4.33 Lawrence Block
1. Biographie :
Lawrence Block, né le 24 juin 1938 à Buffalo (New York), est un écrivain américain de roman policier.
Pendant ses études au Antioch College de Yellow Springs dans l'Ohio, il est aussi rédacteur et directeur de collection.
À partir de 1957, il se lance dans l'écriture de nouvelles policières et de romans sexy. Il abandonne ce dernier genre au milieu des années 1960 pour se consacrer au roman policier et au roman d'espionnage, notamment avec les récits de l'espion Evan Tanner.
Au milieu des années 1970, il compose deux pastiches inspirés du Nero Wolfe de Rex Stout, ayant pour figure centrale Chip Harrisson.
Après ce divertissement, il élabore la série du détective privé Matt Scudder et celle du libraire/cambrioleur Bernie Rhodenbarr qui lui apportent la consécration.
De la première série a été tiré le film "Huit millions de façons de mourir" (1986) par Hal Ashby avec Jeff Bridges dans le rôle de Matt Scudder et Rosanna Arquette.
D'un roman "Le Monte-en-l'air dans le placard" de la deuxième série, le film "Pie voleuse" [Burglar] 1987) de Hugh Wilson avec Whoopi Goldberg.
Block a publié quelques romans policiers sous le pseudonyme de Paul Kavanagh.
Il reçoit le Grand Master Award de la Mystery Writers of America en 1994.
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2. Œuvres :
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Série Matt Scudder :
- Au cœur de la mort (Points - 2000)
- Drôles de coups de canif (Gallimard - 2003)
- Entre deux verres (Calmann-Lévy - 2011)
- Huit millions de façons de mourir (Gallimard - 2002)
- Ils y passeront tous (Points - 2000)
- La balade entre les tombes (Points - 2009)
- Le blues des alcoolos (Gallimard - 1987)
- Le coup du hasard (Calmann-Lévy - 2013)
- Le diable t'attend (Points - 1996)
- Les fleurs meurent aussi (Points - 2007)
- Les péchés des pères (Seuil - 2002)
- Même les scélérats... (Points - 2000)
- Tous les hommes morts (Points - 1998)
- Trompe la mort (Points - 2003)
- Tuons et créons, c'est l'heure (Seuil - 1996)
- Une danse aux abattoirs (Gallimard - 2000)
- Un ticket pour la morgue (Gallimard - 2003)
Série Evan Tanner :
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Annulez le Tchèque! (Gallimard - 1967)
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Beau doublé pour Tanner (Gallimard - 1968)
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Faites sauter la Reine! (Gallimard - 1968)
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La longue nuit du sans-sommeil (Points - 2002)
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Le voleur insomniaque (Gallimard - 1967)
- Haute voltige (Gallimard Série noire - 1968)
Série Bernie Rhodebarr :
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La Spinoza Connection (Points - 1999)
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Le blues du libraire (Points - 1998)
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Le Bogart de la cambriole (Points - 2001)
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Le cambrioleur en maraude (Points - 2006)
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Le monte-en-l'air dans le placard (Gallimard - 1969)
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Le tueur du dessus (Gallimard - 1978)
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Le voleur qui aimait Mondrian (Gallimard - 1995)
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Les lettres mauves (Points - 2002)
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Vol et volupté (Gallimard - 1981)
Série Keller :
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Keller en cavale (Seuil - 2010)
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L'amour du métier (Points - 2003)
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Le blues du tueur à gages (Seuil - 2007)
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Le pouce de l'assassin (Calmann-Lévy - 2012)
Série Chip Harrison :
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L'aquarium aux sirènes (Gallimard - 1984)
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Meurtres à l'amiable (Gallimard - 1984)
Romans :
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Ariel (Baleine - 2007)
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Arnaque à l'hectare (Gallimard - 1967)
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Cendrillon, mon amour (Points - 2004)
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Des fois, ça mord (Gallimard - 1985 )
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Errance (Gallimard - 2000)
- Et de deux (Calmann-Lévy - 2014)
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Heureux au jeu (Seuil - 2009)
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Lendemains de terreur (Seuil - 2005)
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L'étouffe-serviette (Gallimard - 1962)
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Le noeud coulant (Gallimard - 1969)
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Lune rouge (Gallimard - 1968)
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Mensonges en tout genre (Seuil - 2008)
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Sacrés lascars! (Gallimard - 1970)
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Y a qu'à se baisser... (Gallimard - 1962)
Titre : Huit millions de façons de mourir
Auteur : Lawrence Block
Édition : Gallimard (2002)
Résumé :
Un jeune mac noir expert en art africain. Des putes qu'on lui tue, avec un acharnement forcené. Un ancien flic reconverti dans le privé, et qui boit, et qui sait qu'il boit trop, qu'il boit à mort. Et, tout autour, huit millions de New-Yorkais qui mourront un jour, chacun à sa façon, sordide, idiote, cruelle.
