4.17 Maud Tabachnik - Mo Hayder
- Étoile du temple (l') : Maud Tabachnik
- Festin de l'araignée (le) : Maud Tabachnik
- Homme du soir (l') : Mo Hayder
- Honte leur appartient (la) : Maud Tabachnik
- Mauvais frère : Maud Tabachnik
- Pig Island : Mo Hayder
- Rituel : Mo Hayder
- Skin : Mo Hayder
Titre : La Honte leur appartient
Auteur : Maud Tabachnik
Edition : Le Masque (2002) / J'ai Lu (2004)
Résumé :
Dans ce petit bourg de l'Est, le paysage s'est soudain figé, évoquant cette scène de février 1943 où deux familles juives ont été arrêtées par la Milice et déportées.
Il est revenu retrouver sa mémoire et affronter celle des autres.
Il est revenu demander justice à ceux qui ont brisé sa vie et celle des siens.
Il est revenu se heurter au clan de la honte.
D'ores et déjà, il sait que sa revanche aura un goût amer.
Critique :
Si j'apprécie les thrillers américains, si je n'ai rien contre les auteurs francophones qui écrivent comme s'ils étaient des purs ricains, j'apprécie tout de même un thriller à la française !
Pas de honte, messieurs, dames, les écrivains à être francophone. Il faudrait de temps en temps éviter cette manie de "fabriquer" des thrillers à l'américaine.
Avec ce livre, mes vœux sont exaucés, Maud Tabachnik est revenue au policier classique. Ouf, un bol d'air pur !
Enfin, "air pur", façon de parler, hein. Ici, c'est tout ce qui s'est passé (et qui se passerait encore) dans nos charmantes provinces peuplées de francs salauds et autres fumiers, sans oublier les indétrônables cons, ceux qui se croient tout droit sortis de la cuisse de Jupiter, alors qu'ils ne seraient même pas digne d'être sorti du côté "officiel" de celui des excréments. C'est vous dire ce que je pense d'eux.
Oui, je parle de ce que je nomme poétiquement "les raclures de bidet".
Ambiance glauque, dans ce roman...
Pourquoi ? Que se passe-t-il ? Et bien, c'est le fils Walter qui revient dans la petite ville de l'est de la France où il a passé une partie de son enfance.
On ne l'y avait pas vu depuis la guerre, et plus précisément une nuit où ses parents ont été arrêtés suite à une dénonciation.
Vous voyez où je veux en venir ? Oui, les Walter étaient juifs, et le fils a été le seul membre de la famille à réussir à s'enfuir, échappant à la mort.
Il revient donc dans ce charmant patelin bucolique et rachète l'étude du notaire.
Toutes les familles qui jalousaient la sienne sont encore là et guettent ses moindres réactions dans la crainte d'une vengeance, car Walter veut savoir qui a dénoncé sa famille.
Mais aura-t-il la force d'accomplir cette vengeance ? L'apaisera-t-elle seulement ? That is the question... Non, je ne dirai rien de plus !
Voilà donc un livre subtil, tout en nuances, digne du meilleur des écrivains de roman policier, me réconciliant un peu avec l'auteur, du moins, pour ce roman.
Si vous aimez les huis-clos étouffants d'une petite ville de province où l'hypocrisie est un sport national, un état d'esprit, quelques chose d'inscrit profondément dans les gènes, ou, comme le souligne une autre critique "une religion, non pas d'Etat mais communale", alors ce livre est fait pour vous et il vous ira comme un gant.
Pas besoin de faire des retouches, ça ne fait pas un pli, il vous tombera pile-poil dans les mains.
L'atmosphère est lourde comme un soir de canicule sans vent, elle vous colle aux basques, vous oppresse, vous indispose de par sa moiteur et l'évocation des actes lâches dont se sont rendus coupables un certain nombre de français pendant la guerre donne à réfléchir (hé, je ne jette pas la pierre aux Français ! Beaucoup de pleuples ont à rougir).
Une fois de plus "putain de guerre !".
Voilà pourquoi je vous disais plus haut que l'ambiance de ce roman était glauque : la trame de fond est consacrée à la persécution subie par le peuple juif durant la guerre et à la vengeance que l'un d'eux pourrait accomplir...
Les personnages sont fouillés et vont jusqu'au bout d'eux-mêmes avec une vérité m'a prise à la gorge.
