4.20 Adler-Olsen : Département V

 

 

 

 

 

Titre : Miséricorde
 
Auteur : Jussi Adler Olsen
Édition : Belgique loisirs (2012) / Albin Michel

Résumé :

Pourquoi Merete Lyyngaard croupit-elle dans une cage depuis des années ? Pour quelle raison ses bourreaux s'acharnent-ils sur la jeune femme ?

Cinq ans auparavant, la soudaine disparition de celle qui incarnait l'avenir politique du Danemark avait fait couler beaucoup d'encres. Mais, faute d'indices, la police avait classé l'affaire.

Jusqu'à l'intervention des improbables Carl Mørck et Hafez el Assad du Département V, un flic sur la touche et son assistant d'origine syrienne.

Pour eux, pas de cold case ...

Petit plus : Couronné par les prix scandinaves les plus prestigieux, de La Clé de Verre aux Golden Laurels des libraires, le thriller de Jussi Adler-Olsen, première enquête de l'inspecteur Mørck, est un véritable phénomène d'édition mondial.

 

Mais qui est Mørck ? Carl Mørck est inspecteur à la criminelle. Il a survécu à une fusillade qui a tué l'un de ses collègues et grièvement blessé son ami Hardy qui restera sans doute handicapé à vie.

 

Autant dire qu'il ne va pas très bien, d'autant que du côté de sa vie privée, ce n'est pas non plus le beau fixe. Sa femme l'a quitté en lui laissant son beau-fils qui ne fiche pas grand-chose à l'école.

 

Pour se débarrasser de lui au travail, on le nomme à la tête du département V, chargé de se pencher sur des affaires non élucidées.

 

On lui adjoint un syrien, Assad, qui contrairement à Carl prend ce travail très à coeur et va très vite dépasser ses fonctions qui consistent surtout à faire le café et à jouer au chauffeur.

 

Carl préférerait rester dans ce placard dans lequel on l'a poussé, sans trop en faire mais il va se prendre au jeu, poussé par l'enthousiasme d'Assad et tout deux vont tenter de résoudre le mystère de la disparition de Merete, une politicienne disparue cinq ans auparavant, dont le lecteur apprend très vite qu'elle est en fait retenue prisonnière.

 

Critique :

En voilà un drôle de zèbre : Carl Mørck, un inspecteur danois. Danois ? Rien à voir avec le chien, bien que Carl ait une sacrée grande gueule et que ses petites saillies verbales (vous pensiez à quoi ?) ne plaisent pas à tout le monde. De vrais coups de dents, parfois, ce qui fait qu'il n'est pas apprécié à sa juste valeur, bien que ce soit un enquêteur hors pair.

 

Lecteurs et lectrices, je vous signale d'emblée que si vous êtes à la recherche d'un polar au rythme trépidant, laissez tomber ce bouquin, il n'est pas pour vous.

 

L'auteur prend le temps d'installer son intrigue, mêlant les chapitres qui se déroulent entre les années 2002 et 2007.

 

Il fait de même avec ses personnages, prenant le temps de développer le mal-être de l'inspecteur Carl Mørck et durant ce moment, l'intrigue se met en place, lentement, mais sûrement, aiguisant notre curiosité.

 

Puisque c'est dans le flic torturé qu'on fait les meilleures soupes policières, Carl Mørck est un inspecteur à la criminelle qui a survécu à une fusillade où l'un de ses collègues est mort et l'autre grièvement blessé.

 

Autant dire qu'il ne va pas très bien. Et du côté de sa vie privée ? Guère reluisant, pour ne pas dire que c'est la cata. Sa femme l'a quitté mais continue de le faire chier. Bref, la vita e bella !

 

Le comble ? Pour se débarrasser de lui au commissariat, on le nomme à la tête du département V, chargé de se pencher sur des affaires non élucidées.

 

Puisqu'il est relégué dans le placard à balais, il dépose les deux pieds sur la table et basta.

