7.2 Saberhagen : Chroniques sur Dracula

Les Chroniques de Dracula :

 

1. Les Confessions de Dracula (The Dracula tape), 1975

2. Le Dossier Holmes-Dracula  (The Holmes-Dracula file), 1978

3. Un vieil ami de la famille (An old friend of the family), 1979

4. Un amour de Dracula (Thorn), 1980

5. Dracula et les spirites (Sceance for a vampire), 1994

6. L'Échafaud pour Dracula (A sharpness on the neck), 1996

 

 

Souvenez-vous c’est en 1897 que Bram Stoker invente un personnage hors du commun, basé sur la sanglante vie d’un Prince de Valachie, Vlad Tepes.

 

Ce personnage de fiction s’appellera "Le Comte Dracula," un monstre légendaire qui n’a pas fini de nous fasciner.

 

En 1975 Fred Saberhagen, plus connu pour sa Saga des "Berserkers", un cycle de space opéra, revisite le mythe du célèbre vampire avec son roman "Les Confessions de Dracula".

 

Mais décidément cette année n’est pas en manque d’inspiration à ce niveau car la talentueuse Anne Rice fait ses débuts dans le genre en lançant ses célèbres "Chroniques" avec le roman "Entretien avec un Vampire".

 

Cependant là où Anne Rice innove, ce dernier reste dans les sentiers battus, puisqu’il reprend entièrement l’intrigue et l’histoire de Bram Stoker mais en la remaniant d’un point de vue très différent.

 

Là où le Comte Dracula était décrit par Bram Stoker comme une bête ignoble assoiffée de sang et sans aucun sentiment, Fred Saberhagen nous démontre le contraire et détourne entièrement l’histoire d’épouvante du sieur Stoker.

 

Et oui dans Les Confessions de Dracula, ce cher Comte remet les pendules à l’heure et il raconte lui même ses mésaventures. Fred Saberhagen l’expose comme une victime d’un stupide malentendu et il se retrouve poursuivit par une horde de chasseurs de vampire aveuglés par un sordide fanatisme de destruction devant un phénomène qu’ils ne peuvent comprendre.

 

Le Comte Dracula n’est pas celui que l’on croit, il est capable de ressentir des sentiments et même de le prouver en la personne de Mina Harker dont il tombe éperdument amoureux. Il est aussi décrit comme une figure héroïque dans son pays d'origine où il semble encore régner sur un peuple oppressé depuis un bon nombre d'années.

 

 

 

 

 

Titre : Les confessions de Dracula

Edition : Presse Pocket (1995 - 2005)

 

Résumé :

Enfin l'autobiographie que l'on attendait...

 

Dracula remet les pendules à l'heure ! Bram Stoker l'a dépeint comme une créature des ténèbres assoiffée de sang, sans cœur et sans âme. La vérité est bien différente.

 

Loin d'être un monstre, Dracula est une figure héroïque, protégeant depuis des siècles ses terres et son peuple de la barbarie des envahisseurs. Les véritables monstres, ce sont ceux qui le traquent, ceux qui préfèrent tuer plutôt que chercher à comprendre, ces chasseurs de vampires, tellement aveuglés par leur fanatisme, qu'ils sont incapables de voir l'amour qui unit le comte et Mina Harker...

 

Une passion dévorante qui va rendre Dracula encore plus redoutable que ne l'imaginent ses ennemis...

 

Critique :

Ah ça oui, c'était l'autobiographie que j'attendais...

 

En lisant "Dracula" de Bram Stoker, j'avais éprouvé de l'amitié pour le comte Dracul que l'on dépeignait comme un monstre assoiffé de sang ! Bon, je ne l'aurais pas invité chez moi en lui disant "Viens boire un cou" (non, pas de faute d'orthographe, juste un jeu de maux).

 

Oui, dans ce livre, Dracula remet les pendules à l'heure et ça fait du bien.

