trop de détails trop vite.

 

Pour le reste, humour noir (mais moins que dans le premier), tueries, sosies, et concours de chant. Mention spéciale à Janis Joplin et son langage plus que fleuri.

 

A lire pour se marrer et ensuite, on passe à autre chose.


Critique publiée sur Babelio le 25 août 2012 et dans le cadre du challenge "Thrillers et polars" organisé par Liliba.

 

 

 

 

Titre : Au delà du mal


Auteur : Shane Stevens

Edition : Presse Pocket (Pocket 2011)

 

Résumé :

À 10 ans, Thomas Bishop est placé en institut psychiatrique après avoir assassiné sa mère. Il s'en échappe quinze ans plus tard et entame un périple meurtrier à travers les États-Unis.

 

Très vite, une chasse à l'homme s'organise : la police, la presse et la mafia sont aux trousses de cet assassin hors norme, remarquablement intelligent, méticuleux et amoral.

 

Les destins croisés des protagonistes, en particulier celui d'Adam Kenton, journaliste dangereusement proche du tueur, dévoilent un inquiétant jeu de miroir, jusqu'à un dénouement captivant.

 

A l'instar d'un Hannibal Lecter, Thomas Bishop est l'une des plus grandes figures du mal enfantées par la littérature contemporaine, un héros " terrifiant pour lequel on ne peut s'empêcher d'éprouver, malgré tout, une vive empathie.

 

Au-delà du mal, épopée brutale et dantesque, romantique et violente, à l'intrigue fascinante, constitue un récit sans égal sur la façon dont on fabrique un monstre et sur les noirceurs de l'âme humaine. D'un réalisme cru, presque documentaire, cet ouvrage est hanté par la figure de Caryl Chessman. Un roman dérangeant, raffiné et intense.

Critique :

Génial !!! L'ouvrage est un bouquin que l’on dévore. Point de vue de l'intrigue, elle est finement menée, échafaudée autour du personnage diabolique de Thomas Bishop.


Bishop est cette figure qui nous est totalement familière aujourd'hui, mais qui représente un avènement littéraire en cette fin des années 1970 : le tueur en série.

 

Il n'est pas, comme tout tueur en série qui se respecte, un maniaque issu de la cuisse de Jupiter, mais une innocence brisée, lors de son enfance, par un père qui l'abandonne et par une mère désaxée et brutale, elle-même victime brisée par d'autres (un viol).

 

C'est d'ailleurs ce qui fait la densité du titre original : By reason of insanity , formule juridique consacrée aux États-Unis, qui introduit l'idée de coupable-irresponsable lorsqu'un crime est commis sous l'emprise de la folie.

 

Je me suis retrouvée captive dans une intrigue palpitante, j’ai assisté aux massacres, comme de l'intérieur, présentes aux actes et dans les pensées du tueur.


Thomas Bishop inflige au corps des femmes ce que mérite, selon lui, le Malin : il éviscère, déchiquette, découpe et grave les initiales de son père, ou de celui qu'il croit être son père, Caryl Chessman, de la pointe de son grand couteau dans la chair de ses victimes.


En filigrane, nous avons donc ce fameux Chessman qui apporte une dimension sociologique au roman. Ce personnage ayant existé, il ancre la fiction dans le réel.


Le cas Caryl Chessman, violeur multirécidiviste condamné à mort, à l'époque la chambre à gaz, défraya la chronique dans les années cinquante et scinda l'Amérique en deux : pour ou contre la peine de mort.

 

Le retour sur cette affaire, via son "héritier" Bishop, se traduit en une description de la société américaine et de ses travers.


Incompétence policière, manipulation des politiques des événements à des fins électorales, mais aussi, dans l'engrenage, la fabrique par les médias du phénomène qu'ils exploitent, ensuite prêts à n'importe quoi pour "vendre du papier".

 

La foule, elle-même, devient paranoïaque et hystérique ; les habitants angoissés tirent sur tout ce qui bouge, et l'on assiste la mise en place progressive de la tyrannie de la peur.

 

Trois raisons qui font que l'on aurait tort, même rétif au genre thriller, de se priver de ce récit incontournable.

 

De plus, Bishop est tellement malin et machiavélique qu’il a réussi à se faire passer pour mort, tué par Vincent Mungo avec lequel il s’échappait. Diabolique, il lui avait passé ses habits et ses objets fétiches.


Les flics mettront du temps à comprendre...

 

Mon seul regret sera le nombre de pages : plus de 900 et je pense que certaines choses n’étaient pas indispensables.


Beaucoup de descriptions et pléthore de personnages qui donne le tournis tant je ne savais plus "qui était qui et qui faisait quoi".

 

 

 


Titre : Quatre racines blanches 

 

Auteur : Jacques Saussey

Édition: Les Nouveaux Auteurs (2012) / Livre de Poche (2014)

 

Résumé : Daniel Magne, officier de police à Paris, est en voyage professionnel au Québec. Il représente la France dans un congrès qui va se tenir à Montréal et qui rassemblera les polices des pays francophones.

 

Seul témoin du meurtre d’un de ses collègues canadiens et de l’enlèvement d’une femme, il est sollicité par l’inspecteur-chef Anatole Lachance de la Sûreté du Québec pour l’aider à identifier les assassins.

 

Peu après, le corps supplicié de l’inconnue est découvert à l’entrée de la réserve mohawk de Kanawaghe sur la rive du Saint-Laurent.

 

Avec sa coéquipière et compagne Lisa Heslin qui l’a rejoint, Magne se lance dans une enquête hors juridiction particulièrement délicate et périlleuse. Sans le savoir, ils viennent de mettre les pieds sur le territoire de l'un des criminels les plus dangereux du Canada.

 

Critique :
Câlisse de Crisse ! Tabarnak !  Oui, je suis en train de "sacrer" (jurer) en québecois.