 

Là, comme nous, lecteurs, avons eu droit à plus d'infos dans les chapitres que lui, on se dit que pour retrouver Merete Lyyngaard, ça va pas être coton avec un flic qui fait des Sudoku.

 

Ben oui, nous, lecteur, on apprend très vite que Merete, celle qui incarnait l'avenir politique du Danemark,  est en fait retenue prisonnière dans une espèce de grande cage hermétiquement fermée. Nous avons déjà fait sa connaissance, ainsi que de son frère handicapé, Oluf.

 

Deux personnages très touchants que j'ai vraiment apprécié.

 

Pareil pour l'enquêteur, Carl, qui m'a fait sourire, trouvant le personnage bien plus "travaillé" que celui de Steven Dark dans "Level 26".

 

Le must de tout cela, c'est qu'on lui a adjoint un syrien, Hafez el Assad, homme à tout faire (le ménage entre autre) mais qui prend son travail tellement à coeur qu'il va très vite dépasser ses fonctions qui consistent surtout à faire le café et à jouer au chauffeur.

 

Il est Syrien... heureusement qu'il ne se prénomme pas Bachar ! Regardez son nom de famille et vous comprendrez.

 

La plus grosse partie des épices du roman se trouve dans ces deux hommes - Carl et Assad - véritable duo cocasse et improbable. Assad a de la matière grise entre les deux oreilles et de l'énergie pour deux, sans parler de sa manière particulière de se mettre les femmes dans la poche.

 

Par contre, s'il avait regardé la série "Les Experts", il saurait qu'on ne met pas ses mains pleines de doigts sur des pièces à conviction ! Oups.

 

Dommage qu'une phrase ait éveillé mon cerveau et que j'aie rapidement compris pourquoi Merete avait été enlevée et retenue prisonnière dans cet espèce de sas de compression.

 

Oui, j'avais compris qui était coupable... Oh, cela n'a rien enlevé de mon plaisir de lecture, savourant chacune des pages, tremblant pour Merete et m'inquiétant pour son frère.

 

En fait, je voulais absolument découvrir tout le noeud de l'intrigue à mon aise, sans me presser, en suivant les pérégrinations de notre duo amusant et en découvrant au fur et à mesure toute l'enquête et sa résolution.

 

J'avoue que sur la fin, j'étais aggripée à mon livre... Mais que ça fait du bien.

 

Lu dans le cadre du challenge "Thrillers et polars" de Liliba.

 

 

 

Titre : Profanation
 
Auteur : Jussi Adler Olsen
Édition : Albin Michel (2012)

Résumé :

"Profanation", le deuxième tome de la série, ne décevra pas les fans du tandem atypique et attachant que forment le cynique inspecteur Carl Mørck et son mystérieux assistant syrien, Assad.

 

Sur le bureau de Mørck, le dossier d'un double meurtre impliquant une bande de fils de famille, innocentée par les aveux "spontanés" de l'assassin.

 

Mais très vite l'inspecteur s'aperçoit que l'affaire, hâtivement bouclée, comportait des zones d'ombre.

 

Quel rôle ont vraiment joué, il y a vingt ans, trois des hommes les plus puissants du Danemark ?

 

Cercles très fermés des milieux d'affaires, corruption au plus haut niveau, secrets nauséabonds de la grande bourgeoisie...

 

Adler-Olsen mêle à la perfection suspense implacable et regard acerbe sur son pays.

 

Critique :

La pub n'était pas mensongère : le deuxième tome ne m'a pas déçu et c'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé mes deux compères, Carl Mørk et son aidant syrien : Assad.

 

Petit plus, on nous a ajouté un personnage à cette fameuse division du Cold Case danois : Rose ! Une charmante (hum) aidante qui ne se laissera pas marcher sur les pieds et emmerdra Mørck à du cent à l'heure.