Une indéniable réussite.
Moi aussi j'ai apprécié le lien que l'auteur a créé entre le personnage principal et le « protégé » de ce dernier.
Que voilà donc une belle étude psychologique des âmes des habitants des petites villes bourgeoises de province. Le gratin... de la raclure du bidet, of course !
Malgré tout cela, quelques rebondissements sont assez prévisibles et je m'y attendais. Cela n'enlève rien au plaisir que j'ai pris à lire ce livre.
Belle description (si je puis m'exprimer ainsi) de ce qu'a pu être l'ignominie de ce mois de février 1943, les dénonciations "ordinaires", les spoliations "ordinaires", et que, vingt ans plus tard, les mêmes qui les avaient organisées étaient toujours en place, près du pouvoir, que leurs idées "noires" ne les avaient pas quitté.
A méditer...
Titre : L'étoile du temple
Auteur : Maud Tabachnik
Edition : J'ai Lu (2005)
Résumé :
À Troyes, en l'an 1306, le templier Agnetti est retrouvé torturé et assassiné sur les terres du lapidaire juif Aaron Mayerson. Celui-ci devait polir le Jaidpur, fabuleux diamant offert à Philippe Le Bel par la République de Venise pour sceller leur alliance contre Gènes.
Or, le diamant reste introuvable. Les soupçons se portent immédiatement sur Mayerson. N'est-il pas le riche représentant du peuple déicide, et donc le coupable parfait ?
Il est arrêté et soumis à la question. Sa fille, la belle, opiniâtre et érudite Rachel, comprend qu'il s'agit d'un leurre et se met en quête pour démêler l'écheveau de cette histoire où elle pressent le piège politique. Juifs et Templiers n'en feraient-ils pas les frais au profit de Jean Le Pieux, demi-frère bâtard de Philippe Le Bel ?
En ces temps obscurs, une véritable course contre la montre s'engage où tous les coups sont permis afin d'asseoir son pouvoir. Rachel parviendra-t-elle à faire sortir son père des geôles effroyables du roi et à éviter à son peuple un nouvel exil ?
Petit plus : Spécialiste du thriller à l'américaine, Maud Tabachnik réussit avec succès son entrée dans le roman historique à suspens.
Le personnage original de Rachel, femme de caractère, féministe avant l'heure, en fait sa force.
Critique :
Dans ce cas-ci, ce n'est pas du grand Maud Tabachnik. Pas de médiocre non plus, je dirais de "l'entre-deux".
Si vous voulez tout savoir, le livre se lit facilement, sans trop se casser la tête et si vous le ressortiez de votre biblio un an plus tard, vous pourriez le relire tant il ne vous aura pas marqué au fer rouge. Mais sans que cela vous pose problème non plus.
Je vais tâcher de creuser un peu plus.
Première incursion dans le roman historique pour Maud Tabachnik qui est avant tout une spécialiste du thriller (à l'américaine, parfois, souvent, mais pas toujours) et du roman policier.
Ici, elle a choisi une date intéressante, du moins, pour les féru de romans historiques telle que je suis. Oui, chacun son vice.
1306, c'est bien sûr l'année de l'expulsion des juifs du royaume de France (décidément... vous allez croire que je vous en veux) mais c'est aussi l'année qui précède la condamnation puis l'éradication des templiers.
Souvenez-vous du vendredi 13 octobre 1307, jour de l'arrestation des Templiers... et tout cela se terminera par la mort du grand maître Jacques de Molay, brûlé vif à la pointe de l'île de la Cité le 19 mars 1314.
Puisque le roman porte sur ces deux faits historiques, rien d'étonnant à ce que figurent, parmi les principaux personnages, des membres de la communauté juive et ceux des Templiers.
Deux communautés, certes bien différentes et souvent opposées, mais réunies en la circonstance par une même menace, celle de la Mort. Non pas "naturelle", mais légèrement "commanditée" par des hommes sans scrupules, bas de plafond, jaloux, et j'en passe.
Toutefois, s'il est fréquent que je retrouve mes chers templiers (chacun son vice, je vous disais) jouer les têtes d'affiche dans nombreux de mes romans ésotériques ou historiques, il est en revanche plus rare de voir des juifs occuper les premiers rôles (sauf dans les récits de la Seconde Guerre), ou, du moins, de les voir occuper tous les deux, les têtes d'affiches.