Critique :
Depuis que je suis sur Babelio, ma LAL (Liste À Lire) a considérablement augmenté, la PAL aussi (Pile À Lire), l'une entraînant l'autre. Ces augmentations, je les dois à certains critiqueurs babeliens. Ne vous inquiétez pas, j'ai les noms de ces contributeurs inscrits dans mon carnet noir.
Je n'écoute pas tout le monde (j'ai mes dealers), mais quand certains membres me donnent des conseils de lectures et que le livre à l'air intéressant, je suis leur avis (pas sur du Harlequin et pas sur du "Barbant" Cartland, bref, faut du lourd !).
Ce roman, je le dois justement à un Généreux Contributeur... Selon lui, le livre valait de détour.
Alors ? Et bien, je dois vous avouer que les 80 premières pages furent longues et laborieuses et que j'ai dû m'accrocher pour poursuivre la lecture.
Les pérégrinations de Matt Scudder, alcoolo, aux réunions de A.A m'ont fait bailler d'ennui. La petite affaire qu'une call-girl lui avait confié au début du livre m'a fait soupirer. Je nageais en pleine barbantitude (néologisme inventé sur la racine de "barbant" en l'honneur de "bravitude").
Tudieu, l'ami se serait-il planté en me le conseillant ? Pourtant, ses avis valent autant qu'un Souverain or accroché à la chaîne de la montre de Holmes. Comment ça, c'est pas grand-chose ? Si, si, pour moi, le Souverain or a grande valeur.
Alors, je me suis accrochée au livre avec l'ardeur d'un ivrogne accroché à sa bouteille et j'ai eu raison. A partir du moment où Matt applique sa théorie du "deux verres, je gère", j'ai bien senti comment ça allait se terminer et je l'ai vu descendre vers le fond de la bouteille, comme si j'avais lu le scénario à l'avance. Tu gères ? Mon oeil !
Au final, j'ai bien aimé ce livre, il se boit comme un pur malt, à petites gorgées, pour mieux le savourer.
Matt Scudder m'a un peu laissé indifférente, mais j'ai eu un faible pour Chance, le proxénète adepte de l'art africain.
Quand la call-girl est retrouvée morte, tuée à la machette, le ton du livre change et l'enquête, bien que lente, va monter crescendo.
Matt est un personnage étrange, le détective privé qui n'a pas de licence officielle et est un ancien flic a des méthodes parfois expéditives. La scène dans la ruelle, avec le voyou, ne m'a pas fait sourciller, encore un peu je lui criais "vas-y, mets-lui une branlée".
Ici, pas de rythme trépidant. Si c'est ce que tu cherches, ami lecteur, passe ton chemin car notre détective prend son temps, interrogeant ses anciens réseaux, en autre, tout ses indics de l'époque où il était flic et il remonte patiemment le fil des deux meurtres.
Deux ? Oui, le mec à machette affutée comme la lame du couteau de Jack l'Éventreur a encore frappé ! Après Kim, il s'est fait un travelo (la nana avec la paire de couilles de ma citation, et bien, c'est elle).
Faut savoir aussi qu'entre les deux "coups de machette" à gogo, il y a eu ce qui pourrait ressembler à un suicide...
Les flics ? Ils s'en foutent royalement ! Il n'y a que le proxénète qui voudrait bien savoir qui a massacré son employée à la machette et si sa seconde travailleuse s'est bien donnée la mort ou si on lui a donné un coup de main. Diable, c'est que son entreprise lucrative risque de connaître la crise !
Non, Chance n'est pas comme les autres macs, il est différent, il aime bien ses filles.
Lors de son enquête, Matt va tout faire pour trouver le meurtrier et le mobile. Attention, il lui faut démêler les fils de l'écheveau tout en essayant de ne pas replonger dans l'alcool, sinon, c'est la mort qui l'attend. Ses réunions aux A.A est un autre fil conducteur du livre, sans oublier un autre, les morts "bêtes" dans New-York. Et vu qu'il y a huit millions d'habitants, il y a huit millions de façon de mourir.
La solution, je ne l'avais pas déduite, même pas deviné les prémisses, pourtant, tous les indices étaient sous mon nez.
Le début fut lent, le temps que ce pur malt arrive à bonne température. Une fois cette formalité accomplie, le verre se boit tout seul, à petites gorgées pour mieux savourer le plaisir avant de l'avaler cul-sec pour enfin voir le fond du verre et savoir QUI a tué ? Et pourquoi !
Une excellente surprise que ce roman. J'ai eu raison de persévérer.
Vous voyez que les conseils de certains valent quand même leur pesant de whisky ! Heu, pardon, qu'ils valent un Souverain or !
Challenge "Thrillers et polars" de Liliba, Challenge "La littérature fait son cinéma - 3ème année" de Kabaret Kulturel, Challenge "Faire fondre sa PAL" chez Metaphore et Challenge "Destination PAL" chez Lili Galipette.