 

Scénario toujours bien travaillé : comme pour la fois précédente, nous passons du temps avec nos amis policiers mais aussi avec la bande des tueurs de faisans (titre original du livre), ces jeunes qui, lorsqu'ils "étudiaient" dans un pensionnat huppé, aimaient tabasser, tuer ou ruiner les carrières des autres.

 

Ils étaient six : 5 garçons et une fille (beaucoup de possibilités). L'un est décédé, un autre - le moins nanti - purge une peine de prison et Kimmie, la fille, a disparu

 

L'auteur nous fait passer de ces 3 membres masculins du groupe - Sans Difficultés Financières - sadiques, salopards, violents, imbu de leur personne et non fréquentables à celle de Kimmie, leur ancienne complice, devenue Sans Domicile Fixe (même lettres - SDF - destins différents) et qui se cache.

 

Cette dernière nous réservera quelques surprises, à nous et à Carl Mørck.

 

Je tire mon chapeau à l'auteur qui a réussi à me faire aimer un personnage a priori détestable : Kimmie ! Elle aime le sang, ça l'excite, elle peut vous tuer et croyez-moi, elle prendra son pied en le faisant.

 

Mais malgré tout, en découvrant sa vie, son destin, on ne peut avoir que de l'empathie pour elle. J'avoue qu'elle m'a arraché quelques larmes à la fin.

 

Pour les autres ? Rien pour les racheter, eux ! Ce sont vraiment des salauds, imbus d'eux-mêmes et tout plein de fric, ne faisant aucun cas de la vie d'autrui.

 

Assad m'a tiré quelques sourires, avec sa manière de faire, de penser, de parler et sa bonne entente - quasi en intelligence - avec Rose est des plus agréable. Ils en feront voir à Mørck tous les deux.

 

Mørk, lui, reste fidèle à lui-même : il suffit qu'on lui demande de résoudre une vieille enquête pour qu'il n'ait pas envie.

 

Alors, il faut ruser, éveiller sa curiosité (comme déposer un dossier anonymement sur son bureau encombré) et là, tel un chien sur la piste d'un rôti, il renifle et remue la queue (surtout en présence de la belle psy !).

 

Malgré tout, comme c'est un têtu, il suffit qu'on lui interdise de s'en occuper pour qu'il fasse tout le contraire ! Pas trop compliqué de le manipuler, lui... Vous désirez qu'il fasse quelque chose ? Interdisez-le lui de le faire.

 

Notre flic devra se battre afin de mener à bien cette ancienne enquête (20 ans d'âge), les bâtons dans les roues ne manquant pas à l'appel, ni les coups de pelle dans les tibias.

 

Vous pensez bien que l'on ne remue pas une vieille affaire dont on possède déjà le coupable, lui-même ayant avoué le double meurtre (celui qui n'était pas un fils de riche).

 

Oui, mais... et si ce n'était pas vraiment lui ? Et si les autres, ses anciens copains de classe, étaient les vrais coupables ?

 

Et vous pensez que les gros plein de fric vont le laisser faire ? Nooon ! Z'ont le bras long, en plus. Il est de la merde qu'il ne faut pas remuer, elle risquerait d'éclabousser et certains scandales ne peuvent avoir lieu quand les protagonistes sont haut placés.

 

Heureusement que Rose et Assad sont là pour l'aider... Sans parler de son ami paralysé, Harry, qui lui donnera quelques pistes des plus instructives.

 

Chez Adler-Olsen, les enquêtes vont à leur rythme, pas trop vite, mais je n'ai pas baillé une seule fois parce qu'il arrive à vous tenir en haleine, alternant les chapitres, les croisant, nous montrant la convergence entre les différents protagonistes jusqu'au final... et c'est dans les derniers chapitres que l'on comprend le prologue.

 

Magistral ! Je ne dis rien de plus.

 

Lu dans le cadre du challenge "Thrillers et polars" de Liliba.


 

 

Titre : Délivrance
 
Auteur : Jussi Adler Olsen
Édition :  Albin Michel (2013)

Résumé :

A Wick, aux confins de l'Ecosse, une bouteille en verre dépoli traine depuis des années sur le rebord d'une fenêtre du commissariat.