Il ne me vient pas à l'esprit un roman que j'aurais lu et où les deux communautés se trouvaient en tête de liste. C'était soit l'un, soit l'autre, ou si un était présent, l'autre était là de manière anecdotique.
C'est là une originalité appréciable, sans compter que nous avons droit à découvrir la vie quotidienne des juifs.
Et pour ceux qui ne le sauraient pas encore (voyage sur Mars, temps de cerveau accordé à une boisson gazeuse), ils étaient à peine tolérés dans la société. Euphémisme, d'ailleurs, le "à peine tolérés".
Accusés de tous les maux, de toutes les épidémies, de toutes les profanations, vilipendés, spoliés, victimes de pogrom sauvages, accusés d'être des usuriers alors que l'église catholique interdisait aux catho de prêter de l'argent. Rien de très réjouissant, vous voyez.
Là où le bât blesse, ce n'est pas dans la description des vexations et des persécutions qu'ils subissent, non, l'auteur s'est donné la peine de faire sonner ça juste.
Le problème vient du personnage principal : Rachel.
Rachel est en effet parée de trop de qualités et de vertus pour en faire une héroïne crédible. C'est Wonder-Woman à elle toute seule.
Elle s'habille en homme, chevauche sans complexe et tire l'épée.
Jeanne d'Arc eut toutes les peines du monde, un siècle plus tard, alors pour une juive à cette époque, c'est science-fiction !
Ajoutons à cela qu'elle fait preuve d'une tolérance à l'égard de tout un chacun (C'est "tu ne jugeras point" puissance mille) et d'une indépendance pour le moins anachronique. Nos arrières grand-mère eurent plus de mal à obtenir le droit de vote pour les femmes.
Wonder Woman, je vous disais. On peut pardonner ça à un auteur de fiction, publiant ses écrits sur le Net pour son plaisir, mais pas chez une romancière professionnelle !
Le personnage de Philippe de Champagne est mieux réalisé. Il est faible, indécis, occupé de ses seuls plaisirs (à quoi pensez-vous ?) mais néanmoins ouvert et curieux, plus en accord avec son époque, et par là même, plus vrai.
A croire que cela marche mieux avec les personnages masculins que féminins : comme si on pouvait parer l'homme de toutes les qualités ou en faire un salaud fini, alors que pour la femme, quelque soit son statut, il doit être tellement subtil qu'il en devient "mission difficile".
D'autant que Philippe de Champagne évolue au fil du récit, il prend de l'envergure, s'interroge et va même jusqu'à contrarier sa nature et risquer sa position. Un personnage multiple et assez attachant, mieux réussi que Rachel.
Pour en finir avec les protagonistes de l'histoire, signalons aussi Jean le Pieux qui campe un méchant pour le coup parfaitement crédible (le méchant doit être réussi dans une histoire), pétrit de haine, rongé par l'ambition.
Sans oublier les Templiers qui ont senti le vent tourner et les représentants de la communauté juive de Troyes, craintifs mais pas totalement soumis.
Pour ce qui est de l'enquête, il faut avouer qu'elle s'avère finalement assez secondaire et sert surtout de révélateur aux ambitions et aux manœuvres des puissants et sa conclusion sera, somme toute, assez sommaire.
Ce livre vaut donc surtout pour son atmosphère et ses descriptions : la ville de Troyes et son marché, la prison du palais ducal ou l'intérieur d'une maison bourgeoise, la campagne sous la neige, une maison des Templiers, une auberge...
Pas le meilleur, mais pas le pire non plus !
Titre : Mauvais Frère
Auteur : Maud Tabachnik
Edition : Livre de Poche (2004)
Résumé :
D’emblée, l’enquête du lieutenant Goodman se révélait impossible. Le tueur pouvait violer et mutiler ses victimes ou se limiter à les scalper. Question d’inspiration…
Ses proies, il les préférait blondes, jeunes et paumées. Comme une de ses premières victimes, la nièce du maire de Boston…
Entre un supérieur black et antisémite qui veut sa peau, sa yiddish mamma qui ne veut pas le lâcher, la femme de sa vie qu’il vient de rencontrer et cette série de crimes sans indices ni mobiles, le plus célèbre flic de Boston, pour qui humour et élégance vont de pair, n’est pas prêt à affronter la pire des folies : celle qu’on ne soupçonne pas parce qu’elle rôde trop près de soi.
