4.29 Charles Williams
1. Biographie :
Charles Williams, né le 13 août 1909 à San Angelo au Texas et mort le 7 avril 1975 à Los Angeles en Californie, est un auteur américain de romans policiers.
Il publie en 1951 son premier roman, "Hill Girl" qui est un succès, ce qui le décide alors à devenir écrivain professionnel. Jusqu’à l’année 1973, il publie vingt-et-un autres romans et participe
à la rédaction de plusieurs scénarios de cinéma.
En France, Charles Williams est publié principalement chez Gallimard dans la collection Série noire ou l’on retrouve dix-sept de ses vingt-deux titres.
Par le jeu des rééditions, il se retrouve également à plusieurs reprises dans les collections Poche noire, Carré noir et Folio policier.
La collection Rivages/Noir compte trois titres à son catalogue, dont son premier roman, "Hit Girl", et une retraduction de "The Catfish Tangle".
Les romans de Charles Williams ont donné lieu à treize adaptations pour le cinéma et la télévision.
2. Œuvres :
- La Fille des Collines (Hill Girl, 1951) - 1986 Rivage/Noir n°2.
- L'Ange du Foyer (Big City Girl, 1951) - 1965 Série Noire n°977
- Bye, Bye Bayou (River Girl, 1951) - 1964 Série Noire n°867.
- Je t'attends au Tournant (Hell Hath No Fury, 1953) - 1955 SN n°246.
- Peaux de Bananes (Nothing In Her Way, 1953) - 1956 Série Noire n°294.
- Go Home Stranger (Go Home Stranger, 1954) - 1989 Rivage/Noir n°73.
- Le Pigeon (A Touch Of Death, 1954) -1955 Série Noire n°259.
- La Mare aux Diams (Scorpion Reef, 1955) - 1956 Série Noire n°334.
- Avec un Élastique (The Big Bite, 1956) - 1957 Série Noire n°388.
- Fantasia chez les Ploucs (The Diamond Bikini, 1956) - 1957 SN n°400.
- Allo l'Assassin vous Parle (All The Way, 1958) - 1960 Marabout n°278.
- Celle qu'on Montre du Doigt (Talk Of The Town, 1958) - 1959 SN n°513.
- Une Femme là-dessous (Girl Out Back, 1958) - 1964 Série Noire n°888.
- Mieux Vaut Courir (Man On The Run, 1958) - 1959 Série Noire n°521.
- Aux urnes les Ploucs ! (Uncle Sagamore & His Girl, 59), 1960 SN n°602.
- Péri en Mer (The Sailcloth Shroud, 1960) - 1960 Série Noire n°616.
- Ont-ils des Jambes (Aground, 1960) - 1961 Série Noire n°659.
- Vivement Dimanche ! (The Long Saturday Night, 1962) - 1963 SN n°816.
- De Sang sur Mer d'Huile (Dead End Calm, 1963) - 1965 SN n°929.
- Un Quidam Explosif (Man On A Leash, 1973) - 1975 SN n°1702.
- La Mer Profonde et Bleue (And The Deep Blue Sea, 1971) - 1989 Rivages/Noir n°82
Titre : Fantasia chez les ploucs
Auteur : Charles Williams
Edition : France loisirs / Folio (2003)
Résumé :
La plus fantastique chasse à l'homme du siècle... confusion indescriptible... véritable ruée de volontaires... une prime de 500 dollars... recherchée par le FBI, la police de 23 Etats et autant de gangsters notoires, la ravissante et déjà célèbre Caroline TchouTchou se serait enfuie presque nue dans les marais... toute la région participe aux recherches...
Décidément, on ne s'ennuie pas à la campagne et, s'il y a des ploucs, ils gagnent à être connus... Finley le prédicateur azimuté... Gimerson qui pleure ses cochons...
Le shérif qui devient fou... Et l'oncle Sagamore ! Celui-là, dans son genre, il confine au génie...