Titre : L'étouffe-serviette
Auteur : Lawrence Block
Édition : Gallimard (1962)
Résumé :
Dans le hall, j'examinai la liste des locataires. Trois autres personnes habitaient au troisième étage. J'espérai qu'à cette heure tardive elles dormaient toutes paisiblement.
Quant à Sheila Kane, objet de ma visite, je ne risquais guère de la déranger. Elle venait de mourir et j'étais chargé de déménager subrepticement son cadavre...
Critique :
C'est grâce à un membre de Babelio que j'ai découvert Lawrence Block et après avoir lu "Huit millions de façon de mourir", je me suis mise à la recherche d'autres romans de l'auteur, bien décidée à poursuivre ma découverte des "Série Noire" des Éditions Gallimard.
Si j'ai aimé ? Affirmatif ! Durant ma lecture, j'ai même eu l'impression de me trouver dans un vieux films de gangsters des années 30 - avec les trench-coat et les chapeaux -, alors que nous sommes dans les années 60.
C'est l'effet Block, sans doute. Une écriture qui n'est pas celle d'un autre et qui a donné une atmosphère de vieux films en noirs et blancs à ma lecture. La couverture de ce vieux roman ne doit pas y être étrangère non plus. 50 piges, tout de même.
Alors, raconte ?
Ed London est un privé qui n'hésite pas à boire, mais pas autant que Matt Scudder, autre personnage de Block (il est impossible de boire plus que Matt, d'ailleurs) et London est plus agréable comme personnage de roman (mon avis en tant que lectrice). Avec lui, j'ai accroché dès le départ.
Le pitch ? Son beauf, Jack Enright, médecin gényco, trompe sa femme (la soeur de London) et pas de bol, sa maîtresse se mange un bastos dans la figure. C'est chez qui qu'il vient demander de l'aide ? Chez Ed, pardi, le seul qui puisse résoudre l'affaire et empêcher la police de remonter jusqu'à Jack (qui payait le loyer de l'appart).
Comment éviter que les flics lui tombent sur le paletot ? En déplaçant le cadavre pour le jeter ailleurs... Ce que Ed fera, dans Central Park.
Là, je dis "honteux" ! Et le tri sélectif, monsieur Ed ? C'est pour les chiens ? Un cadavre, c'est direct dans les poubelles conçues pour les déchets organiques ! Se débarrasser du corps sur l'herbe humide, au mépris de toutes les règles de recyclage, c'est direct une visite des Écolos Bobo.
Voilà pourquoi j'ai un compost, plus facile pour se débarrasser des corps...
Bon, tout avait été comme sur des roulettes quand tout à coup... Primo, ils apprirent par les journaux que Sheila Kane n'était pas connue de la police sous ce nom là et secundo, un coup de fil anonyme passé à London exigea qu'il remette la serviette qu'il avait dérobée...
- Ah non ! J'ai déjà dit que je n'avais pas la serviette, ça suffit maintenant ! Plus qu'assez de la serviette que l'on m'accuse d'avoir et que je n'ai pas.
- Oh, Monsieur London, restons calme, c'est juste une serviette...
- Qu'on ne me parle plus de serviette ! Je vais boire un verre de fine Napoléon pour la faire passer, cette maudite serviette.
- Pourtant, vous l'avez joué finement, monsieur le privé... vous m'avez épatée, étonnée, subjuguée. Napoléon n'aurait pas fait mieux.
- Certes... D'ailleurs, chère lectrice, vous n'aviez rien vu venir...
- J'avoue que je n'ai pas vu tout venir. Sherlock Holmes avait raison, "une fois l'impossible éliminé, ce qu'il reste, aussi improbable que ce soit est la vérité".
- Vous auriez dû l'appliquer, ce précepte du Maître !
- Ohlà, attention, je revendique tout de même d'avoir trouvé ce à côté de quoi vous étiez passé dès le début, monsieur London... C'était gros comme une maison, pour moi. Là, j'avais éliminé l'impossible et la réponse évidente s'imposait dans mon esprit.
- Oui, mais vous étiez détachée, vous, moi pas.
- Je le reconnais... Allez, sans rancune, on passe un coup de torchon ? Ou de serviette ?
- Un verre de fine, Belette ?
- Beurk, non merci !
C'est donc un super petit roman (250 pages) que je viens de terminer cul-sec. Les cadavres se ramassent à la pelle et Ed a dû faire travailler ses petites cellules grises pour tirer cette affaire au clair. Il est fortiche, le privé London.
Bluffée jusqu'au bout je fus, l'auteur m'a donné quelques coups de pieds au cul et son roman aurait même pu s'appeler "magouilles et compagnie" tant tout était bien goupillé. Jusqu'à la dernière goutte, heu, dernière ligne.
Challenge "Thrillers et polars" de Liliba (2013-2014).