Pourtant, son vieil ami Archie qui adore philosopher l’a prévenu : «C’est parce que le monde tourne à l’envers, Sam, qu’il se casse la gueule.»
Petit plus : Un rythme à couper le souffle, des dialogues au cordeau : un thriller infernal de l’auteur du Cinquième Jour.
Critique :
Si j'adore les romans noirs et que je suis toujours les conseils avisés d'une de mes meilleures amies (avec laquelle je suis toujours, en terme de romans, d'accord), cette fois-ci, il me faut admettre que sur ce coup là, ma grande pourvoyeuse de "romans à ne pas louper" ne fut pas à la hauteur.
Rarement nos avis furent aussi divergents sur un roman que nous avons lu.
Si elle l'avait apprécié et, de ce fait, me l'avait recommandé chaleureusement, il n'en fut pas de même pour moi.
Même un auteur tel que Tabachnik (auteur dont j'attendais beaucoup, au départ) ne peut toujours être au plus haut niveau de réussite.
Et, ce fut avec un brin de tristesse que je déclarai à cette amie que «Mauvais frère» était un livre à oublier. Au plus vite. Mon amie ne comprît pas où cela avait foiré avec moi.
Cela commençait pourtant bien : le lieutenant Goodman, toujours à Boston est devenu la tête de Turc de son chef, un Noir raciste et il en souffre.
C'est tellement poussé loin, ce racisme primaire que le supérieur en vientquasiment à saborder l'enquête pour satisfaire sa haine envers son subordonné.
Et l'enquête de Goodman ? C'est un vrai bourbier, où il a toutes les chances de s'embourber (c'est le but du bourbier, me direz-vous).
Bref, l'enquête lui est confiée, avec en outre des implications dans la haute société de la ville : la première victime est la nièce du maire, rien de moins, c'est vous dire la pression ressentie, plus que si c'était une fille de la nuit.
Enfin, "première victime", faut-il dire très vite, car en voici une autre, puis encore une autre... et ça continue encore et encore, c'est que le début, d'accord, d'accord...
Voilà donc ce bon vieux Goodman sur la trace d'un tueur en série (encore un de plus) et comme un malheur ne vient jamais seul, il reçoit d'étranges coups de téléphone : ceux-ci laissent entendre qu'il y a deux tueurs, des complices si proches qu'ils se disent frères.
Hop, petit tour du côté de la schizophrénie. Dr Jekyll et Mr Hyde... avec plus de pesanteur, normal, nous sommes dans un bourbier.
Oh, même moi j'ai compris bien avant la fin... Et je n'excelle pas dans le genre.
S'il y avait encore des surprises ensuite, cela n'aurait pas été trop grave. Ce ne serait pas la première fois que je découvre "qui" et que malgré tout l'auteur me colle une claque à la fin.
Ici, pas le moins du monde... Dommage !
Pire que ça : on va d'événement attendu en événement prévisible jusqu'à penser qu'il n'était pas nécessaire d'écrire les cent cinquante dernières pages : on aurait bien deviné tout seul.
Non, je ne vais pas en faire un drame. J'ai tout simplement pris un autre rendez-vous avec Maud Tabachnik, pour un autre roman...
Dois-je spoiler en vous disant que le plaisir ne fut pas vraiment au rendez-vous et que, déçue, je n'ai pas continué l'exploration de son monde littéraire.
Allons, ce n'est pas la première fois que cela m'arrive, d'attendre beaucoup d'un auteur et de me retrouver déçue... Oui, mais ça fait toujours du temps perdu à les lire !
Titre : Le Festin de l'araignée
Auteur : Maud Tabachnik
Edition : J'ai Lu (2001)
Résumé :
Boulder City, 6 000 habitants, en plein Nevada. Température moyenne : 40°. Une étuve !
C'est dans ce charmant patelin que Sandra Khan, journaliste au San Francisco News, est envoyée par son rédac' chef.
Plusieurs familles de touristes, en route pour Las Vegas, y ont mystérieusement disparu. La police locale, puis le FBI ont laissé tomber l'enquête.
Inutile de dire que l'arrivée d'une journaliste fouineuse ne soulève pas l'enthousiasme.
