2. Sherlock Holmes : Le ruban moucheté - The Speckled Band
Sherlock Holmes : Le ruban moucheté - The Speckled Band
SAISON 1- ÉPISODE 6
- Réalisateur : John Bruce
- Scénariste : Jeremy Paul
- Décorateur : Michael Grimes
- Musique : Patrick Gowers
- 2ème épîsode tourné
- Série 1 : 6/7
- 1ère diffusion : Angleterre : 29 mai 1984 - ITV Network (5ème épisode diffusé); Etats Unis : 11 avril 1985 - WGBH; France : 1er janvier 1989 - FR3 (2ème épisode diffusé)
- Durée : 52 min 40 sec
- Distribution :
Jeremy Brett ... Sherlock Holmes
David Burke ... Dr. John Watson
Jeremy Kemp ... Dr. Grimesby Roylott
Rosalyn Landor ... Helen Stoner
Denise Armon ... Julia Stoner
Rosalie Williams ... Mrs. Hudson
Tim Condren ... Thorne
Stephen Mallatratt ... Percy Armitage
Le pitch ? Miss Helen Stoner est une jeune femme terrorisée qui vient solliciter l’aide de Sherlock Holmes. Depuis quelques temps, elle se rend
compte que les mêmes faits étranges ayant précédé la mort de sa sœur, sont en train de se reproduire à son égard.
Il y a deux ans, son aînée de sept ans Julia sur le point de se marier, est morte mystérieusement, en s'effondrant devant sa chambre hermétiquement close et divagant
à propos d'un "ruban moucheté".
Son beau-père Grimesby Roylott, médecin en Inde chassé à cause de sa violence et dont elle-même subit les sévices, semble menaçant, depuis leur retour en Angleterre
et la mort de sa femme.
Il fréquente une bande de gitans et possède des animaux sauvages qui errent la nuit tombée en liberté dans le parc. Au moment où Helen doit prochainement se marier,
son beau-père a prétexté des travaux dans sa chambre pour l’obliger à dormir dans celle de Julia.
La nuit, Helen y a entendu les mêmes étranges sifflements dont lui avait parlé sa sœur. Holmes décide de se rendre au manoir de Stoke Moran et s’introduit dans la
chambre où a eu lieu le drame, située à côté de celle du médecin.
En l'examinant, il remarque entre elles une minuscule bouche d'aération, un lit scellé, un cordon de sonnette qui ne sonne pas... Il décide de passer la nuit sur
place avec Watson. Quel sorte de danger vont-ils devoir affronter ?
L'histoire commence comme celle dans le canon : madame Hudson a été réveillée par une cliente, madame Hudson a réveillé Holmes et Holmes réveille Watson à son tour...
– Tout à fait désolé de vous réveiller, Watson, dit-il, mais c’est le lot de tous, ce matin. Mme Hudson a été réveillée, j’en ai subi le contrecoup, elle m’a réveillé et maintenant à votre
tour.
– Qu’est-ce que c’est donc ? Un incendie ?
– Non. Une cliente. Il paraît qu’une jeune dame vient d’arriver dans un état de grande agitation et elle insiste pour me voir. Elle attend en ce moment dans le salon. Or quand de jeunes dames
errent par la capitale à cette heure matinale et font sortir de leur lit les gens endormis, je présume qu’elles ont quelque chose de très pressant à leur communiquer. Si cela se trouvait être une
affaire intéressante, vous aimeriez, j’en suis sûr, la prendre à son début. Que ce soit ou non le cas, j’ai pensé vous appeler et vous en fournir la possibilité.
Cette aventure, j'avais hâte de la voir dans la série. J'ai dû attendre que les éditions Altaya les ressorte toutes pour voir ENFIN cet épisode que j'avais toujours loupé à la télé.
Dans le canon, cette nouvelle a toujours été ma préférée. Allais-je l'adorer autant en version télé avec mon bel acteur ?
Attente trop longue, doublées d'attentes trop fortes, bref, si je l'adore en écrit, je ne cours pas après l'épisode télé.
J'avais imaginé la cliente de Holmes, Helen Stoner, plus belle, plus sexy, bien que dans le canon Watson précise que bien qu'elle n'ait que 30 ans, ses cheveux étaient striés de gris et qu'elle avait un air épuisé et hagard.
Mais dans ma tête, lors de la lecture, j'avais rangé ces détails dans un coin... faisant de la dame une encore jolie personne.