 

A l'intérieur, une lettre que personne n a remarquée. Et quand on l'ouvre enfin, personne ne se préoccupe non plus de savoir pourquoi les premiers mots "Au secours", sont écrits en lettres de sang et en danois...


La lettre finit par arriver sur le bureau des affaires classées de Copenhague où l'inspecteur Carl Mørck croit à une mauvaise plaisanterie.

 

Mais quand Carl et ses assistants, Assad et Rose, commencent à déchiffrer le message, ils réalisent qu'il a été écrit par un jeune garçon enlevé avec son frère dans les années 90.

 

Cet SOS serait leur dernier signe de vie. Qui étaient-ils ? Pourquoi leur disparition n a-t-elle jamais été signalée ? Sont-ils encore en vie ?


Carl et Assad progressent lentement dans l'univers glacé et calculateur du kidnappeur pour découvrir que le monstre est encore en activité.

 

 

Critique :

 

 

 

 

Titre : Dossier 64
 
Auteur : Jussi Adler-Olsen
Édition : Albin Michel (2014)

Résumé :

Copenhague. Une brutale agression dans les quartiers chauds de Vesterbro incite Rose à rouvrir un cold case sur la disparition inexpliquée d’une prostituée.

 

Cédant à ses pressions, le Département V exhume une affaire macabre datant des années 50, dont les ravages dévoilent le visage d’une société danoise loin d’être exemplaire…

Petit plus : À l’origine d’un véritable phénomène d’addiction chez les lecteurs, les enquêtes du Département V ont fait de Jussi Adler-Olsen, Grand Prix policier des lectrices de Elle et Prix polar des lecteurs du Livre de poche, une figure incontournable du thriller scandinave.

 

La nouvelle enquête du trio formé par l’inspecteur Mørck et ses assistants Assad et Rose fait monter la tension d’un cran en nous plongeant dans le sombre passé politique du Danemark.

Critique : 

Westeros a été le théâtre d'une brutale agression. Une tenancière d'agence d'escort girls s'est faite "soudecaustiquée" le visage. C'est à cause - ou grâce à ça - qu'un cold case sur la disparition inexpliquée d'une prostituée en 87 va atterrir sur le bureau de l’inspecteur Carl Mørck.

 

Westeros ? Heu, George R.R Martin se serait-il associé avec Jussi Adler-Olsen dans ce roman ? Oh pardon, mes yeux m'ont joué des tours, il s'agit de la ville de "Vesterbro". J'ai eu le même soucis avec le personnage de Viggo Mogensen que mon esprit traduisait en "Viggo Mortensen", le bel Aragorn, alors que le personnage était plus que détestable !

 

Mais revenons à notre cold case... Râlant un peu, soupirant beaucoup, comme à son habitude, Carl va la trouve très mauvaise en voyant débarquer son ancien collègue, Børge Bak, qui va utiliser le chantage et les sous-entendus pour ammener son ancienne tête de turc à trouver le coupable de l'arrosage "soudecaustien" de sa soeur. Hé, on peut avoir été flic tout en ayant une soeur dans les milieux chauds.

 

Que ceux qui cherchent du trépidant passent leur chemin ! Chez Adler-Olsen, on prend son temps de poser les bases, de faire de réguliers passages dans le temps passé afin de nous raconter l'histoire. Ici, ce sera celle de Nete Hermansen, son enfance, son adolescence et sa vie d'adulte.

 

C'est ce que j'aime dans ses romans : l'habile mélange entre le passé et le présent; le mélange subtil entre l'enquête sur un cold case, sur des faits criminels contemporains, sans oublier le fil rouge de l'enquête sur la bavure qui valu à Mørck de perdre ses 2 collègues, il y a quelques temps et une Histoire avec un grand H.