Tous s'emploient à décourager l'étrangère, allant jusqu'à glisser une mygale dans son lit.
À Boulder, on aime le calme et les citoyens se serrent les coudes.
Pendant ce temps, des milices fascistes s'exercent dans le désert...
Critique :
Petit résumé : l'héroïne, Sandra Khan, débarque dans un petit bled perdu, limite "trou du cul du monde" dans lequel le shérif a tout pouvoir. Ouaip, comme dans les bons vieux western. Manquait plus que Blondin !
Heu, pardon, je m'égare.
Sandra enquête sur plusieurs familles de touristes, qui, en route pour Las Vegas, y ont mystérieusement disparu. La police locale, puis le FBI ont même laissé tomber l'enquête. Mais Sandra compte bien la résoudre à elle toute seule.
Inutile de dire que l'arrivée d'une journaliste fouineuse ne soulève pas l'enthousiasme dans la riante bourgade (ironie). C'est qu'ils tiennent à leur tranquillité, ces bouseux.
Dans cette charmante petite ville, l'omertà règne en maîtresse de maison. La loi du silence, pas un mot.
Et pour être sûr qu'il ne subsistera pas de malentendu, on lui fait comprendre qu'elle n'est pas la bienvenue.
Comment ? Non, pas au moyen d'une banderole où il serait noté "Casse-toi, pauv'conne", mais plus simplement en tentant de la tuer.
Radical, moi j'aurais bien compris le message cinq sur cinq, mais vu que nous avons affaire à une super héroïne, têtue et courageuse, elle va rester et résister aux pressions pour découvrir la vérité....
Résiste, prouve que tu existe.
Et voilà, on tombe dans le cliché éculé (pas de mauvais jeu de mot) du héros américain, sans peur et sans reproche, qu'on connaît déjà par coeur.
C'est la première chose qui m'a agacée...
La particularité de ce polar, hormis Wonder-Woman, c'est que le meurtrier se transforme aussi en narrateur (par intermittence) et dont l'identité est découverte rapidement. On ne se ficherait pas de moi, par hasard ??
Je n'ai rien contre, si, dans le cas présent, ça n'enlèverait pas une bonne partie du suspense.
Oui, le suspense est tué net. Alors que dans les épisodes du lieutenant Columbo, le fait de connaître et de voir l'assassin à l'oeuvre, ne me tue pas le suspense, ici, oui !
Mais alors, le complot orchestré par les habitants de la ville pour qu'elle abandonne l'enquête tombe à l'eau. Logique, quand tu brilles par ton absence...
Ceci était la deuxième chose qui m'avait dérangée. Là, je vais vous parler de la troisième chose qui m'a horripilée.
Le côté "anti mec" de notre héroïne m'a dérangée fortement du fait que ça devenait plus cliché qu'un cliché.
Sandra est lesbienne, je m'en fiche, c'est sa vie et elle fait ce qu'elle veut. Comme par hasard, elle vit à San Francisco (clichééé, ton univers impitoyable, pam, pam, pam *air connu*) et tous les hommes qu'elle croisera dans le premier tiers du livre sont des porcs, des cons, des losers, des enfoirés, bref, des clichés sur pattes qui ne pensent qu'à la déshabiller du regard et plus, si affinités.
Vous m'croyez pas ? Rencontre avec un autochtone non dégrossi :
"Un gars en salopette est accoudé à la portière de droite et sourit en mâchonnant un brin de quelque chose.[...]. Du regard il m'enlève mon chemisier et mon pantalon, il s'attarde sur l'entrecuisse et remonte vers mon visage."
Oh, le patelin serait-il le rendez-vous de tous les obsédés du pays ? Une sorte de "no man's land" pour pervers échoués ? Un endroit où le reste de la populace les parquerait ?
Puisque nous sommes en train de patauger lamentablement dans les clichés, je vous en offre un autre, tellement gros que vous allez pas me croire, pourtant, c'est vrai : Sandra croise un habitant sympathique (enfin !). Devinez quoi ? Il est homo (et persécuté, of course, nous sommes au pays du cliché).
Le guide touristique, édité par l'office du tourisme, devait indiquer : charmante bourgade habitée par des beaufs de première classe, des paumés première catégorie, des enfoirés de premiers choix, des attardés de tous poils, homophobe et obsédés par les femmes, les considérant tout au plus pour des objets de plaisir et accessoirement pour des bonniches.