 

Pourquoi ? À cause de l'excellente lecture que je viens de faire et qui se déroulait au Québec, à l'orée de l'automne, la neige commençant déjà à tomber, nous gelant les chnolles... Les gosses, quoi !

 

Voilà un roman que je n'aurais pas acheté si un vent favorable ne me l'avait pas déposé sous mon nez... Une connaissance qui me certifia que je passerais un bon moment de lecture tout en me refilant ce roman. Puisque j'avais promis de le lire vite, j'ai évité de le laisser traîner trop longtemps sur ma pile... Lu en une journée (480 pages).

 

Daniel Magne est un flic parisien et s'il se trouve au Québec, c'est en raison d'un colloque entre poulets francophones. Alors qu'il allait boire un verre avec un policier autochtone, ils assistent à un enlèvement d'une femme. Bardaf, voilà que le collègue du pays de Céline Dion se fait abattre comme un orignal au champ de tir, par le ravisseur.

 

Deux jours plus tard, la femme enlevée est retrouvée éparpillée aux limites de la réserve des indiens Mohawk de Kanawaghe.

 

Le tueur lui a fait une ordonnance, et une sévère. Comme Raoul Volfoni ("Les Tontons flingueurs"), il ne correctionne plus : il ventile, il disperse... Cette femme, il nous l'a éparpillé par petits bouts, façon puzzle quasi.

 

— Comment est-elle ?
— En morceaux...

 

Pourquoi tant de hargne sur ses phalanges ? Pourquoi l'avoir enlevée ? Qui ? Comment ? Les flics québecois vont pouvoir "sacrer" à coups de "câlisse de crisse" afin de résoudre l'affaire, aidé par un Daniel Magne remonté à balles de guerre et par sa copine qui vient de le rejoindre.

 

Rien à dire, le récit bouge et on n'a pas le temps de bayer (et non "bâiller") aux corneilles car il y a du rythme, des retournements et l'alternance de chapitres nous permettant de découvrir les différents protagonistes de l'histoire.

 

On peut donc passer d'un chapitre plus "doux" à un plus trash avec le tueur, un membre d'un gang... L'avantage étant que si le lecteur avait trouvé la réaction des indiens Mohawk un peu violente à la vue des flics à l'entrée de leur territoire, il comprendra un peu plus loin pourquoi ces gens haïssent l'homme Blanc !

 

— Les Européens sont alors arrivés sur notre terre. Ils se sont déversés par milliers sur les rives du fleuve, chaque jour plus nombreux, chaque jour plus affamés de possessions. Ils sont venus avec leurs vices et leurs armes, avec leur cupidité et leurs mensonges, et ils ont mis la guerre dans le cœur des miens. Là où ils ne se battaient pas, ils ont donné des couvertures infestés de maladies à des femmes et à des enfants pour tuer silencieusement ce peuple qui était là depuis la nuit des temps, ce peuple qui les gênait, ce peuple qui n'était pas immunisé contre leurs microbes venus d'au-delà de l'océan.

 

Si j'ai parfois trouvé les personnages de Daniel Magne et de sa copine Lisa un peu lisse ou "too much" à certains moments, je me suis tout de même attachée à eux. Malgré tout, je trouve que les autres personnages étaient mieux construits que les deux principaux.

 

Le Méchant est particulièrement sadique, un vrai fils de pitoune.

 

Le langage québecois est présent, mais pas de quoi vous importuner durant votre lecture. Une fine dose pour vous dépayser et vous vous imaginez déjà là-bas, certains étant même explicité en note de bas de page. Amusant, bon nombre de noms de famille sont en "La" : Lafleur, Lacouture, Lachance (mais pas de "Latronche En Biais"), ajoutant de l'exotisme à la lecture...

 

Mélangeant le roman policier "classique" avec la triste réalité des bandes urbaines, des gangs, des yakusa, le tout sur fond de réserve indienne, véritable zone de non-droit possédant ses propres lois, sa propre police ethnique, ses coutumes sans compter une sacré dose d'omerta, ce roman est un récit détonnant qui se lit très vite et facilement.

 

Plus qu'un simple roman policier : un roman mettant en avant-plan les erreurs des Blancs et des conséquences qui en découlent encore maintenant, sans oublier la cupidité de certains, prêt à tous les trafics pour obtenir plus d'argent.

Ça fait froid dans le dos...

 

Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2014-2015), Lire "À Tous Prix" chez Asphodèle (Prix des lecteurs, sélection 2014), au Challenge "Nordique" chez Mes chroniques Littéraires et le "Challenge Ma PAL fond au soleil - 2ème édition" chez Métaphore.

 

 

 

 

Titre : L'évangile des ténèbres


Auteur : Jean-Luc Bizien
Édition : Toucan (2011)

Résumé :

Seth Ballahan, rédacteur en chef d'un quotidien américain, apprend que Michaël Wong, l'un de ses collaborateurs, est piégé en Corée du Nord.

Face à l'absence de réaction de se hiérarchie, Ballahan voit rouge. Contre vents et marées, il décide de secourir le jeune Wong.

Dans Pyongyang, la capitale fantôme où les hommes ne sont que ces ombres, il cherche de l'aide auprès de Suzan, ravissante correspondante d'une O.N.G. canadienne.

C'est alors que le Mal absolu surgit : un tueur monstrueux laisse dans son sillage une longue suite de cadavres atrocement mutilés. Paik Dong-Soo, brillant militaire nord-coréen, se lance sur ses traces. Ils se retrouveront tous, à l'issue d'un parcours halluciné, en un lieu oublié.

Celui qu'annonce l’Évangile des ténèbres...

 

Critique : 

Me voici de retour, saine et sauve, de ma petite virée dans le pays du Cher Leader, autrement dit Kim Jong-Il et de son rejeton, Kim Jong-un (qui n'était pas encore sur le trône au moment de l'action du roman).