Pourquoi j'ai bloqué avec cet épisode ? Parce que je rêvais d'un Holmes aussi prévenant avec Helen que dans le canon et que dans l'épisode, il n'en fut rien !
Attention, à la décharge de l'épisode, je dois vous avouer que cela fait des années que je m'étais faite un film sur cette nouvelle. N'est-ce pas ma petite Elyon ?? Mais ceci est une autre histoire que je ne vous raconterai pas.
Anybref, empoisonnée par mes propres films, je m'attendais à tout autre chose et j'avais envie de crier à l'actrice "Mais saute-lui dessus ! Viole-le ! Arrache-lui ses vêtements ! Embrassez-vous fougueusement".
Voilà le problème d'un esprit pourri par de la fiction et des rêves... D'ailleurs, j'avoue que je ne sais plus lire cette nouvelle sans avoir mon esprit qui bat la campagne.
Cette prévenance envers la cliente, que j'aurais voulu voir transposée à l'écran, n'y était pas et cela m'a grandement déçue. Et puis je n'ai pas aimé Rosalyn Landor dans le rôle d'Helen Stoner.
Par contre, j'adore comment le producteur a imaginé le meublé de Baker Street... bien que la peinture avec les chutes de Reichenbach soit d'un mauvais goût certain...
Pour ceux qui ne sont pas dans mon esprit, cet épisode est excellent, fort opressant et on est bien loin de l'humour des premiers.
Dans le canon, cette enquête est sombre, violente, mettant à jour la noirceur d'un medecin qui, quand il utilise son art et son intelligence au service du Mal, ça fait des dégats !
Spectateur ou lecteur, on comprend très vite qu'on est face à un épisode dramatique, mais en tant que téléspectateur, on visualise tout ce qu'il se passe dans l'intro et on tremble pour la jeune fille, qui, bien que je ne l'aime pas, traduit bien de par ses regards ou ses tremblements de voix, l'angoisse qui la saisit.
Holmes aussi, dès le départ, a senti qu'un réel danger de mort pesait sur la jeune fille venue le voir et que ce qu'elle racontait, ce n'était pas du vent (pourtant, il n'a pas vu l'intro,
lui).
Jeremy Brett avait l'art de traduire ce sentiment à travers l'intensité soudaine de son regard et la raideur concentrée de son attitude. Du beau travail.
Le Dr Roylott, un des grands méchants créé par Conan Doyle, est un personnage violent et particulièrment abject. Un méchant réussi et l'acteur a le physique de l'emploi avec ses cheveux en bataille et sa bouche dure et méchante.
Dans l'intro, il balance un homme dans la rivière car il voulait que les bohémiens quitte la région. Et ils sont les invités perpétuels du docteur, qu'on se le dise.
Le docteur est aussi assez "violent" avec Helen, sa belle-fille (il a épousé la mère qui était veuve et qui est décédée maintenant), lui empoignant avec force le poignet.
Holmes n'est pas un con ou un homme qui a tendance à sous-estimer le danger, il sait que le docteur est un dangereux prédateur et il est conscient du danger qu'il fait courir à Watson. Il le lui
avouera pendant leur nuit de guet, dans l'abri de jardin.
Cette scène est superbe avec ses jeux d'ombres réalisés par les éclairages.
L'atmosphère est tendue comme une corde de violon, et cette intrigue donne l'occasion à Holmes et Watson de partager des moments d'intense complicité face au danger.
Dans cet épisode, puisque Holmes va à la campagne, il portera la grande cape macfarlane et le deerstalker sur son costume noir.
Jeremy, dans le rôle du détective, s'est imprégné de son rôle (au point qu'il dira que Holmes l'épuise, tout comme le personnage avait épuisé Robert Stephens, un autre acteur, mais de film) et lorsqu'il est dans la chambre de la demoiselle, cherchant des indices, il scrute avec attention le moidre détail et la caméra suivra son regard.
Il n'hésitera pas à se coucher au sol pour l'inspecter avec sa loupe.
C'est un Holmes très grave qui mettra en garde la cliente et lui demandera de bien exécuter ses consignes, car il en va de sa vie !
La scène dans la chambre est intense (non, pas de scènes de cul) et si Holmes sauve une vie, il en prendra une autre, bien qu'il ne soit pas responsable qu'indirectement. Cette mort ne lui pèsera pas lourd sur la conscience.
Les "erreurs" comises par Conan Doyle dans le canon seront transposées dans l'épisode télé... mais bon, il faut parfois prendre des largesse avec la réalité, en littérature comme à la télé.