 

Au départ, on ne sait pas comment tout cela va se goupiller, mais petit à petit l'histoire se tricote, ne se dévoilant que tout doucement, vous donnant même un coup de pied dans le derrière à la fin. Quel plaisir.

 

L'écriture est simple mais à cent lieue de "gnangnan", saupoudrée d'humour ou de bons mots. 600 pages bouffées en même pas trois jours, dont une journée qui a vu 350 pages dévorées comme pour rire.

 

Les personnages sont haut en couleur, surtout Assad dont nous en découvrons un peu plus au fur et à mesure. Rose est un peu chtarbée et Carl a souvent des soucis dans sa vie de tous les jours, avec son ex-femme, sa maîtresse et ses locataires...

 

L'équipe de nos trois compères du "Département V" a eu du mal pour trouver ses marques, ça se fritte encore un peu, mais on sent bien qu'il y a de l'amitié entre ces trois là, même si on doit forcer le destin pour que certain s'en rende compte.

 

Ce roman, en plus d'être une enquête policière, c'est aussi une incursion dans les pages sombres de l'Histoire du Danemark, ce temps où l'on internait et stérilisait les femmes dites "de mauvaise vie" ou d'un niveau social qui dérangeait certaines personnes à la recherche d'une race pure. Oui, la bête est morte, mais les idées, elles, elles ne meurent jamais !

 

La politique et ses travers n'est jamais loin et on a froid dans le dos parce que les idées prônées par ce parti le sont aussi par d'autres partis européens. Dites d'une autre manière, mais si la forme change, le fond, lui ne change pas !

 

Lorsque l'on repose ce livre, l'ombre de Nete Hermansen reste présente dans la pièce et on a envie de lui crier que "Oui, Nete, tu étais une bonne fille" mais que c'est ce putain de système additionné des putains d'idées de merde de certains qui se pensaient plus "pur" que les autres, qui l'ont poussée dans le trou.  Nete, c'était une victime et on en a fait une coupable des maux de la société.

 

Au fait, vous n'auriez pas un "Petzi" à me prêter ? J'ai besoin d'un peu de douceur après toute cette littérature sombre.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2014-2015), Challenge "Nordique" chez Mes chroniques Littéraires, "Challenge Ma PAL fond au soleil - 2ème édition" chez Métaphore et "Ma Pedigree PAL - La PAL d'excellence" chez The Cannibal Lecteur.



 

Titre : L'effet papillon
 
Auteur : Jussi Adler-Olsen
Édition : Albin Michel (2015)

Résumé :

Marco, un adolescent de quinze ans, a passé toute sa vie au sein d'une bande de jeunes voleurs exploités par son oncle Zola. Un jour, alors qu'il essaie de sortir de la clandestinité, il découvre le cadavre d'un homme, lié à des affaires de corruption internationale, dans le bois derrière les maisons de son ancien clan, et doit fuir, poursuivi par son oncle qui veut le faire taire.

Parallèlement, l'enquête du Département V sur la disparition d'un officier danois, piétine. Du moins, jusqu'à ce que Carl Mørck ne découvre qu'un jeune voleur, Marco, pourrait avoir des informations pour résoudre ce cold case.

Déjà traqué par la bande de Zola, Marco déclenche malgré lui un tsunami d'évènements et se retrouve avec des tueurs serbes et d'anciens enfants soldats sur le dos. Aucun moyen ne sera épargné pour l'éliminer et gagner le département V de vitesse.


Petit plus : Encore une fois, Jussi Adler-Olsen a réussi à nous surprendre. Dans ce cinquième tome de la série, Carl Mørck et ses assistants s'engagent dans une course-poursuite au suspense haletant qui, des rues de Copenhague, les amène jusqu'en Afrique.

Critique :

L'effet papillon, c'est quoi ? Et bien, c'est un phénomène assez étrange...  Il est dit que l'effleurement de la plume d'Adler-Olsen sur une feuille de papier, au Danemark, peut provoquer, chez ses lecteurs, un tsunami d'émotions.