 

Deux enquêtes : d'un côté, celle de Seth Ballahan, rédacteur en chef américain parti à la recherche de Michaël Wong, disparu en Corée du Nord et de l'autre, celle de Paik Dong-Soo, officier coréen (du Nord) qui recherche un tueur.

 

Ce que j'ai aimé ? La partie se déroulant en Corée du Nord (et j'en ai eu pour mon argent). Là, rien à dire, j'en ai appris plus que si j'avais acheté un Guide du Routard. La misère des gens est grande, la famine y a fait des ravages, les habitants sont endoctrinés et tenu serré en laisse. Une horreur de vie...

 

Les premiers moments passés avec le chasseur, quand il traque et éviscère ses proies. Un homme sans pitié, sans empathie, un psychopathe, un tueur froid et implacable. Mais de là à lui donner le titre de "Mal absolu" dans le 4ème, il y avait un pas à ne pas franchir !

 

J'ai aimé aussi tous les passages avec le jeune Michaël Wong et celui qu'il nomma le monstre. On ne sait pas qui il est et le mystère était total.

 

Là où le bât à blessé sérieusement ?? Le personnage de Seth Ballahan m'est sorti par les trous de nez ! Lui, c'est LA caricature de l'américain, imbu de lui-même, soupe au lait, égocentrique, macho, con, tête brûlée, rempli de préjugés et persuadé de sa toute puissance. Il était en Corée du Nord et il croyait qu'il ferait bien tout seul, ce gros imbécile prétentieux !

 

À lui tout seul il a failli faire tout capoter au moins 36 fois, regardait tout le monde de haut et l'entendre parler ou penser me donnait envie de lui éclater la cervelle qu'il n'avait pas.

 

Purée, c'est sur un coup de tête (et de sang) qu'il a décidé de partir récupérer le jeune Wong en Corée. Bref, si l'auteur a voulu qu'on le déteste, c'est réussi.

 

L'enquête de Paik Dong-Soo était haletante, le personnage agréable à souhait, tenace, prêt à tout pour faire éclater la vérité, alors que bon, dans son pays, c'est assez risqué !

 

Par contre, la fin était, pour moi, totalement bâclée ! Comme si l'auteur, dans les dernières lignes, s'était dit "Mon dieu, je ne leur ai pas donné l'explication"... Allez hop, viens-y que j'te ponde maximum 10 lignes pour résumer l'affaire, sans même que l'on sache QUI était le tueur. Cool... *ironie*

 

Autre soucis, le style de l'écriture qui avait tendance, à certains moments, à diminuer en qualité. Le petit ressort de la voix dans la tête revient trop souvent et des mots comme "Monstre ou démon" sont trop utilisés, ils perdent de leur force à la fin.

 

Et Seth, bordel de dieu, qui continuait toujours sur le même registre !!

 

Au fait, j'ai pas croisé d'évangile des ténèbres, moi, dans le récit ? J'aurais sauté une page ? Une ligne où on en parle ??

 

Bon, ceci ne m'empêchera pas de continuer à lire la trilogie pour voir ce que les autres me réservent : même soupe ou avec une pointe de crème pour relever le goût ??

 

Challenge "Thrillers et polars" de Sharon (2015-2016).

 


 

Titre : Jeux de vilains

 

Auteur : Jonathan Kellerman

Édition : Points (2012)

 

Résumé :

Un appel anonyme conduit la police jusqu’au corps mutilé de Selena, une jeune professeur de piano.

 

Très vite, dans ce marais préservé, sous les échangeurs de Los Angeles, trois autres cadavres de femmes sont découverts. Point commun : leur main gauche a été tranchée.

 

Alex Delaware et Milos Sturgis se penchent alors sur le passé surprenant de Selena, qui jouait du piano lors de parties fines.


Critique :

De Kellerman, je n'avais lu que "Qu'elle repose en paix" et donc, je n'avais plus aucun souvenir sur le duo que forme le psy Alex Delaware et le flic Milo Sturgis.

 

Apparemment, il s'agit ici de leur 22ème affaire criminelle commune. 

 

Le roman commence comme dans une série américaine, vous savez, celles qui commencent avec des personnages autres que les protagonistes habituels. C'est seulement ensuite que l'on verra débarquer les experts de tous poils.

 

Et bien, dans le roman, l'auteur fait commencer le lecteur avec deux chapitres qui semblent sans rapport l'un avec l'autre :

Suite à une tricherie à l'école qui pourrait lui couper la route des unifs,  un fifils-à-papa s'est fait punir par des heures de travail d'intérêt général. (Quand papa avocat pas content, lui toujours faire ainsi)...

 

Alors qu'il s'emmerde comme un rat mort, assurant (si on peut dire) la permanence téléphonique d'une association de défense du marais local, notre petit prétentieux glandeur reçoit un étrange appel téléphonique qui lui signale, d'une voix déguisée, qu'il y a un cadavre qui se trouve dans le marais.

Chapitre suivant, un homme au chômage se rend à une vente publique d'un box de location et remporte l'enchère.

 

Faisant l'acquisition d'un carton, notre homme qui comptait arrondir ses fins de mois se retrouve avec un seul objet de valeur digne de se retrouver sur E-Bay : une boîte à bijou en bois précieux...

 

Oups, cette boîboîte contient des petits os représentant l'équivalent de 5 mains humaines.

Prometteur, comme début…

 

Au final, ces amuses-gueule se révèleront plus anecdotiques qu'autre chose car, même s'ils concernent la future enquête, ils sont mis trop en avant par rapport à ce qu'ils valent vraiment.

 

Cela fait partie du jeu du livre, dirons-nous, qui fait que les choses qui paraissent importantes sont en fait négligeables et ce qui paraît banal est en fait important.