Ce n'est peut-être pas pour rien si tout se trame sur ses terres... De quoi faire pleurer les z'honnêtes gens...
Mais allez prouver quoi que ce soit...
Critique :
Lui, il peut se vanter de m'avoir fait pleurer de rire tellement il était burlesque, déjanté, très second degré.
L'avantage, c'est qu'il est narré par Billy, qui a sept ans, qui ne comprend pas le quart de la moitié de ce qu'il voit, alors que moi, je savais de quoi il retournait.
Oui, j'avais compris pourquoi les vieilles peaux stagnaient dans leur bain puant...
Le pauvre enfant n'aura pas le temps de souffler avec les deux zozos qui l'accompagnent.
Attention, si vous avez le second degré en option (et les autres aussi), passez votre chemin, vous trouveriez cela pas assez sérieux pour vous.
Moi, il a failli me faire faire pipi dans ma culotte, tellement je riais à en avoir mal les zygomatiques !
Titre : La Fille des collines
Auteur : Charles Williams
Édition : Payot et Rivages (1986)
Résumé :
Bob et Lee ont grandi dans le Sud rural des Etats-Unis sous le regard implacable d’un père autoritaire, vétéran de la seconde guerre mondiale.
Si Lee, l’aîné, est le préféré, le « beau gosse » qui fait tourner les têtes des filles du coin, Bob a dû s’exiler à l’Université, après une brouille définitive avec le paternel, pour tenter sans succès de devenir joueur de football professionnel.
Lorsque le fils maudit revient au pays après le décès du grand-père pour récupérer sa ferme, c’est pour découvrir que son frère, bien que marié, s’est entiché d’une fille de ferme qui vit recluse sous la coupe d’un père bouilleur de cru clandestin.
Loin d’être une passade, l’attirance de son frère vire à l’obsession maladive et le cadet constate avec effroi que Lee s’enfonce de plus en plus dans l’alcool au risque de mettre son mariage et même sa vie en danger : dans l’Amérique rurale d’après-guerre, les fermiers ne plaisantent pas avec l’honneur de leurs filles…
Petit plus : "Un monde de paysans durs au mal, où les seules distractions sont la chasse et la distillation clandestine de whisky. Un monde qui serait simple, et même hospitalier, s'il n'y avait Angelina, belle comme le diable, les formes épanouies sous une méchante robe de coton, un défi permanent au fond des yeux.
Lee, séducteur impénitent, désœuvré et veule, n'y résiste pas. Et la violence éclate avec la soudaineté d'un orage trop longtemps contenu...
C'est le premier roman de l'auteur de "Fantasia chez les ploucs"... Williams y fait déjà preuve d'une maîtrise de vieux routier. Tension, sensualité, humour, tout est là.
Titre : Bye-bye, bayou ! / La fille des marais
Auteur :Charles Williams
Édition : Gallimard (1964) / Folio / Rivages Noir
Titre Original : The Catfish Tangle ou River Girl (1951)
Résumé :
Jack Marshall mène la vie tranquille d'un policier de province. Une femme jolie et dépensière, un boulot stable, un salaire minable que quelques pots-de-vin rendent décent, et du temps pour aller pêcher dans le bayou, une sorte de lac entre étang et fleuve.
Oui, les choses iraient plutôt bien pour lui si, au fond de ce bayou, Jack n'était tombé sur une sirène blonde qui lui tourne la tête, et dont le mari violent et alcoolique, lui, est bien réel.
La sirène a un nom, Doris. Elle se montre d'abord farouche, puis finit par se laisser séduire. Autant dire que ce jour-là, Jack aurait mieux fait de se casser les deux jambes, car ce coup de foudre va déclencher une véritable tornade.
Petit plus : Charles Williams réussit le superbe portrait d'un homme à la personnalité ambiguë. Les difficultés de la vie, sa faiblesse de caractère transforment ce brave type en ciminel.
Ce qui ne nous empêche pas, et là est la force de Williams, de lui conserver toute notre sympathie.