 

Oui parfaitement ! À chaque roman de cet auteur, c'est un coup de cœur. Quatre romans lus et, non seulement les enquêtes du Département V me passionnent toujours autant, mais en plus, l'auteur se renouvelle à chaque fois, évitant ainsi de tomber dans une trame identique qu'il copierait à l'envi.

 

À croire qu'il a trouvé la recette parfaite et qu'il change juste la manière de la cuisiner afin de nous surprendre.

 

Certains ingrédients sont toujours dans la recette de base, tels que des faits concrets et d'actualités (cette fois-ci, c'était sur l'immigration, le traitement des Roms et l'exploitation des minorités…), du suspense (sans en abuser), des personnages secondaires attachants, bien travaillés, une plume qu'il trempe dans l'humour (quelques pincées de-ci, de-là), sans oublier le fil rouge avec les membres récurrents du Département V.


Cela donne un sentiment de retrouver des vieux copains et de suivre leur petites histoires.

 

Distillant petit à petit des informations sur le staff des trois barjots qui composent le Département V, il nous tient par les c... heu... par les questions que l'on se pose sur le passé obscur de certains des membres (surtout Assad).

 

Et l'auteur, ce sadique, nous envoie des infos par petites doses... ce qui fait que je me questionne encore plus sur notre petit syrien, cet élément du groupe que j'adore (surtout ses métaphores avec les chameaux ou dromadaires) mais qui soulève bien des interrogations dans ma tête.

 

Sans mettre la charrue avant les dromadaires, Adler-Olsen tisse sa toile de manière lente, mais sans vous faire bailler d'ennui. Si vous voulez dormir, ne vous lancez pas dans un de ses romans, comptez plutôt les chameaux !

 

De dunes de sables en dunes de sable, Adler-Olsen fait souffler un petit vent jusqu'à ce qu'à nous révéler le dromadaire caché derrière tout ce monticule de sable.


Et le coup de génie est là parce que chaque tome est différent : il peut nous divulguer beaucoup dès le départ ou quasi rien. Chaque roman est différent !


S'il manie l'humour avec brio, notre écrivain ne se prive pas non plus pour tacler son pays et la mentalité de ses habitants... la plume sait se faire perfide sans en avoir l'air.

 

Niveau suspense, je me demande même si l'auteur ne ferait pas partie - avec d'autres - d'un complot visant à me coller une tachycardie durant mes lectures. Si, si, parce que dans son roman, il y a quelques passages qui m'ont fait passer le palpitant à plus de 150 pulsations par minute.

 

Bref, sans être un thriller à cent à l'heure, il sait vous emmener à un train de dromadaire dans son enquête sans que vous voyez le temps passer. Et on en redemande.

 

Lire Jussi, c'est Jouissif...

 

Challenge "Thrillers et polars" de Canel (2014-2015) et le Challenge "Nordique" chez Mes chroniques Littéraires.

 

 

 

 

Titre : Promesse


Auteur : Jussi Adler-Olsen
Édition : Albin Michel (2016)

Résumé :

Bornholm, une île danoise de la mer baltique, fin des années 1990. Le cadavre d'une jeune fille est retrouvé dans un arbre, son vélo broyé au bord de la route. Aucune trace du chauffard : affaire classée.

 

Sauf pour un inspecteur de la police locale qui finit dix-sept ans plus tard par demander l'aide de l'inspecteur Carl Mørck. Avant de se tirer une balle dans la tête.


À l'initiative de Rose, l'assistante du flegmatique Mørck, l'insolite trio du Département V en charge des cold cases débarque sur l'île de Bornholm. En remuant le passé, ils prennent le risque de réveiller de vieux démons...

 

Critique : 

Lire le dernier Adler-Olsen, c'est comme revoir des amis très chers chez soi, des amis que l'on ne verrait qu'une fois par an.

 

Alors, on est partagé entre la hâte de les retrouver tout de suite ou l'envie de faire trainer les choses pour ne pas que le plaisir finisse si vite et devoir attendre 1 an avant de les retrouver...