 

Ensuite, nous entrons dans le vif du sujet et dans la moiteur du marais aux zoziaux qui se trouve sous une autoroute de Los Angeles. Ce petit coin de verdure est jalousement protégé par un espèce d'écolo agressif  qui mord, tel un roquet à qui on piquerait la baballe.


La police, en fouinant à l'aide d'un chien policier, va y découvrir plusieurs autres corps qui semblent être l'oeuvre d'un céréale killer. Pardon, d'un sérial killer.

 

Tous ces cadavres présentent la particularité d'être... mort ? Oui, ça je sais.

 

Non, leur particularité est d'avoir la main droite coupée ! Là, j'entends les petits rouages de votre cerveau se mettre en route et additionner les indices. Oui, c'est bien !


Le début prometteur me fit perdre pied lorsque le récit passa à la première personne du singulier, me stupéfiant car je ne savais pas qui parlait. Bon sang, mais c'est bien sûr !

 

Le flic, Milo Sturgis se fait aider dans cette enquête par son ami le psy, Alex Delaware - le narrateur ! -  sans compter un jeune inspecteur, Moses Reed. Un problème était résolu.

 

Alors, s'enfilant des litres de café et des tonnes de donnuts bien gras, nos trois hommes vont se lancer sur l'enquête, découvrant des choses pas très nette sur la pianiste qui jouait du piano dans des parties fines et nos flicards trouveront vite un suspect.

 

C'est un de mes reproches au livre : le suspect est tellement suspect qu'il en perd toute crédibilité.

 

Par contre, j'ai aimé les découvertes des petits secrets de nos deux écolos de service. C'est jouissif ! Un peu comme si vous surpreniez un végétarien en train de s'empiffrer d'une bonne côte à l'os. Et des petits secrets, ils en ont !

 

Les petites réparties et les bons mots qui parsèment ce livre m'ont fait sourire. Agréable.

 

Les personnages sont agréables à suivre, nous nous immisçons dans leur quotidien, partageons leurs problèmes familiaux, et le docteur Delaware n'est pas un mauvais conteur.

 

Delaware est le pivot de toute l'équipe car c'est lui qui remonte la piste. Peut-être un peu trop facilement. Mais nous savons aussi que quand il y a crime, il ne faut jamais chercher le coupable bien loin.

 

En ce qui concerne mes autres reproches du livre: le fait que les familles ressemblent un peu trop à Dallaaaas avec tous les remariages, divorces, enfants adoptés, ou fabrication maison... Là, sans un plan, vous risquez de vous y perdre.

 

Les familles recomposées sont une plaie dans les romans.

 

Et le fait qu'ils nous livrent un peu trop vite le nom du coupable... C'est pas dans les cinquante dernières lignes, mais les cinquante dernières pages. 

 

L'explication finale ne me satisfait pas en totalité. Le plan était machiavélique, mais il manque un petit quelque chose pour le rendre plus "vrai".

 

Sinon, un bon moment de lecture. Ce n'est pas le thriller ou le polar du siècle, même pas de l'année, mais pour ce titre là, j'attends encore le roman policier qui me foutra un grand coup de pied au cul.

 

Critique publiée sur Babelio le 01 septembre 2012 et dans le cadre du challenge "Thrillers et polars" organisé par Liliba.

 


 

Titre : Les Neuf Dragons

 

Auteur : Michael Connelly

Édition : Points (2012) - Seuil (2001)

 

Résumé :

Harry Bosh est dépêché sur les lieux d’un meurtre, quelque part au Sud de Los Angeles : dans son petit magasin de spiritueux Fortune Liquors, le vieux Monsieur Li a été abattu de trois balles dans la poitrine.


Secondé par l’Unité des Crimes Asiatiques en la personne de l’inspecteur Chu, Bosch identifie rapidement un suspect, membre de la mafia locale chinoise.

 

Cette triade, appelée "Le Couteau de la Bravoure", apprécie peu l’intrusion de la police dans ses affaires : les messages de menace se succèdent, jusqu’à la terrible vidéo envoyée sur son portable : sa fille de treize ans, qui vit à Hong-Kong avec sa mère, a été kidnappée...

 

Déchiré entre sa volonté de confondre les coupables et la nécessité de sauver sa fille à tout prix, Bosch est pris dans un engrenage terrifiant, dont les conséquences transformeront sa vie à jamais.

 

Critique :

Sachant que quelqu'un sur ce site attend ma critique avec l'impatience du loup guettant le passage du petit chaperon rouge portant son panier de galettes pur beurre et son petit pot de crème garantit sans OGM, c'est avec les yeux rivés dans mon dos que je la rédige.

 

Pourtant, je signale d'entrée de jeu que je lui colle trois étoiles (non, pas me frapper !) car le roman de Connelly m'a fait passer un bon moment de lecture, même s'il a quelques défauts.

 

En ayant lu, dans les critique, des vertes et des pas mûres, ayant pouffé de rire devant ce jeu de mot magistral de lehane-fan : "Après un Poète ahurissant, un Pouet retentissant !", j'ouvris ce livre avec une sorte d'appréhension, tel un contrôleur fiscal ouvrant une boîte en carton, expédiée anonymement et qui fait "tic-tac".

 

Surtout que j'eus à subir quelques pressions lors de ma lecture, et quand je dis "pression", je ne parle pas de pichet de bière !

 

Entrons dans le vif du sujet : le récit commence donc avec le vendeur de liqueur que j'avais vu dans "L'envol des anges" que je venais de reposer.

 

Pas de bol, il ne me vendra pas du whisky frelaté puisqu'il vient de se prendre trois bastos dans le thorax.

 

Non, pas de doute, c'est un meurtre et pas un suicide. Le visage n'ayant pas été touché, il s'agit d'une exécution, pas d'une vengeance.