Critique :
Si la femme de Jack Marshall avait été moins dépensière, rien de tout cela ne serait arrivé ! Oui, je vous le dis.
Jack Marshall, flic de province, menait une petite vie tranquille. Boulot de flic pèpère, pots-de-vin récoltés chez les mères maquerelles du coin pour son shérif de chef, une épouse chiante,... Rien de transcendantal, me direz-vous.
Et cela aurait pu "rester, continuer, durer" si sa bourgeoise n'avait pas fréquenté des amies riches et voulu mener grand train, comme elles. D'ailleurs, si sa rombière n'avait pas insisté pour partir avec ses pétasses de copines à la mer, rien de tout ceci ne serait arrivé !
Hélas... Madame s'en va donc à la mer avec les derniers billets verts et Jack, dépité qu'à cause d'elle son compte en banque soit proche du niveau zéro (malgré les pots-de-vin qu'il chaparde à son chef), décide de prendre quatre jours de congé et d'en profiter pour aller pêcher dans le bayou (une sorte de lac, entre un étang et fleuve).
Tout aurait été pour le mieux, dans le meilleur des monde, si, au fond de ce bayou, Jack n'était pas tombé sur une sirène blonde qui lui a fait tourner la tête. Une sirène qui vit au fond du bayou avec un mari alcoolo et violent.
Doris... Un peu farouche, la sirène, au départ. Et Jack devient accro à elle sans même l'avoir touchée.
Revenu en ville, son esprit est tournée vers cette femme mystérieuse, à tel point que, bien que le shérif soit dans la merde avec un pasteur qui l'accuse de toucher du fric des tenancières de bordels et des gérants de tripots, malgré la menace d'un procès de la police devant le Grand Jury, Jack n'est là que de corps mais pas d'esprit.
C'est décidé, puisque sa pétasse prolonge son séjour à la mer, il va retourner quelques jours plus tard dans le bayou !
Ce jour-là, il aurait mieux fait de se casser les deux jambes, car son coup de foudre va déclencher une véritable tornade dans sa vie, et pas la tornade qu'il aurait espéré.
Il fallait le talent de Williams pour nous raconter cette histoire rocambolesque, mais plausible; pour nous donner de tels retournements de situation; pour manier un peu l'humour avec le tragique; pour insérer des tas de petites choses de la vie de la ville dans son récit; pour nous faire apprécier le personnage de Jack et pour nous planter le couteau si joliment à la fin, après des rebondissements remplis de suspense. Un vrai p'tit polar noir.
Dialogues au poil, scénario sans temps mort, suspense, pas trop d'humour parce que pas nécessaire, style d'écriture sans fioriture mais pas "plat" non plus, un personnage principal - Jack - qui a de la matière grise dans la tête et qui possédait un plan de bataille mitonné aux petits oignons !
Mais on oublie toujours un petit détail ! N'est-ce pas, Jack ?
Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014).
Titre : Vivement dimanche !
Auteur : Charles Williams
Édition : Folio Policier
Résumé :
Propriétaire d'une grosse agence immobilière, John Duke Warren est marié avec Frances, qui dirige une boutique de mode mitoyenne avec le magasin d'articles de sports de Dan Robert.
Un matin, on retrouve celui-ci mort au marais Crossman, dans un des affût utilisé pour la chasse aux canards.
Une voix charitable téléphone alors à Warren pour lui révéler que sa femme a assassiné Robert dont elle était la maîtresse. La correspondante mystérieuse précise que Frances a égaré son briquet
chez la victime.
Peu après, l'agent immobilier retrouve sa femme et une violente dispute éclate, interrompue par l'arrivée d'un policier qui demande à Warren de se rendre au commissariat.
Celui-ci, en rentrant chez lui une heure plus tard, découvre le cadavre de son épouse.
Critique :
"Vivement dimanche !" n'a rien à voir avec l'émission dominicale de Michel "Bonsoir, merci" Druker. D'ailleurs, en traduisant le roman, il aurait été plus judicieux de traduire à la lettre le titre original "The long saturday night" qui symbolise mieux la looongue nuit du samedi que Duke Warren va passer.