Le pauvre, est tout simplement la victime d'un d'un malentendu stupide.

Notre cher comte se retrouve donc poursuivit par une horde de chasseurs de vampire autoproclamés et aveuglés par un sordide fanatisme de destruction devant un phénomène qu'ils ne peuvent comprendre. Bande de sauvages, va !

 

Non, le Comte Dracula n'est pas celui que l'on croit, il est capable de ressentir des sentiments et même de le prouver en tombant éperdument amoureux de la belle Mina Harker.

 

A une époque où je lisait la saga des vampires d'Anne Rice qui sortait de tous les sentiers battus, Saberhagen a repris le livre de Stoker et nous a donné la véritable version.

 

De plus Fred Saberhagen ne s'en est pas arrêté là car ce roman fait parti d'une longue saga, dont il est le premier volet, composée de six volumes entièrement dédiés à l'illustre vampire qu'est devenu au fil du temps le Comte Dracula.

 

Tous ne sont pas d'excellente facture comme celui là... Hélas.

 

 

 

Titre : Le dossier Holmes-Dracula

Edition : Presse Pocket (1994 - 2000)

 

Résumé :

Il était impossible que leurs chemins ne se croisent pas, mais qui aurait pu prévoir l'étrange relation qui allait se tisser entre eux...

 

Sherlock Holmes se trouve confronté à deux problèmes apparemment insolubles : d'une part, les activités de maîtres chanteurs qui menacent de lâcher sur Londres des milliers de rats porteurs de la peste et, d'autre part, un étrange tueur qui laisse derrière lui des cadavres entièrement vidés de leur sang.

 

Dracula détient la clef des deux énigmes. Revenu à Londres pour raisons personnelles, le comte se trouve rapidement pris dans un piège diabolique face auquel même ses pouvoirs surnaturels risquent de se révéler impuissants.

 

Mais les grands esprits finissent toujours par se rencontrer.

 

Critique :

Alors qu'il est de retour à Londres, le comte Dracula se retrouve amnésique suite à un coup reçu à la tête, et est retenu prisonnier dans un endroit où d'étranges expériences semblent être en cours. Il va donc consacrer ses efforts à retrouver son identité et à se venger de ceux qui l'ont attaqué.

 

Pendant ce temps, de son côté, Sherlock Holmes essaie de faire la lumière sur la disparition d'un certain John Scott, parti étudier la peste à Sumatra et qui a été aperçu à Londres et de comprendre le lien qui existe avec un cadavre retrouvé près de la Tamise complètement vidé de son sang.

 

L'auteur prend donc pour point de départ l'affaire dite du "rat géant de Sumatra" qui fait partie des Untold Stories, histoires dont Watson parle, mais ne nous racontera jamais.

 

Alternance ici aussi entre les chapitres consacrés à Dracula et ceux consacrés à Holmes et narré par son Boswell, j'ai nommé Watson.

 

Frustrant, cette alternance, car, autant j'avais envie de lire le récit de Dracula, autant j'avais hâte de savoir comment Holmes allait remonter jusqu'à lui.

 

Malgré tout, c'est cette frustration qui fait une partie du charme du livre qui pour moi, reste dans mes annales des "bons pastiches holmésiens".

 

Alors, à ma gauche, une enquête policière avec Holmes et à ma droite, un récit qui est plutôt du côté du fantastique, puisque nous avons Dracula. Attention, le récit est assez court... un peu plus de 200 pages et pas plus...

 

Par contre, la majeure partie des assertions faites par van Helsing sont (apparemment) fausses et Dracula ne craint pas les symboles religieux et peut ,dans une certaine mesure se mouvoir à la lumière du jour.

 

Là, ça m'a cassé un peu le mythe... Mais j'ai compris en lisant, ensuite, "Les confessions de Dracula" (j'aurais dû le lire avant... hem).

 

Par contre, le comte semble parfois dépassé par les évènements et se révèle un bien piètre stratège. Venant de lui, c'est assez peu usuel et perturbant.