 

Une ch'tite enquête banale, quoi ? On pourrait le croire...

 

Si ce n'était que le mort, quand il ne l'était pas tout à fait, a ingéré une douille, sauvegardant ainsi une preuve (vous y penseriez, vous ? Moi non, je n'écrirais même pas son nom au mur). Sans parler du fait  que la victime se faisait racketter par les triades, payant même pour le magasin de son fils.

 

Enfin, ce qui, pour nous, est considéré comme du "racket", pour les Chinois, c'est comme payer ses impôts... J'vous dis pas la tronche des contrôleurs des impôts ! Vaut mieux pas déclarer des notes de frais bidon.

 

Ok, les mecs, c'est votre droit de considérer ce racket comme une aumône faite aux Triades. Autres lieux, autres moeurs.

 

Le livre nous éclairera aussi quelque peu sur les moeurs, étranges à nos yeux, de ce grand pays démocratique qu'est la Chine (tousse, tousse).

 

Pour les conditions de la femme, on repassera ! Les filles étant appréciées dans une famille pour leur côté "fais la vaisselle, Cendrillon, n'oublie pas l'aspirateur, Cendrillon"... Bref, de la main-d'oeuvre plus que bon marché. Nous en avons un brillant exemple avec la fille du mort.

 

Mais je m'égare...

 

Voilà donc notre Harry (Bosch, pas le prince homonyme qui se promène cul nu !) qui enquête et renifle les pistes avec la ferveur d'un chien de race Saint-Hubert sur la piste d'un bifteck saignant. C'est Bosch qui découvre le racket, heu, pardon, le "paiement au Trésor chinois" et il démarre au quart de tour sur la piste toute fraiche.

 

Là, je me suis posée quelques questions, dont une : pourquoi tuer la poule aux oeufs d'or ?? Un mec qui raque toutes les semaines, ça se chouchoute, non ? Vous le flingueriez, vous ? Moi, non. Mais bon, qui suis-je, moi, lectrice, pour juger une enquête ? Le collecteur local avait peut-être une toute autre raison de refroidir son généreux donateur.

 

Alors que Harry se débat, non pas avec une femme (comme le prince du même nom), mais avec son enquête, j'ouvre grand mes yeux en le découvrant papa !

 

Oui, bon, ça va, j'ai passé bon nombre de romans et dans le dernier lu, sa femme se faisait la malle ("L'envol des anges", mais ça concerne pas le départ sa femme le titre du roman).

 

Ici, treize ans se sont passés et il nous la joue "papa cool" et sa gamine ne rêve que de venir vivre à L.A.

 

Bref, Harry est dans son enquête, se méfiant de tout le monde, surtout du flic traducteur, pestant sur son collègue qui file à la pointeuse avant l'heure...

 

Notre inspecteur tend son filet et voilà ti pas que l'on kidnappe sa fille, peu de temps après que "mister collecteur", le suspect appartenant à une triade, fusse arrêté à l'aéroport.

 

Saloperie de triades qui veulent faire capoter l'enquête ! Et Harry voir rouge, plus rouge que le drapeau des communistes.

 

Attention aux spoiler que je pourrais laisser passer !

 

Petite question : heu, on trucide un bête marchand de liqueurs, on arrête un bête membre des triades et bardaf, sa fille cachée à Hong-Kong se fait enlever ?

 

Comment la triade a-t-elle eu connaissance de son existence ? Dû au fait que papa avait envoyé les tatoo du mort et que cela cachait un secret caché ? Huum, louche.

 

Là, j'ai  suivi la piste des triades uniquement parce que je collais aux basques de Harry, mais j'avoue que je n'y croyais pas trop.

 

Que l'auteur m'entraîne sur une fausse piste, je veux bien, je suis pour, mais que Bosch coure devant moi, la truffe au vent, je reste dubitative.

 

Les émotions nous font réagir bêtement, certes. Sherlock Holmes le lui aurait même dit que les émotions étaient mauvaises, faussant tout le raisonnement.

 

Je m'excuse pour ces petits apartés, mais il fallait que j'en parle sinon ma critique n'aurait pas été correcte. Cela fait partie des quelques petits défauts du livre.

 

Si jusque là l'histoire se déroulait à un bon train de sénateur, sans être trop rapide, mais plaisant, il va s'accélérer quand Harry rencontrera, non pas Sally, mais Hong-Kong (qui n'est pas un grand singe).

 

Ah là, il met le paquet, le Harry ! (et je ne parle toujours pas du prince homonyme qui a mis le paquet, lui aussi). Waw, ça pulse à mort le rythme du récit.

 

Sacré Jack Bauer, va ! Aidé de son ex-femme et du nouveau Jules de sa femme, ils vont tout faire pour la retrouver, aidé juste par les photos tirées de la vidéo de sa fille, quand la caméra a basculé, révélant des choses qui lui feront trouver l'endroit.

 

Semant des cadavres dans son sillage, dépeuplant un peu la Chine, Harry va commettre une erreur fort grave : négligeant les conseils du Julos de sa femme, il oubliera les règles en vigueur qui  font qu'il vaut mieux éviter d'étaler son fric devant certains...

 

Et, comme le disait un humoriste de chez nous "Bardaf, c'est l'embardée !". Une erreur que Harry paiera cash, mais c'est une autre personne qui douillera. Là, mon petit Harry, je ne te reconnais pas.

 

Poursuivant sa route, ne reculant devant rien, notre pétillant quinquagénaire, dopé à l'E.P.O, va mettre les gaz pour retrouver sa fille vivante. Jack Bauer, je vous le disais.

 

Les cadavres se ramassent toujours à la pelle, la course est haletante, les balles sifflent à vos oreilles et, là où la Poste met péniblement 48 heures pour vous livrer une lettre "Prior" (au plus tôt), Harry ne mettra que 39 heures pour récupérer sa mouflette. 