Trop gros, trop cliché, trop "il est gentil l'homo et il est méchant l'hétéro".
La façon dont est traité le thème de l'homophobie ne m'a pas convaincue, trop simpliste, trop "cliché" (désolé pour la répétition, mais l'auteur l'a cherché).
Dois-je vous préciser que j'ai moyennement aimé ou vous avez compris ?
Ironie...
Titre : Rituel
Auteur : Mo Hayder
Edition : Presse Pocket (2009) / Presses de la Cité (2008)
Résumé :
Les fonds vaseux du port de Bristol révèlent parfois de lugubres trésors. La prise du sergent " Flea" Marley, chef-plongeuse de la police locale, aurait de quoi étonner le pêcheur le plus averti. Cette main, tranchée net, n'est assurément pas le vestige d'un noyé...
Récemment muté de Londres, le commissaire Jack Caffery ne sait quoi en penser. Il n'y pense d'ailleurs qu'à regret, trop occupé qu'il est à traquer ses vieux démons.
Confusément, il partage avec Flea, obsédée elle aussi par un deuil impossible, une entêtante fascination pour la mort. Tous deux contemplent le fond, avec l'envie d'y sombrer. A jamais.
Il n'y a guère que cette main pour les en empêcher. Cette main et ce souffle de magie noire, imprégné de superstitions africaines, qui semblent saisir d'effroi la paisible ville de Bristol...
Critique :
Ce thriller réunissait tous les ingrédients pour me faire passer un très bon moment de lecture, mais comme je vous l'ai déjà écrit dans une précédente critique, Mo Hayder (tout comme Maud Tabachnik) m'a bien déçue.
Moi qui m'attendais à de grands moments de frissons, j'en ai été pour mes frais.
Quoi ? Tout ça pour ça ?
Titre : L'homme du soir
Auteur : Mo Hayder
Edition : Presse Pocket (2003)
Résumé :
Aux abords de Brockwell Park, quartier résidentiel dans le sud de Londres, un garçon de neuf ans est enlevé à son domicile, en présence de ses parents, retrouvés ligotés et complètement déshydratés après trois jours de séquestration.
La police pense aussitôt à un acte pédophile, d'autant plus que les enfants du voisinage évoquent un mystérieux "Troll" qui viendrait pendant leur sommeil.
C'est à l'inspecteur Jack Caffery que revient la pénible tâche d'enquêter : depuis la disparition - jamais élucidée - de son jeune frère, il est particulièrement sensible à ce type d'affaire.
Cette investigation lui permettra-t-elle de découvrir enfin la vérité sur le sort du disparu ?
Et s'il côtoyait cette vérité à son insu, sans se douter qu'elle est beaucoup plus sinistre qu'il ne l'imagine.
Critique :
Titre : Pig Island
Auteur : Mo Hayder
Edition : Presse Pocket (2008)
Résumé :
Joe Oakes est journaliste et gagne sa vie en démystifiant les prétendus phénomènes paranormaux.
En débarquant sur Pig Island, îlot perdu au large de l’Écosse, il est fermement décidé à vérifier si la trentaine d’allumés qui y vivent en vase clos vénèrent le diable comme les en accusent les gens de la côte.
Et, surtout, il veut tordre le cou au mythe du monstre qui aurait élu domicile sur l’île, une mystérieuse créature filmée deux ans plus tôt par un touriste à moitié ivre.
Mais rien, strictement rien ne se passe comme prévu. Joe est confronté à des événements si atroces qu’ils bouleversent à jamais son idée de la peur et du mal…
Critique :
Et bien, moi qui pensais passer un bon moment avec ce roman, j'en ai été pour mes frais...
Mo Hayder m'a déçue...
Ce livre, il était tellement passionnant que j'ai déjà commencé par sauter des pages au bout de la lecture d'une vingtaine. Pensant que cela aller mieux après, j'ai poursuivi...
Pour rien, puisque j'ai fini par le laisser tomber afin de passer à un livre plus intéressant que celui-là.
Z'êtes bien sûr que c'est la Mo Hayder qui devait me faire frissonner avec ses thrillers ? Il doit y avoir erreur sur l'auteur...
Décevant...
Titre :
Auteur : Mo Hayder
Edition :
Résumé :