 

Notre trio - quatuor en comptant Gordon - est toujours aussi frappadingue.

 

Entre le vice-commissaire Carl Mørk qui ne demande qu'à poser ses pieds sur le bureau pour une sieste; son adjoint Assad, le ténébreux et mystérieux syrien avide de citations sur les camélidés et Rose la... pétillante (veux pas risquer de perdre ma vie en écrivant qu'elle est plus barrée que les 2 autres), on peut dire que l'équipe est originale et sors des sentiers rabattus des équipes de flics.

 

Mais le vent de Sibérie était une tiède brise comparé au regard glacial de Rose.

Assad secoua la tête, l’air désolé. Il ne devait pas y avoir de dicton de dromadaire qui convienne à la situation.

 

Un cold case qui va les entrainer sur des pistes plus froides que la libido d'une nonne morte il y a 600 ans, des indices plus maigres qu'un moineau qui mange pas et cette horrible sensation qu'ils sont dans une impasse et qu'ils n'arriveront pas à faire la lumière sur cet accident qui eut lieu vers 1999.

 

Servi par une écriture qui fait mouche et un scénario tip-top composé de l'enquête et des moments de vie, notre équipe va remonter la piste cahin-caha, entrainant le lecteur avec lui pour arriver à un final inattendu et à cent lieues de ce que je pensais. L'auteur m'a encore bien berné.

 

— Tu es drôlement pâle aujourd’hui, Rose. Mais au moins on avance, comme le chameau dit au dromadaire qui se plaignait de son cavalier qui lui donnait des coups de cravache.

 

Ce que j'aime, avec cette équipe, c'est qu'au fil de leurs enquêtes, on en apprend un petit peu plus sur eux et je dois dire qu'il y a des secrets assez chaud boulette dedans ! Mais je ne sais pas encore tout... Déjà que le cousin a lancé un pavé dans la mer suivit par un hypnotiseur... Ça promet pour la suite.

 

Mon seul bémol sera pour le manque d'émotions... Ici, nous sommes face à un excellent cold case, certes, mais qui n'explore pas une partie sombre du Danemark.

 

Le frère de Merete m'avait émue dans le premier, j'avais frémi de dégoût devant les frasque des étudiants dans le 2ème, les femmes de l'asile m'avaient fait mal au cœur dans le 4ème (pas lu le 3ème) et Marco du 5ème tome m'avait mis de l'eau dans les yeux.

 

Ici, nous avons une enquête, excellente et qui réserve son lot de surprise, mais je n'ai pas sorti les kleenex comme d'habitude.

 

Un trio hors norme, des personnages bien calibrés, une enquête palpitante, un pied dans deux époques, une piste froide mais qui se réchauffe au fil des pages, de l'humour, des dictons sur les chameaux ou les dromadaires, du cynisme, du suspense, un final survolté (mdr), des références à Holmes et l'envie de retrouver mes amis du Département V l'année prochaine.

 

— Élémentaire, mon cher Watson. Si vous me permettez, répliqua Rose.

Pas besoin d’être Sherlock Holmes pour imaginer ce qui s’était passé cette nuit, et s’en amuser.

 

Avec le côté sombre du Danemark et l'émotion, je l'espère, parce que l'auteur est doué pour me coller une crasse dans l’œil. Juste un 4/5 pour cette fois.

 

Parce que, comme disait le dromadaire au chameau : l'humidité de l’œil, c'est important.

 

— Vous avez déjà marché contre le vent derrière un chameau qui a la colique, chef ? demanda Assad après avoir reniflé l’air ambiant.

— Ouh là là ! gémit Assad en voyant l’étendue du désastre. Vous ne connaissez pas le dicton, chef, alors : Un homme avisé ne pisse pas contre le vent.

 

Challenge "Thrillers et polars" de Sharon (2015-2016) et le Challenge "Nordique 2016" chez Mes chroniques Littéraires.


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