 

A peine de retour à L.A, le voilà qu'il repart sur l'enquête.

 

Quelques révélations plus loin (je m'y attendais, ayant compris qu'il ne fallait pas chercher trop loin), Harry boucle son enquête.

 

Là où je croyais en avoir fini, la claque sur mon nez est arrivée et je me la suis prise sans m'y attendre.

 

Certes, j'avais bien flairé une entourloupe, mais pas celle-là ! Franchement, il n'y a plus de jeunesse, ma bonne dame !

 

En résumé, malgré ses défauts et le billet un peu ironique que je viens de rédiger, je n'ai pas de regret à avoir de ma lecture.

 

"Neuf dragons" n'est pas le roman du siècle (normal, il n'est pas terminé), ce n'est pas non plus le roman policier de l'année, mais c'était le roman du jour et il m'a bien diverti.

 

J'avais une longueur d'avance sur Harry dans l'enquête, ce qui n'est pas négligeable, j'ai passé un bon moment et j'ai eu mon étonnement final, ma claque sur le bout du nez.

 

What else ? "Le poète" était un roman hors norme, un festin, un repas gastronomique et il est toujours difficile pour un auteur de refaire pareil. Je ferai avec le plat du jour...

 

Critique publiée sur Babelio le 30 août 2012 et dans le cadre du challenge "Thrillers et polars" organisé par Liliba.

 

 

 

Titre : Lignes de sang
 
Auteur : Gilles Caillot
Édition : du Toucan (2012)

Résumé :

Richard Granjon, écrivain à la dérive, voit dans son prochain roman l’ultime chance de relancer sa carrière. Isolé dans une maison de campagne, il veut que son texte soit noir, angoissant, sanglant, aux antipodes de ses précédents livres, plutôt édulcorés.

 

Mais la tranquillité de sa retraite va être soudainement ébranlée. Via d’obscurs réseaux du web, il est manipulé et poussé à bout par un mystérieux tueur dénué de toute humanité. Sa période d’écriture se transforme petit à petit en véritable cauchemar.

 

De leur côté, les lieutenants Depierre et Amarante de la Criminelle de Lyon, traquent depuis longtemps un homme qui sème sur sa route des cadavres de jeunes femmes, horriblement mutilés. L’enlèvement de Camille, leur coéquipière, les précipitent en enfer.

 

A la frontière du virtuel, commence alors leur enquête la plus terrifiante…

 

Critique : 

La préface d'Aurélien Molas nous signalait que si le thriller n'a jamais acquis ses lettres de noblesse comparé à la littérature noire, certains thrillers possèdent des formes et du fond tout en étant efficaces et sont assez sombres pour nous prouver que certains auteurs peuvent exceller dans le thriller noir. Il ne me restait plus qu'à découvrir tout cela.

 

On m'avait prévenu que ce livre était glauque, malsain à souhait, avec des scènes parfois insoutenables et il a fait honneur à sa sulfureuse réputation. Un qualificatif pour ce thriller pourrait être "dérageant & glaçant". Deux qualificatif pour le prix d'un, oui (offert par la maison).

 

En effet, ce thriller respecte les codes habituels : des chapitres courts qui pulsent et qui sont alternés pour faire monter le suspense et la frustration, des cliffhangers en-veux-tu-en-voilà, une intrigue bien menée (bien que l'on comprenne à un moment donné QUI est le coupable) sur un scénario original, de l'hémoglobine et quelques scènes de violences que Jack The Ripper aurait aimé...

 

Bref, l'auteur connait les codes du thriller et joue avec. Au passage, il joue aussi avec nos nerfs en stoppant ses chapitres sur du suspense et en nous reportant la suite quelques chapitres plus tard. Sadique.

 

Niveau des personnages, on en a assez bien mais on s'y retrouve facilement dans tout ce petit monde. Par contre, le flic doit-il toujours être torturé, alcoolo, dépressif, sans vie sociale ou de famille ? Là, c'est un peu le cliché habituel ces derniers temps.

 

Certains policiers manquent aussi un peu de profondeur, on ne s'attache pas vraiment à eux, hormis Camille. À certains moments, je les ai même trouvé un peu lourd et patauds dans leur enquête et si un certain Jack n'avait pas été aussi sympa, ils pataugeraient encore dans la gadoue.

 

Par contre, pour le Méchant, il est bon, intelligent, sadique, pervers, manipulateur et aussi grand stratège qu'un Napoléon. Et je dois absolument me renseigner afin de vérifier qu'il est bien possible de retrouver les véritables adresses IP des utilisateurs ainsi que leurs adresses (on n'est jamais trop prudente)... Brrrr !

 

Ce qui m'a plu, dans cette intrigue, c'est la tension que l'auteur fait monter assez vite et qu'il entretient tout au long de la lecture, ainsi que l'incursion de l'enquête dans l'univers virtuel : Second Life, un métavers (univers virtuel), existe bel et bien.

 

La violence est présente et je déconseille ce livre aux lectrices sensibles et aux amateurs de "Oui Oui & Tchoupi en vacances chez les Bisounours". Parce que dans ce livre, ça tue et ça ne tue pas "propre", si vous voyez ce que je veux dire. Ça joue aussi avec les victimes et ce n'est pas beau à voir.

 

Moi, les scènes plus "gore" ne m'ont pas dérangée, j'ai fait quelques "beurk, c'est dégueulasse" mais ça ne m'a pas empêché de manger ou de bien dormir.

 

Bémol  : les dialogues et la ponctuation. Les dialogues sont parfois trop nombreux au détriment de la profondeur des personnages, de leur psychologie et certains sont même en déséquilibre avec le reste, suite à l'utilisation d'un langage peu étoffé.