 

Autre point noir : l'histoire des scientifiques déchus et décidés à faire payer Londres en menaçant les autorités d'une épidémie de peste est maladroitement amenée, bancale et n'a d'intérêt que de nous remettre en présence de personnages du roman de Stoker.

 

Pour moi, c'est le seul défaut et le reste de l'histoire est très bien.

 

Il est à lire, mais comme je vous le signalais plus haut, il vaut mieux commencer par le commencement et débuter par "Les confessions de Dracula" pour comprendre tout le mythe revisité.

 

Sans cela, vous serez comme moi et vous ne comprendrez pas pourquoi certains "gentils" du roman de Stoker sont devenus des "méchants" ici... ça faussera toute l'histoire.

 

 

 

Titre : Un vieil ami de la famille

Edition : Presse Pocket (1999)

 

Résumé :

Les vampires ne peuvent rentrer chez vous que si vous les y invitez.
Mais parfois il est difficile de faire autrement.

 

Kate ne dormait pas. A demi consciente, elle entendit des pas dans l'escalier, puis des voix dans la pièce.

 

Elle vit des hommes en uniforme se pencher sur elle. Ils vont me ramener à la maison, pensa-t-elle, m'arracher à ce cauchemar.

 

Le policier saisit son bras, il était incroyablement raide. " A mon avis, dit-il, ça fait au moins deux ou trois jours qu'elle est morte..."

 

Critique :

Ce livre est le troisième opus consacré par Fred Saberhagen au personnage de Dracula.

 

Il renoue en partie avec les personnages du roman de Stoker, ou tout du moins leurs descendants de la famille Harker (des vieux amis pour ceux qui ont lu "Dracula") vont se retrouver ainsi confronté à de mystérieux tueurs et kidnappeurs.

 

Désemparés, ils vont se décider à faire appel à un très vieil ami de la famille, en utilisant les notes laissées à cet effet par leur aïeule Wilhelmina Harker.

 

Dans "Les confessions de Dracula", Saberhagen avait mis ses interprétations en place.

 

Mais si le premier tome était brillant et original (Dracula nous racontait sa version du roman et c'était magnifique), le troisième opus m'a laissé un arrière-goût. le style efficace de la narration de l'auteur a disparu et il n'est pas parvenu à recréer l'atmosphère du premier tome, ni du deuxième !

 

Impression de manque, et une profusion de ressorts dans le scénario qui sont esquissés sans être approfondis et les personnages sont tout sauf charismatiques.

 

Dommage... Parce que le tome 1 était génial et le deux aussi (Le dossier Holmes-Dracula).

 

 

 

Titre : Un amour de Dracula

Edition : Presse Pocket (1998)

 

Résumé :

Se dissimulant sous l'identité de l'énigmatique Mr THORN, Dracula s'intéresse de très près à la vente aux enchères d'un tableau de la Renaissance italienne.

 

Et pour cause : c'est un portrait de celle qui fut un temps sa femme, Helen, sœur du roi Mathias de Hongrie. Un tableau qui, s'il est signé Verrocchio, est en fait l'œuvre d'un certain Leonardo... De quoi susciter quelques convoitises et expliquer le sanglant assassinat de l'ancien propriétaire et de sa nièce. Mais Dracula est persuadé que quelque chose se cache derrière tous ces meurtres et toues ces manipulations.

 

Il finit par soupçonner que celle qu'il croyait morte depuis des siècles est toujours là, toujours aussi jeune et désirable. Et, si c'est le cas, il n'y a qu'une seule explication...

 

Critique :

En 1975, dans "Les Confessions de Dracula", le premier volume de ces "Chroniques", Fred Saberhagen nous offrait une lecture critique et subjective du roman de Bram Stoker dont il soulignait les inexactitudes et complétait les vides de façon plaisante.