John Duke Warren, agent immobilier, avait tout pour être heureux : une agence qui marche bien, une charmante épouse et le droit d'appartenir au Club des Chasseurs de Canards (8 membres, seulement).
Or, peu après qu'il ait été tirer quelques coups sur des canards innocents, on retrouve le sieur Roberts - un autre membre - la tête emportée par un coup de fusil tiré à bout portant.
Suicide ? Impossible, il tirait avec du calibre n°6 et les plombs que les flics ont extrait de sa tête sont de calibre n°4...
Les canards n'étant pas armés, les soupçons ont pesé légèrement sur Duke (prénom prédestiné) mais il sort libre du commissariat.
Ensuite, les choses vont s'emballer :
- Un appel anonyme qu'il reçoit et qui accuse sa femme d'avoir tué Roberts car on a retrouvé son briquet chez lui;
- Duke qui commence à douter de son épouse (qui est en voyage) et qui n'était déjà plus à l'hotêl quand elle lui avait téléphoné ce matin (alors qu'elle lui certifiait qu'elle était encore dans son lit);
- De l'argent qu'elle a dépensé, mais où et pourquoi autant ?
- Sa femme qui rentre en avance : ils se disputent;
- Le policier vient le rechercher parce que le shérif veut lui reposer des questions suite à un appel anonyme qu'il a reçu lui aussi;
- À son retour, quand il monte dans la chambre, il découvre sa femme morte... Et pas de mort naturelle : sa tête est défoncée !
Duke aurait pu appeler les flics, mais non, c'est trop tard, il a raté le coche !
Le voici en cavale pour trouver le fin mot de cette histoire. Mais il n'est pas seul, il pourra compter sur une personne qui le croit innocent...
"Amusant", voilà ce que je pourrais dire de ce livre car le pauvre Duke n'est pas au bout de ses peines ! Ce ne sera pas facile d'arriver à démêler cet écheveau afin de prouver son innocence.
Amusant, mais terriblement intelligent, notre Duke, quand il mène une enquête sur sa femme morte, faisant appel à des détectives privés et mettant au point une technique pour ne pas devenir le choux que la chèvre de shérif dévorerait en une bouchée.
Rusé aussi, parce que se planquer ensuite dans son bureau, fallait avoir les couilles de le faire ! Duke les a eues.
182 pages sans temps mort, mené tambour battant, une enquête à suivre en même temps que notre agent immobilier, reconvertit en Sherlock Holmes le temps d'une nuit d'un samedi long comme un jour sans pain !
Personnage que l'on apprécie, Duke n'est peut-être pas le meilleur détective, mais il fait ce qu'il faut pour y arriver.
Mention "Napoléonienne" à son aide qui se comportera comme un renard plus que rusé !
L'écriture est simple, mais pas simpliste, Charles Williams nous a concocté un agréable polar qui se lit tout seul tant il est savoureux, nous réservant quelques surprises de son cru.
Sans oublier les nombreux traits d'humour...
François Truffaut a réalisé un film sur le livre en 1983, avec Fanny Ardent et Jean-Louis Trintignant dans les rôles phares. L'action ne se déroule pas aux États-Unis dans le film.
Livre particpant au Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014) et le Challenge "La littérature fait son cinéma - 3ème année" de Kabaret Kulturel.
Titre : Je t'attends au tournant (Hot spot)
Auteur : Charles Williams
Édition : Gallimard
Résumé :
Madox ne fut pas séduit par la fatale créature blonde, aux lèvres exigeantes.
Il aimait une sage jeune fille brune. Il gagnait sa vie, sagement, en vendant des voitures d'occasion. Il se croyait à l'abri des coups durs.
Et ce n'est qu'après mille déconvenues qu'il dut se rendre à l'évidence : le destin en jupon l'attendait à chaque tournant.