 

Pour la ponctuation, des fins de dialogue avec des "!!" ou des "!?" à profusion qui ont tendance à alourdir le récit... Si c'est passable dans des commentaires sur le Net, j'ai beaucoup de mal à les voir dans un livre de qualité.

 

Bon, ces quelques défauts ne m'ont pas empêché de passer un bon moment de lecture et de faire tourner mon adrénaline plein gaz, mais je me devais de le souligner.

 

Un thriller noir qui respecte les codes tout en les chamboulant un peu, qui a de la forme et du fond, même si la forme aurait pu être encore plus approfondie.

 

En tout cas, la fin vaut son pesant de cacahuètes. Quel sadisme. J'en redemande, moi, du sadisme pareil.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014) et et Lire "À Tous Prix" chez Asphodèle (2013 : Lauréat du prix Intramuros pour le roman "Lignes de sang").

 

 

 

Titre : Djebel
 
Auteur : Gilles Vincent
Édition : Jigal (2013)

Résumé :

Pendant des décennies, ils ont enfoui leurs lourds secrets…

Mars 1960 en Kabylie, le jeune appelé Antoine Berthier achève à l’aube sa dernière garde avant d’être libéré et pouvoir enfin retrouver ses parents et sa sœur jumelle qui l’attendent sur le continent.

Quelques jours plus tard, sans aucune explication, il se donne la mort sur le bateau du retour.

En septembre 2001, on découvre à Marseille, les corps sans vie de plusieurs de ses anciens compagnons d’armes.

Très vite, Aïcha Sadia, jeune femme d’origine kabyle, aujourd’hui commissaire, et Sébastien Touraine, ex-flic à la dérive, désormais détective, vont remonter les traces de l’Histoire…

Entre les errances d’alors et les rancœurs d’aujourd’hui, ils vont découvrir que des deux côtés de la Méditerranée les mémoires saignent encore…

Critique : 

On le sait, il n'y a pas de guerre propre... L'Algérie, je ne connais que des bribes, honte à moi. Tout ce que je savais, c'est que ça avait été une belle saloperie, comme toutes les guerres.

 

Ce roman est assez atypique et je dois dire que j'ai eu un peu de mal à rédiger ma chronique parce que j'oscille entre le "charmée" et le "déçue".

 

Mes déceptions vont au style de l'auteur qui, d'un côté peut me réjouir et puis me faire passer au grincement de dents à cause d'erreurs dues sans doute à son désir d'en faire trop ou à des erreurs de "jeunesse".

 

Autant les personnages peuvent être "grands" et "profonds", autant ils peuvent m'exaspérer par leur côté "je suis grand beau et fort". Sans compter que le détective Sébastien Touraine, profondément blessé par sa précédent histoire d'amour, ait déjà envie d'embrasser la commissaire Aïcha Sadia...

 

Bon, je passerai sur le côté "coup de foudre" décrit de manière un peu malhabile et les autres erreurs parce que, dans le fond, l'auteur a su me surprendre et m'émouvoir.

 

Le fait de commencer le récit par un épisode de la guerre d'Algérie est une bonne idée, tout de suite on plonge dans l'horreur et on frémit à l'idée qu'un jeune homme soit déçu de "ne pas s'en être fait un"... L'être humain peut être aussi crétin qu'il est intelligent, on le sait.

 

Souvent, j'ai pensé que tout était plié et que l'auteur nous faisait comme dans un bon vieux Columbo en nous montrant tout. Et bien non, il a su jouer avec mes pieds, bien que j'aie deviné une chose importante, et ce, bien avant les policiers.

 

Pas de temps mort, un roman court qui se lit rapidement, mélangeant l'Histoire et le présent, le tout mené par deux policiers expérimentés : un ancien commissaire et une toute fraiche. Le tout sur fond de rancœurs vieilles de 40 ans (nous sommes en 2001).


Une lecture en deux teinte... Charmée d'un côté et embêtée de l'autre par quelques erreurs qui auraient pu être évitées à mon sens.


Malgré tout, je ne regrette pas ma lecture et je compte bien découvrir les autres ouvrages de cet auteur qui a du potentiel. À lui de faire attention à certaines choses.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2014-2015).

 

 

 

Titre : Tabou
 
Auteur : Casey Hill
Edition : Belgique Loisirs (2012)


Résumé :

Reilly Steel, experte de la police scientifique, a quitté la Californie pour un poste à Dublin. Elle espère fuir un sombre passé familial, mais se retrouve rapidement mêlée à une série de crimes atroces, dont chaque mise en scène provoque l’effroi.

 

Et dans le jeu du chat et de la souris que mène le tueur, il devient bientôt évident que celui-ci en a particulièrement après Reilly...

 

Critique :

Non mais allo quoi ? C'est quoi ce bouquin ? Des auteurs de la maison Harlequin se seraient-ils mis en tête de nous faire une farce monumentale et d'écrire un thriller ?


Le tout sans nous prévenir par le sigle "Mira" adapté à cette collection, les petits salopiauds ?

 

Ou alors, les auteurs, en vacances, auraient confié la rédaction des 100 premières pages à leur p'tit nièce de 12 ans ??

 

Pourtant, à la première analyse, ce roman de Casey Hill (deux auteurs, mari et femme), publié en avant-première chez Belgique Loisirs avait tout pour plaire : une cover ou se mêlaient une lame de rasoir sur une tache de sang, le tout imprimé en relief sur un fond beige (style "palissade") qui avait fait saliver ma rétine et ma pupille.

 

Bref, ces petits détails et le fait que la romancière était décrite comme "confirmée" et classée régulièrement numéro 1 sur les listes des best-sellers en Irlande (donc, sous-entendu une bonne auteur) donnait envie de découvrir le 4ème de couverture.

 

Lui aussi me plaisait bien.  Ok, j'emporte ! Emballé c'est pesé.