 

Ici, il utilise à nouveau ce procédé pour réviser l'histoire officielle, en prêtant au "saigneur" de Valachie une escapade italienne à un moment où il était censé torturer et empaler de petits animaux dans les geôles de la tour de Salomon. ça change tout, vous ne trouvez pas ??

 

Fred Saberhagen, continue donc sa relecture complète du mythe de Dracula, et cette fois-ci, il nous invite dans une histoire à deux niveaux : de nos jours dans une histoire très classique avec une intrigue bien menée et surtout complétée par le deuxième niveau qui lui nous plonge dans l'Italie de la Renaissance et les pérégrinations de Dracula, dans un univers de complots et de conflits.

 

"Un amour de dracula" est en fait le quatrième volet d'une série que les lecteurs français (et belges) ont découvert de façon tardive et dans le désordre, au siècle dernier (les années post 1995, c'était le 20ème siècle, nous sommes au 21ème). Mais bon, nous les avons découvert quand même, ce qui n'est déjà pas si mal…

 

L'ennui c'est que moi, qui ai déjà tendance à lire les séries dans le désordre, et bien, la parution de toute la collection dans le désordre ne m'a pas aidé. Mon édition datant de 1997, la lecture de toute la série date de ces années là. Dans le désordre, certes, mais là, c'est pas ma faute ! Z'avaient qu'à les publier dans l'ordre !

 

Bref. Passons aux choses sérieuses : dans ce nouvel épisode, on retrouve le célèbre vampire Dracula aux États-Unis, sous le nom d'emprunt de monsieur Thorn ("Thorn" qui est le titre original du roman et qui aurait dû rester, parce le titre français, il fait cucul la praline, limite Bisounours, hors nous parlons de Dracula, tout de même).

 

Notre vampire préféré est lancé à la poursuite d'un portrait attribué (faussement !) au peintre Verrocchio, puisqu'il fut exécuté par un jeune apprenti nommé Leonardo. Oui, le Leonardo auquel vous pensez (le Leonardo de Vinci et pas celui qui coula avec le "Titanic" de James Cameron).

 

Le tableau (que l'on aimerait avoir dans son salon) représente Helen, la sœur du roi Mathias de Hongrie, que Vlad Tepes épousa en seconde noce lors d'un voyage secret à Florence. Oui, rien de moins, les amis !

 

Que du beau monde dans ce livre. Mathias de Hongrie qui a tout de même retenu prisonnier, pendant bien des années, le Prince Vlad Tepes alias Drakulya.

 

L'auteur alterne donc (il n'est pas le premier à le faire) chaque chapitre du roman la vie "post vampirique" du Prince Vlad Tepes, dit l'Empaleur, (haut dignitaire de la province de Valachie qui inspira Bram Stoker pour son célèbre Dracula) et de nos jours, avec la vie cachée de notre cher Comte Dracula.

 

Chaque chapitre m'a donné envie de lire le suivant, parce que chaque passage, qu'il soit historique ou contemporain, se termine sur une petite note de suspense et vous donne envie de le poursuivre. C'est frustrant, mais jouissif. J'ai aimé les deux récits, le passé et le présent.

 

Dans cet opus, Saberhagen se livre aussi à une évocation très colorée de l'Italie du xve siècle avec des missions secrètes, des complots politiques, des vendettas, des enlèvements, des adultère et des rencontres avec quelques personnalités de l'époque (Pie II, Verrocchio, Léonard de Vinci, Lorenzo de Médicis futur-Le-Magnifique…).

 

L'auteur joue avec les clichés et parvient à tirer son épingle — ou plutôt son épine (Thorn) — du jeu. Magistral.

 

Le véritable intérêt du roman réside en fait dans la quête amoureuse de Dracula, que seul le titre français restitue. Fred Saberhagen s'emploie à expliquer, tout au long de ce récit aventureux, où le romantisme prend peu à peu le pas sur l'humour et l'épouvante.

