Meurtre par décret - Murder by decree : Film Bob Clark (1979)

 

Titre : Meurtre par décret (Murder by decree)

Date de sortie : juin 1979
Réalisateur : Bob Clark
Durée : 1h50

 

Synopsis :

 

 

Terrorisés, les habitants de Withechapel font appel à Sherlock Holmes pour résoudre l'énigme des meurtres de prostituées qui ensanglantent ce quartier de Londres.

Le fin limier découvre bientôt le fin mot de l'affaire qui implique le Duc de Clarence. Celui-ci s'est amouraché d'Annie Crook, une femme de chambre, dont il a eu un enfant. Témoins gênants de cette liaison, les prostituées ont été assassinées pour que le scandale ne s'ébruite pas.

 

 

Distribution :


Sherlock Holmes : Christopher Plummer
John Watson : James Mason
L'inspecteur Foxborough : David Hemmings
Mary Kelly : Susan Clark
Sir Charles Warren : Anthony Quayle
Lord Salisbury : John Gielgud
L'inspecteur Lestrade : Frank Finlay
Robert Lees : Donald Sutherland
Annie Crook : Geneviève Bujold

 

 

Critique :

 

 

Je décrète que le film est bon, malgré ses quelques défauts.

Lorsque j'avais enfin déniché le DVD, je m'étais empressée de le regarder, vingt ans après mon premier visionnage. Une vraie madeleine de Proust, ce film, dont je viens une fois de plus de visionner pour le "Mois Anglais".

Je ne tirai pas mon chapeau à "Studio Canal" car le menu est maigre et ne donne le choix que pour la VO ou la VOSTFR.

 

Pour ceux qui, comme mon homme, n’aiment pas lire lors d’un visionnage, ils seront servis ! Ils auraient pu proposer autre chose que le menu "light". Bon, pour moi, ça allait, j'aime entendre les films en V.O et je lis très vite les sous-titres.

Passons au film proprement dit. On ne peut pas dire qu’il fasse peur, malgré les mouvements lents de la caméra, le brouillard léger, le fiacre attelé à un cheval qui marche au ralentit, filmé de près, le bruit de ses sabots étouffé, un cocher masqué, la promenade dans les ruelles sombres et désertes où le spectateur voit avec le regard du tueur, avant que la caméra ne fasse un gros plan sur ses yeux qui possèdent des pupilles vertes immenses. En 1979, cela épouvantait peut-être les enfants, mais plus en 2014.

Chistopher Plummer nous interprète un Holmes assez cliché de par la cape macfarlane portée en toute circonstance ses pérégrinations en ville et pire, même à l’opéra ! Malgré un brushing parfait durant tout le film, cet accoutrement pour aller à l'opéra est un hérésie.

 

Plummer nous offre aussi un Holmes plus taquin, qui rira de la nuit que Watson passera en prison, arrêté à tort.

 

Un Holmes plus émotif aussi, lors de sa visite dans l’asile et de sa discussion avec Annie Crook, qui l’ébranlera (n'y voyez aucune allusion cochonne !).

L'acteur jouera aussi un Holmes perdant son sang-froid (ce qui ne s’est jamais vu dans le canon, surtout de cette manière) et se ruera sur le directeur de l'asile.

 

Holmes qui pleure, c’est quelque chose qui m’a heurté car cela aurait pu être fait en toute discrétion, juste suggéré de manière fugace et pas de cette manière un peu trop forte.

Watson, par contre, est un peu trop vieux (oui, je sais, des Watson trop vieux, on en a des tonnes) et je me demande si les réalisateurs lisent le canon de temps en temps où s'ils n'ont personne de plus jeune sous la main pour jouer le rôle...

 

Mais là où je crie "au scandale", c'est quand Watson, médecin, détourne les yeux d’un cadavre, même si celui-ci n’est pas beau à voir... Bon. Il a fait la guerre, pourtant.

Par contre, les cadavres, eux, ils avaient leur quota d’hémoglobine ! Quand le tueur en balance un de son fiacre, filmé au ralentit, on voit bien le sang. Ils n’ont pas lésiné sur la quantité d'hémoglobine.

Quelques décors font "carton pâte" (la scène des docks), mais j’ai bien aimé celui de Baker Street et l’ambiance du film en général avec ses rues totalement désertes... et le bruit du fiacre, cheval lancé au galop, qui met de longues minutes avant d’arriver à destination, alors que son trajet était court. Ô Suspense, suspend ton vol...

Le contexte de l’époque est assez bien respecté, les personnages ayant réellement existé côtoyant les autres, les faits marquants sont présents (tel le message avec la faute d’orthographe dans le mot "juwes" ou lieu de "jews" pour parler des juifs), ainsi que la théorie du complot royal qui se murmurait dans le peuple.

Le film reprendra en fait la théorie de Stephen Knight qui avait déduit que le coupable était un... (motus et bouche cousue) et les scénaristes l’ont mélangée à l’autre théorie en vigueur. Je n’en dis pas plus. Vous aurez deviné.

Le rythme du film n’est pas trépidant, il possède quelques courses poursuites dans l’enquête de Holmes. Malgré tout, je n’ai pas baillé d’ennui devant, même si les mises en scène des meurtres sont très mal jouées, par rapport à ce qui se fait maintenant.

 

Certaines scènes ne font pas "vraies" mais je pardonne pour l’époque qui ne possédait pas les ordinateurs qui sont ceux de notre génération. En 1979, le logiciel Massive du "Seigneur des Anneaux" n'était pas encore conçu !

Les dernières minutes, avec Holmes face à trois hommes, où il leur expliquera ses déductions, sera l’explication finale de tout le complot.

C’est un bon film qu’il faut voir avec le recul, sachant que trente quatre ans se sont écoulés entre sa sortie et maintenant... il a des défauts, mais ils passent facilement avec le second degré de mise pour les films de l’époque.

 

 

Anecdotes :


La fiction devient réalité : tout comme "Sherlock Holmes contre Jack l'Eventreur", le personnage de Sherlock Holmes affronte à nouveau le terrible tueur.

 

Tout comme son prédécesseur, le film s'empare des personnages imaginés par Arthur Conan Doyle et les font enquêter sur les meurtres de Whitechapel alors que le romancier n'a jamais fais partager les aventures de son célèbre limier avec l'éventreur de Whitechapel.

Au contraire du film "Sherlock Holmes contre Jack l'éventreur", nos héros retrouvent ici les véritables antagonistes de l'affaire concernant l'éventreur (tels que Sir Charles Warren, Mary Kelly, Robert Lees ou Annie Crook), ainsi que les divers faits réels qui la composait.

Holmes et Plummer : Christopher Plummer reprendra la même année que "Meurtre par décret", le personnage de Sherlock Holmes dans un téléfilm adapté d'après une nouvelle de Arthur Conan Doyle et intitulé "Silver Blaze". Le rôle du Docteur Watson y sera tenu par Thorley Walters.

 


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