 

Le début du roman s'attache à nous présenter l'héroïne, Reilly Steel, une américaine experte dans le domaine médico-légal. Elle a fait ses classes au FBI et s'est expatriée depuis peu dans le pays d'origine de ses ancêtres, la verte Erin (l'Irlande, pour si jamais Nabilla nous lisait, ce dont je doute).

 

Un meurtre sordide (ce ne sera pas le seul) deux corps nus, de la cervelle répandue style "je retapisse les murs avec ma matière grise" le tout sur fond d'expertise médico-légale. A priori, pour qui me connait un peu, ce genre de soupe aurait dû me ravir.

 

Mouais... Là où j'ai commencé à avoir l'impression de me trouver dans un livre style "Harlequinade Roucoulade", c'est quand l'auteur a insisté plus que lourdement sur le fait que l'héroïne, elle était terriblement bêêêêêllle ! Blonde aux yeux bleus et suuupppeeeer intelligente ! L'auteur ne se prive pas de nous le répèter plusieurs fois, noir sur blanc.

 

Super compétente aussi (en un ou deux mots, au choix) car son taux de réussite d'affaire criminelle est comme le taux de cholestérol d'un habitué du MacDo : plus de 80% !

 

Reilly est aussi une gentille donneuse de leçon : "Tu regardes trop les séries télés" et d'expliquer au bleu de service, "comme si elle s'adressait à un gamin de 5 ans" (oui, c'est écrit !) que "Non, non, on ne ramasse pas une arme par le canon avec un crayon, on pourrait déplacer les dépôts de poudre dans le canon ! Tu le prends avec des gants et par la crosse, mon gars".

 

Diable, Horatio Caine, Gil Grissom et Mac Taylor, les grands Experts de la télé ne nous l'avaient jamais dit !

 

Bon... Passons, me dis-je. Jusqu'à ce que je tombe sur des passages dignes des Harlequins : déjà le style d'écriture était d'une platitude abrutissante, gnangnan et neuneu sur la première centaine de pages ! Sérieux, j'ai lu des annuaires téléphoniques mieux écrit que ça !

 

De plus, les pensées que le narrateur accorde à Reilly sont dignes des pensées d'une série de chez AB Production ou d'une héroïne Harlequin, le champion de la banalité à bas prix !

 

Extrait (et j'ai pris la plus relevée...) : "Par le passé, son instinct l'avait beaucoup aidée et elle ne comptait pas l'ignorer pour la simple raison qu'un rouquin de policier irlandais trouvait ses méthodes stupides et inutiles. Pourquoi se soucier de lui ? Elle n'en faisait qu'une bouchée d'un gars comme lui, mais elle n'allait pas se rabaisser à cela".

 

Oh, notre héroïne est cannibale à tendance anthropophage ! Elle bouffe ses collègues au petit déj... Une Troll sommeille dans ce joli petit corps.

 

Au rayon des "qualités", mademoiselle a aussi un odorat suuupppeeer développé et l'auteur nous le ressort toutes les dix pages. Odorat développé à tel point que si vous avez mangé de l'ail la veille, elle le sent. Plus terrible que le chien de race Saint-Hubert ! (belge).

 

Pire, sur une scène de crime dont le cadavre date de plusieurs jours, elle ne couvre pas son nez, non, elle hume et elle filtre les différentes odeurs mieux que les filtres des centrales nucléaires.

 

Et que sent-elle sur cette scène de crime, ami lecteur ? Accroche-toi à ton transat parce que ça va dépoter grave... Elle sent le parfum de la mort !

 

T'en est tombé de ta chaise, hein ? Attends, mieux encore, elle va nous filtrer une autre odeur qui va déchirer ta race : la chair faisandée ! Elle doit être la seule à la sentir, à mon avis...

 

Oh, au rayon des défauts, elle ronge ses ongles (pas bien !), a perdu sa soeur dans des circonstances que l'on devine tragique (on en apprend plus au fur et à mesure de cette lecture torture) et papa est devenu alcoolo. Elle est aussi accro à son boulot... C'est un défaut, non ?

 

Bon, à un moment donné, les auteurs ont relevé leur p'tite nièce du dur labeur de l'écriture gnangnan et heureusement pour moi, le reste du roman était "passable". Pas transcendantal, mais comparé aux débuts laborieux, on a relevé d'un p'tit cran le niveau. Et comme je râlais d'avoir dépensé de l'argent pour ce livre, j'ai continué à lire.

 

Dommage qu'il souffre de ces défauts d'écriture indignes d'une  romancière "sois-disant" confirmée parce que le pitch était excellent et les crimes se référant à papa Freud étaient bien trouvés.

 

Au rayon des bonnes nouvelles, j'ai été étonnée de l'identité du coupable, mais j'ai trouvé que les raisons du meurtre "originel" étaient un peu légères ou trop poussées parce que pas assez développées... 

 

Quant au duel final Reilly-Coupable, même le pire des scénaristes du plus mauvais western spaghetti en aurait fait un peu plus, plus long, ajouté plus de tension, plus de sueur dans les yeux, plus de tremblements dans les mains qui tenaient les colts,...

 

Happy end à la Bisounours... non, à la Harlequin ! Et les flics qui n'aimaient pas Reilly au début en sont devenu tout fiers ensuite. Bref, tout le monde l'aime, cette fille, sauf moi.

 

Par contre, on reste avec certaines questions sans réponses...

 

Non, mais allo quoi ? On a abattu des arbres pour imprimer ce truc ? Mais que foutaient les Écolos ce jour-là ? Et l'éditeur qui l'a éditée, il avait fumé la moquette ou était-il un fan du style d'écriture d'une platitude absolument abyssale de la collection Harlequin ?

 

On ne le saura jamais...

 

Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014).


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