 

L'auteur nous livre là un roman où Dracula himself nous conte son passé et sa vie présente en nous précisant bien que tous faits historiques racontés dans ces pages ne sont à prendre qu'au second degré.

 

Car bien sur même si l'auteur nous livre des points précis qui se sont réellement passés ou décrit des personnages historiques qui ont réellement existé, il dévie beaucoup vers un récit romanesque et imaginaire.

 

Le roman se base sur diverses réalités historiques pour nous en offrir une relecture à la flamme du plus célèbre des vampires, qui va continuer sous la plume de Saberhagen à prendre corps dans un personnage plus humain et plus touchant que le vampire original décrit par Bram Stocker.

 

Il va surtout lever le voile à la fois sur les origines du mal qui l'habite et sur son passé humain tout en nous offrant une occasion supplémentaire de le voir aimer, ce qui le ferait presque passer pour un "cœur d'artichaut" si l'expérience était courante chez lui, ce qui n'est pas le cas.

 

Aussi puissant qu'il puisse être, ce roman va nous montrer les limites de ses pouvoirs, ainsi que nous éclairer sur un monde et un univers beaucoup plus complexe que ne le laissait imaginer le roman de Bram Stocker. Saberhagen va compléter le schéma et peupler le monde d'autres créatures de la nuit, de mystères profonds, de complots et de pouvoir.

 

Son personnage a encore évolué depuis les précédents romans, il ne cesse de prendre de plus en plus de facettes humaines, le rendant chaque fois plus complexe et pourtant plus intéressant sans le dénaturer de trop.

 

En effet le Dracula de Saberhagen n'est quand même pas un enfant de chœur, ce n'est pas une créature sanguinaire, mais ce n'est pas non plus une créature qui a pour but ou pour vocation d'aider son prochain.

 

Qu'on aime ou qu'on n'aime pas l'auteur ou ses romans, il faut tout de même reconnaitre que Fred Saberhagen a dépoussiéré de manière convaincante un personnage classique pour qu'il prenne corps dans notre monde contemporain.

 

Tous ses romans mettant en scène Dracula ne sont pas des chefs d'œuvres littéraires, mais ils valaient la peine d'être écrit et publiés pour nous les faire découvrir.

 

Pour ma part je me suis laissé entrainé, j'ai adhéré à ce Dracula, j'ai pris plaisir à suivre ses questionnements, à me perdre dans les méandres de son esprit complexe et torturé, à le voir en proie au doute, à la douleur, à la rage même. Oui, j'aime Dracula depuis l'époque où j'ai lu Bram Stoker (1993).

 

Il a continué de me paraître sympathique et m'a surtout donné envie de le connaitre sa vie plus en détails encore, ce que j'ai fait.

 

Dracula est un être à part, un égocentrique profond qui n'en demeure pas moins sujet aux sentiments et qui va en traverser toutes les palettes dans ce roman, jusqu'à un dénouement qui loin de finir en apothéose ou en happy end, va clôturer une histoire riche en rebondissements et en intrigues diverses.

 

Autre détail, l'édition que je possède (Pocket Terreur) propose en Postface la véritable histoire du prince Vlad Tepes et tente de décrypter le mythe qui a sa source à la fois dans l'histoire et les événements passés, ainsi qu'un éclairage sur une partie des mythes et légendes associés à ce personnage.

 

Cette postface signée de Jacques Goimard est brute de décoffrage, la rendant parfois indigeste, mais elle est intéressante et je dirais surprenante par bien des aspects et des informations qu'elle contient, bref un petit bonus bien agréable.

 

Elle nous apprend beaucoup de chose sur la vie de Vlad Tepes avec toutes ses luttes de pouvoir et de religion et solidifie encore plus la légende du Comte Dracula.

 

 

 

Titre : Dracula et les spirites

Edition : Presse Pocket (2000)

 

Résumé :

" Mon cher cousin, Une fois de Plus, je me permets de vous écrire afin de vous demander votre assistance.

