4.42 David Peace

 

 

 

Titre : 1974


Auteur : David Peace
Édition : Payot et Rivages (2003)

Résumé :

Après Jeanette Garland et Susan Ridyard, la jeune Clare Kemplay vient de disparaître sur le chemin de l’école. Son cadavre sera bientôt retrouvé dans une tranchée sur un chantier.

Nous sommes en 1974, dans la région de Leeds. Noël approche. Edward Dunford, reporter à l’Evening Post, est encore un néophyte qui fait ses premières armes dans l’ombre du journaliste vedette de la rédaction, Jack Whitehead.


Au volant de la vieille voiture de son père, il sillonne les routes de l’Ouest du Yorkshire à la recherche d’indices susceptibles d’éclairer les meurtres de ces trois fillettes.


Au début, il croit seulement chasser le scoop, mais plus il enquête, plus il découvre que bien des choses sont pourries au royaume du Yorkshire: policiers corrompus, entrepreneurs véreux, élus complices…

Petit plus : Depuis ce premier volume de la tétralogie que David Peace a consacrée au Yorkshire, la réputation de l’auteur n’a cessé de grandir. Dès la parution de 1974, la presse avait été quasi unanime : "On ne saurait échapper à la musique d’une telle douleur", lisait-on dans le New York Times, tandis que Michel Abescat parlait dans Télérama d’un "requiem bouleversant d’humanité et de compassion". 

 

Critique : 

Si on devait coller une chanson sur ce roman, ce ne serait sûrement pas "Love is in the air" de Paul Young ou "All you need is love" des Beatles, mais bien "Paint it black" et "Sympathy for the devil" des Rolling Stones parce qu'on ne nage pas vraiment dans l'allégresse et les Bisounours !

 

Oui, qui dit roman noir anglais dit aussi chanteurs anglais. Of course. Restons dans le ton.

 

Edward Dunford est un jeune journaliste et pour être plus précise, c'est le nouveau reporter criminel à l'Evening Post, dans la région de Leeds.

 

Débutant, pas encore au fait de tout ce qui s'est passé dans cette région, pas toujours très futé, un peu borné, bref, le genre de personnage pour qui je n'ai eu aucune sypathie.

 

Quand je vous disait qu'on était dans du sombre, je ne plaisantais pas : la jeune Clare Kemplay vient de disparaître sur le chemin de l’école. Son cadavre sera bientôt retrouvé dans une tranchée sur un chantier. Avant elle, il y a eu Jeanette Garland et Susan Ridyard en 1969 et en 1972.

 

Ceci est un roman noir, le premier de la quadrilogie "Red Riding Quartet".

 

Pendant ses petites investigations, Edward va déterrer des choses qui auraient mieux fait de rester enterrées car certaines personnes n'aiment pas que l'on vienne fourrer son nez de journaleux dans leurs petites magouilles en tout genre.

 

Ce devait être un grand moment de lecture et le résultat est que je suis mitigée.

 

J'ai aimé le portrait au vitriol de cette Angleterre raciste au possible, de ces flics corrompus jusqu'à la moëlle et qui utilisent des méthodes ressemblant plus à de la torture qu'à des interrogatoires en présence de votre avocat.

 

La scène de l'attaque du camp des gitans par des flics est horrible à souhait et on en tremble de dégoût devant cette injustice et cette violence gratuite dont font preuve les flics véreux.

 

Ce qui m'a déplu dans ce roman, c'est le style littéraire constitué de phrases très courtes qui donne l'impression d'un texte décousu dû à cette brièveté, sans parler des dialogues qui sont dépouillé de tout.

 

Aucun détail dans ce que font les personnages durant leur conversation, c'est nu, c'est chiant, on perd le fil de "qui parle" et j'ai détesté le fait qu'Edward, narrateur, nous balance des "je dis :" avant sa réponse.

 

De plus, Edward est un couillon, il n'a rien dans les tripes, il se fait tabasser sans rendre un seul coup (enfin, presque) et il est d'une vulgarité et d'une violence dans ses paroles que je l'ai détesté.

 

Entre nous, si j'avais eu 5 cents à chaque fois qu'il a prononcé le mot de Cambronne, je serais en train de vous écrire d'une villa aux Maldives !

 

Tout ça mis ensemble durant presque 400 pages, et bien, c'est usant et épuisant. L'auteur aurait dû les utiliser à bon escient.

 

Quant au final, il est "trop"... trop de sang, trop de gore, trop de tabassages, trop d'horreur, le cortège est tellement "trop" que je l'ai lu comme dans un état second, la tête déjà ailleurs.

 

Un roman noir à la fois répulsif et attractif parce que je n'ai pas stoppé ma lecture.

 

Edward Dunford est un personnage étrange, mal dans sa peau et qui devient une créature fort sombre sur la fin, comme s'il avait tout peint en noir...

 

♫ I wanna see it painted black, painted black
Black as night, black as coal
I wanna see the sun, blotted out from the sky
I wanna see it painted, painted, painted, painted black ♪

♪ Pleased to meet you hope you guess my name. Oh yeah
Ah what's puzzling you is the nature of my game. Oh yeah ♫


Challenge "Thrillers et polars" de Canel (2014-2015) et le Mois Anglais (Juin 2015) chez Titine, Lou et Cryssilda.

 


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