 

Vos pouvoirs si particuliers nous seront fort précieux, à Watson et à moi. Je compte sur vous pour nous aider à régler une affaire dont j'avoue qu'elle est une des plus mystérieuses qu'il m'ait été donné de résoudre.

 

En effet, un couple de jeunes spirites prétend pouvoir faire revenir d'entre les morts la fille décédée d'un de mes clients. Il n'y a que vous, prince Dracula, qui saurez me dire si nous avons affaire à des manipulateurs, ou si les morts peuvent vraiment revenir de l'au-delà...

 

Cordialement vôtre, Sherlock. "

 

Entre roman policier et roman fantastique, un Sherlock Holmes à la sauce Dracula.

 

Critique :

Dracula retrouve donc son "cousin" Sherlock Holmes, toujours suivi de son biographe Watson. Même Mycroft, le frère de Sherlock Holmes, va également avoir son rôle à jouer dans l'histoire.

 

Mes souvenirs sur l'histoire étant aussi brumeux que Londres quand il est envahi par le Fog, j'ai dû demander l'aide d'un ami pour les rafraichissements de mémoire (et pas de mon gosier).

 

Merci à lui de m'avoir rappellé que la première partie  du roman était un peu bancale jusqu'à l'arrivée de Dracula, ce qui est dommage parce que Holmes est tout, sauf bancal ! Et là, au lieu de savourer les moments passés en compagnie du grand détective de Baker Street, ben, on balisait un peu.

 

Oh, pas au point de piquer du nez, mais bon, ça manquait de trépidations.

 

Ensuite, pour moi, ça allait beaucoup mieux et j'avais tout de même apprécie le livre (tout le contraire de l'ami qui lui, ne l'avait pas aimé), il y avait des passages très sympathiques.

 

La dernière partie du livre avait quelques traits communs avec la fin du livre de Stoker : les héros qui partent à la poursuite du vampire qu'ils entendent bien exterminer de la surface de la terre, sans que les associations de défense des Oprimés ou des Espèces en voie d'exctinction ne bronchent. 

 

Le Sherlock Holmes de ce second opus était convaincant, même plus que dans le premier, comme si l'auteur avait trouvé ses marques avec l'homme du 221b.

 

Par contre, on se demande ce que Holmes vient faire dans le roman puisque ses capacités de déductions ne sont même pas mises en scène, même pas utilisées !

 

Par ailleurs,  cette fameuse filiation Holmes-Dracula, relative à la "maladie" dont a souffert la mère de Sherlock et de Mycroft, pourrait dérouter les holmésiens pur et dur.

 

Enfin, même pas besoin d'être un pur et dur puisque l'ami en question avait vraiment eu des problèmes à accepter ce postulat de la filiation entre Holmes et Dracula. Je peux le comprendre : mélanger deux mythes pareils peut se réveler dangereux. Non pas pour votre garde-robe (je ne parle pas des lépidoptères nommés "mites") mais pour le roman.

 

Les deux mythes auraient pu se neutraliser et entraîner tout le roman avec eux. L'exercise était plus que périlleux.

 

Pour moi, il est réussi, pour l'ami, non. Deux avis différent en une critique et c'est même pas Noël.

 

Il y a un autre souci dans ce second opus  mettant en scène Holmes et Dracula : il part un peu dans tous les sens... :

 

Hésitant entre roman policier, fantastique, espionnage, historique, à tel point qu'a force, il ne peine à convaincre dans ces différents aspects.

 

Il est également à noter que Saberhagen réutilise ici le côté épistolaire cher au roman de Stoker, Dracula utilisant les mémoires de Watson en plus des siennes pour raconter cette aventure.

 

A lire si vous êtes vraiment passionné des deux personnages littéraires, tout en sachant que deux passionnés de Sherlock Holmes (moi et l'ami, suivez un peu, que diable !) ont des avis tout à fait divergent sur la chose...

 


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